jeudi 30 juin 2011

Et trois mois de plus dans la vie trépidante de CoCyclics !

Fin juin, déjà !
Ce printemps 2011 s’est enfui, riche d’événements sur la mare.
Comme toujours, il y a les rencontres, bien sûr, spéciales grenouilles ou lors de festivals, de salons. Des projets se poursuivent ou se lancent, des challenges débutent, ou se terminent, de nouveaux coups de cœurs apparaissent.

Deux nouveaux romans estampillésCocyclics ont été publiés, et s'ajoutent aux deux déjà parus :
- Aux frontières de l’aube (Ereneril - mars 2011)
- Les Fedeylins (NB - mars 2011)
- La Cité Noire (Thomas John - mai 2011)
- Les Pousse-pierres (Arnaldus - mai 2011)
Félicitations à leurs auteurs pour cette réussite : bonne chance à eux !

Pendant ce temps, dans le cœur de la mare, les grenouillent continuent d’œuvrer en silence, sans faiblir !

Quatre nouveaux bêta-lecteurs ont été intronisés : Arya, Elfine Noire, Sytra et Patastec.
Deux permanents, Chapardeuse et Arnaldus, ont pris leur retraite, pour retourner à des activités personnelles très prenantes. Bravo à eux, et bravo à Pandora, Macalys et Thomas John, qui portent désormais fièrement l’Orange des Administrateurs.
Travaillez en paix, braves grenouilles, permanents et modérateurs veillent ! Ces derniers ont d’ailleurs été rejoints par Kira et Aleys. Bienvenue, bienvenue !

Désireuses d’améliorer leurs manuscrits, quatre nouvelles grenouilles, pas moins, sont entrées en cycle : Roanne, avec "Dans les pas de Romane", Scipion, avec "La vieille paire de lunettes", Khellendros, avec "Les Reflets d'Earanë" et GabrielleTrompeLaMort, avec "L'étrange cas du docteur Ravna et de Monsieur Gray".

Entrainée par son élan, Roanne a même réussi à boucler sa phase 1 en un mois et demi, rejoignant ainsi, en phase 2, Delatas, avec "Le parfum de la violette" et Le pavé, avec "Les enfants des citadelles".

Kira, avec les "Marcheurs de rêves", et Blackwatch, avec "les Outrepasseurs", ne sont pas en reste et sont désormais toutes les deux en phase 3, aux côtés d’Elikya, avec "Kaefra, Cité de la terre et du ciel" et de Desienne, avec "Contre-Mesures".
Comme à ce jour, aucun manuscrit ne se trouve en phase 4, les paris sont ouverts pour savoir lequel d’entre eux finira cette dernière étape en premier.

Fin juin, déjà !
Sur douze manuscrits estampillés, quatre sont publiés, quatre autres ont trouvé leur éditeur et paraîtront bientôt. Les auteurs des quatre derniers ne restent pas inactifs.
Les grenouilles se tournent vers l’été, vers d’autres rencontres, d’autres annonces.
Qui sait quelles bonnes nouvelles sont à venir ?

Merci à Conteuse pour ce check-up complet !

mercredi 22 juin 2011

Pas un jour sans une ligne



« 21h, ce dimanche…

Si vous lisez ce document, il est probable qu’un malheur me soit arrivé. Je reçois des pressions de la communauté scientifique et du gouvernement. À dire vrai, je ne crains pas tant pour ma vie, mais pour la découverte révolutionnaire que j’ai faite. Elle doit me survivre. Aidez-moi.

Je suis l’inventeur d’une arme formidable qui va changer la face du monde. Je comprends qu’elle puisse en effrayer certains, mais la vérité ne doit pas être ignorée. Si j’en crois ma théorie, elle serait capable d’éradiquer, une fois pour toute, la démotivation, la fatigue et le découragement… »

Ces quelques lignes sauvées de l’oubli nous en apprennent beaucoup sur les origines du monophrasage. C’est grâce à plusieurs années de travail acharné et à son grand courage que Sytra, grenouille incollable sur l’alphabet grec (ancien, cela va de soi), est parvenue à reconstituer ce merveilleux outil. Devenue très populaire sur CoCyclics, cette démarche a intéressé l'équipe de Tintamarre.

Le monophrasage est une méthode de stimulation efficace pour l’écriture. Je laisse à Sytra le soin de nous expliquer le fonctionnement de cette arme révolutionnaire. « Le principe repose sur un objectif minimal : écrire (au moins) une phrase par jour. Comme c’est très facilement réalisable, je me suis dit que ça me découragerait beaucoup moins vite. Mon but n’étant pas d’avancer rapidement sur mes textes, mais plus d’acquérir une routine d’écriture, c’était suffisant. Et comme il est toujours bien plus facile de tenir une bonne résolution lorsqu’on est plusieurs à relever le même défi, j’ai proposé aux grenouilles que ça tentait de venir me rejoindre dans cette aventure. » Pour mesurer son avancée, il est également utilisé la technique « daily stamp ». « Il s’agit tout simplement d’apposer un tampon sur un calendrier pour chaque jour où l’on a tenu une certaine bonne résolution. Le but est de constituer la plus longue ligne ininterrompue de tampons. »

Pour valider la solidité de cette méthode, l’équipe de Tintamarre a eu recours à toute une batterie de tests. Les cobayes ont été sélectionnés parmi les meilleurs. Nous pouvons nommer les cinq courageuses grenouilles : LHomme au Chapeau, Isaiah, Selsynn, Elikya et Odinéaz (respectivement les sujets L, I, S, E et O).

L’expérience est mise en place un jeudi matin dans un lieu tenu secret. Chaque grenouille est installée sur un nénuphar soigneusement isolé du monde extérieur, pour éviter toute interférence. Des sondes permettent l’enregistrement et l’analyse de la moindre activité des batraciens. Sont notamment mis sous surveillance le taux d’adrénaline, l’activité neuronale et le débit d’encre. La simulation des cycles biologiques se fait par alternance : 12h sous injection de caféine, 12h sous injection de somnifère. En dépit des multiples capteurs qui traversent l’endroit, le milieu simule un nénuphar standard d’écriture.

Durant trois semaines, les cobayes sont amenés à supporter différentes conditions de température, de pression et d’humidité, mais aussi des concentrations variées d’adrénaline ou de somnifère, dans le but d’étalonner les appareils.

À proprement parler, le protocole expérimental débute un mardi matin, après les dernières analyses urinaires. Les sujets sont initiés au monophrasage, grâce à un pré-enregistrement identique pour chacun, expliquant en détail en quoi consiste la méthode. Il s’agit à présent de reprendre les mesures et de les comparer à la période étalon.

Trois semaines plus tard, les résultats sont remarquables et très au-dessus des prévisions. On note que le débit d’encre se répartit plus régulièrement sur la période d’essai et que le taux d’adrénaline reste sur de larges plages bien au dessus du seuil.
Propriété remarquable : le débit d’encre demeure au plus bas pour des températures dépassant les 30°C ou tombant sous les 0°C, cela quelque soit le taux d’humidité et malgré des injections massives de caféine.

Sortis de leur nénuphar expérimental, il est demandé aux cobayes de répondre à un petit questionnaire.

À la question posée : « Avant initiation au monophrasage quelles difficultés rencontriez-vous dans l’écriture ? » :
Le sujet L a répondu que son investissement dans de nombreux projets l’empêche de se concentrer sur son écriture. « Je suis un multi-passionné. Du coup, mes priorités varient. »
Le sujet I a fait part de son découragement et de sa fatigue. « Il y a des jours où j’étais un peu fatigué, je n’avais pas forcément envie de me replonger dans mes scènes et mes personnages. Cette époque-là n’existe plus. »
Le sujet S a répondu qu’elle souffrait de distractions chroniques et de remises en question continuelles. « J’ai souvent envie d’écrire, mais pas tout le temps de me replonger dans l’atmosphère de mon roman. »
Le sujet E a évoqué son manque de motivation. « Pour moi, la difficulté est la suivante : garder la motivation. Quand je me lance sur une nouvelle histoire, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une merveille au début, puis je rencontre des difficultés et je m’essouffle. Je commence à me demander : "À quoi bon, personne ne s’y intéressera". Du coup, j’ai toujours cherché des outils pour me pousser en avant. »
Le sujet O nous a parlé des nombreuses erreurs que l’on fait en commençant l’écriture et de son fragile entrain : « Cet entrain retombe vite comme un soufflet. Ajoutez à ça un baby blues, deux bébés en demande constante, un mari débordé, une maison en rénovation, et vous avez une vision de mon état d’esprit avant que j’adhère au club des tamponnés. Plus le temps passait, plus j’avais du mal à mis remettre car je n’étais plus imprégnée de l’histoire. »

À la question posée : « À quel rythme écriviez-vous après initiation au monophrasage ? » :
Le sujet L a répondu : « Je me suis fixé dix lignes par jour parce que ça permet dans 80% des cas d’aller plus loin. »
Le sujet I a répondu : « Une phrase, c’est insignifiant, ça paraît moins insurmontable et, au final, on s’y fait. Et en général, on écrit plus que son objectif… »
Le sujet S a répondu : « Mon premier objectif de "stamp", c’est d’écrire cent mots par jour. Ce qui correspond à 2-3 paragraphes. En général, ça suffit à faire la distinction et à me forcer d’écrire "un peu plus" que juste une phrase, pour que le texte garde tout de même une unité. Si j’atteins les cent mots, il est rare que je m’y arrête. Et je vais facilement atteindre les quatre cents mots, voire les mille ou plus. »
Le sujet E a répondu : « Le simple fait de constater : "Tout de même, j’ai bien avancé ces derniers temps", me pousse à continuer sur ma lancée. 3 000 sec par jour, correspond à mon véritable rythme. »
Le sujet O a répondu : « C’est impossible pour moi de n’écrire qu’une phrase. En fait, cette phrase par jour est une motivation pour m’y mettre. Dès qu’elle est finie une autre s’enchaine, puis une autre et encore une autre… C’est vraiment l’amorce pour se mettre à l’écriture. »

À la question posée : « Comment ressentez-vous votre écriture après initiation au monophrasage ? » :
Le sujet L a parlé d'un aspect ludique ainsi que des bienfaits de l'endurance sur la concentration : « Daily stamp m’a fait découvrir une façon ludique d’accéder à la régularité. […] Je me rends compte que je reste "dedans" et que c’est plus facile de m’y remettre qu’après une période de six mois d’arrêt. »
Le sujet I a révélé qu’il était plus fouillis qu’auparavant. Cependant : « Le point positif que je retire, c’est l’attention quotidienne à l’écriture. On planifie ce qu’on va écrire le matin, ou alors on le fait de manière totalement impromptue. Mais, en tout cas, le peu de volume permet de réutiliser des temps que l’on considérerait habituellement impropres à l’écriture. De plus, on garde en permanence la création en tête. […] Ça ne remplacera pour moi jamais une bonne session d’écriture, mais ça permet de se maintenir "en forme" et de cultiver son inspiration. C’est un peu comme la "gymnastique de remise en forme" que certaines personnes font le matin ; ça ne remplace pas la pratique d’un vrai sport, mais vous fait profiter de certains des bénéfices que cette pratique pourrait occasionner. »
Le sujet S nous apprend qu’elle est plus efficace dans sa démarche. « Le "Stampage" me force à avancer dans mon intrigue. Et le fait de présenter les nouvelles briques de mon syno, prévues depuis plus ou moins longtemps, m’entraine vraiment dans l’écriture et l’avancée de l’histoire. »
Le sujet E a parlé de l’apport des encouragements et de l'émulation : « Le fait de tamponner apporte un aspect ludique. À chaque fois que j’applique un tampon, je me sens fière. De plus, j’adore contempler mon calendrier et mesurer le chemin parcouru. J’apprécie également les encouragements apportés sur le fil du forum correspondant. Le fait de participer à un défi collectif et de consulter les calendriers des autres me plaît. "Quoi, pas de tampon aujourd’hui ? Essayons au moins d’écrire une phrase." »
Le sujet O constate combien l’exercice lui est nécessaire : « Dernièrement, j’ai eu plus de trois jours de travaux chez moi, avec les gamins au milieu à gérer et le ménage à faire après le carnage du boulot effectué. Du coup je me suis rendu compte que le fait de ne pas écrire joue sur mon moral. Je suis d’une humeur massacrante si je n’écris pas au moins ma phrase du jour… »

À la question posée : « Utilisez-vous d’autres moyens de motivation ? » :
Le sujet L nous a parlé de la communauté des grenouilles : « La découverte de CoCyclics a déjà été un pas de plus vers une plus grande régularité. L’échange avec les sympathiques grenouilles crée une motivation et une émulation que je n’avais pas rencontrées auparavant. […] Je dirais sans doute que c’est l’échange avec des lecteurs qui me motive le plus. »
Le sujet I a évoqué plusieurs autres voies : « En effet, j’ai parfois utilisé la constance du jardinier à cinq cent mots, mais cela marchait moyennement chez moi ; j’ai l’impression que les textes écrits sous constance sont moins bons au premier jet, alors que ceux des Nuits de l’écriture, pris dans le feu infernal de ce genre de marathons, sont mieux. L’action est plus vécue, moins plaquée sur le papier. »
Le sujet S a compté les Nuits de l’écriture et le challenge premier jet, en plus du monophrasage : « Ces trois méthodes sont parfaitement complémentaires, aucun doute là-dessus ! Les Nuits sont un boost parfait mais à dates très particulières (et en plus, la nuit, or je suis une créature presque exclusivement diurne). Le Challenge, lui, permet quelques chose plus en longueur. »
Le sujet E a fait état d’un équivalent papier au calendrier : « Avant les tampons, je notais mes avancées sur mon cahier et je me donnais des objectifs. Je ne le fais plus, mais je continue à remplir un tableau Excel qui récapitule les scènes par chapitre et le nombre de signes correspondant. Il s’agit d’un outil de suivi qui me permet de me situer plus facilement dans mon roman au cours des corrections. »
Le sujet O a avoué s’accorder quelques récompenses : « En complément, une tamponnée, Deidre, a eu l’idée de s’offrir un cadeau dès qu’elle arrivait à 100 points… Eh bien je suis son exemple. »

L’étude se termine par ce propos du sujet I : « À mon sens, une bonne discipline d’écriture, c’est une discipline qui respecte l’auteur. » Le monophrasage s’avère ainsi et de façon incontestable une arme redoutable contre la démotivation scripturale.

Nous demandons aux cobayes de rester vigilants et de nous avertir en cas d’effets secondaires. L’équipe de Tintamarre vous remercie pour votre collaboration et espère la renouveler.

dimanche 5 juin 2011

Speed-dating, saison 3

F-I-N. Trois petites lettres en bas de page. Ça y est ! Manuscrit bouclé, relu, corrigé, bêta-lu, recorrigé. Soupir de soulagement de la jeune grenouille. Le plus dur est fait. Elle peut aller dormir en paix, bercée par une douce euphorie.

Au matin, toutefois, son sourire s’efface. L'étape suivante lui était sortie de la tête. Ce bébé qu'elle a mis au monde, il faut à présent le proposer à un éditeur. Le marier, déjà ? À qui ? Comment ?

Frénétiquement, elle consulte les sites Internet. Quelle ligne éditoriale convient à son petit ? Faut-il des envois par courriel, par la Poste ? Avec ou sans synopsis ? Et que mettre dans la lettre d'accompagnement ? Ne faudrait-il pas qu’elle tente d’aborder un éditeur lors d'un festival ?
À l'aide ! Où a-t-elle rangé le Grimoire Galactique des Grenouilles, le guide des éditeurs SFFF ?

C'est alors que, comme un éclair dans la nuit, paraît l'annonce. « Speed-dating des Imaginales ». Son mari fronce les sourcils : c'est quoi, cette histoire ? Le cœur de la jeune grenouille se met à battre plus fort. Elle tente d'expliquer : rencontre en direct avec des éditeurs, dix minutes pour présenter son projet, occasion unique. Le bébé pourrait peut-être y trouver chaussure à son pied ! Le mari retourne à ses occupations : encore un truc d'écriture, rien de grave.



Notre grenouille, elle, détaille les conditions d'inscription. Quoi, un CV ? Qu'est-ce qu'on met dedans ? Un synopsis ? Au secours, elle n'a jamais su rédiger ces bêtes-là. Un « pitch » ? Résumer un roman en dix lignes, vous plaisantez ? Et pour la présentation, va-t-elle annoncer fantasy, fantastique, bit-lit ?
Pourquoi lui demande-t-on tout ça, d'abord ? Ce n'était pas le cas lors des deux premières éditons. Cette troisième s'annonce peut-être sélective. Elle relit en hâte les vingt premières pages pour s'assurer de l'absence de toute coquille déshonorante. Enfin elle envoie toutes les pièces demandées.

Les jours suivants elle garde le doigt enfoncé sur la touche F5 de sa boite de messagerie.
J-8 « Nous n'avons pas reçu votre dossier. » Sueurs froides. Renvoi.
J-4 « Dossier introuvable. » Désespoir. Renvoi encore.
J-2 « Votre participation est validée, rendez-vous vendredi à 17h15 à l'accueil du festival. » Soulagement.

Le jour J, elle retrouve une autre grenouille, également inscrite. Ouf, elle n'est pas seule pour marcher vers l’épreuve. Derrière le comptoir, l'hôtesse vérifie les noms. Tout va bien. Elle n'aura pas à montrer le message de confirmation, imprimé au cas où Murphy aurait été du voyage.
Sur le chemin, dernière répétition pour les présentations. On tente de deviner ce que recherchent les éditeurs. Bien sûr, un texte abouti, de qualité, qui pourrait plaire au plus grand nombre. Mais aussi un auteur avec lequel les corrections éditoriales se passeraient bien, qui aurait un bon contact avec les lecteurs aux tables de dédicaces. Stressées les grenouilles ? Jamais !

Le lieu de rendez-vous se situe en centre-ville dans un petit salon de thé, sympathique, mais difficile à dénicher : le mystère s'entretient. Les grenouilles prennent le thé, une tradition de la mare, accompagné de gourmandises : il faut prendre des forces, le cerveau a besoin de sucre pour tourner à plein régime !
Les autres auteurs débutants arrivent, au compte-goutte, une dizaine en tout.

À 18h, la porte livre le passage aux organisateurs des Imaginales accompagnés des représentants de trois maisons d’édition et... d'une autre grenouille ! Nadia Coste, qui publie « Les Fedeylins » cette année chez Gründ, est là pour assister les participants pendant leur phase d’attente. Elle les met très vite en confiance :
« Il y a deux ans, aux Imaginales, en milieu d’après-midi, je me dépêchais pour participer au premier speed-dating, tout comme vous en ce moment. Et aujourd’hui, en milieu d’après-midi, je me dépêchais parce que j’avais une conférence en tant qu’auteur publié ! »

Les noms des trois maisons d'édition représentées sont enfin dévoilés : Bragelonne, Mnémos et Rivière Blanche. Nadia rattrape en douce l'une des grenouilles prête à se sauver « parce qu'aucun d'entre eux ne publie de romans jeunesse ». Petite mise au point : les jeunes auteurs se trouvent là pour recevoir des conseils de professionnels, pas forcément pour décrocher un contrat d'édition.
Pendant ce temps, l'organisatrice explique les modalités pratiques : trois éditeurs, trois auteurs, dix minutes pour chaque auteur avec chaque éditeur. C'est parti !

Les portes se referment sur auteurs et éditeurs. Le reste relève du secret... Mais exceptionnellement pour les lecteurs de Tintamarre, nous soulèverons un petit coin du voile.
Il y a d'abord des questions :
Ce manuscrit a-t-il déjà été proposé à un éditeur ? Combien de caractères ? Que pensez-vous des petits éditeurs ? Envisagez-vous une série ? Quels sont les thèmes forts qui soutiennent votre récit ? Que cherchez-vous à faire passer ? Quelle est votre motivation pour écrire ? Que lisez-vous d’habitude ? De quel style êtes-vous le plus proche ?
Stress de la jeune grenouille, troublée par la table qui s'effondre au moment où elle commence sa présentation. Elle en oublie l'âge de son héros. Murphy n’est pas si loin, tout compte fait.
Suivent des conseils :
Ici le texte est un peu court, là vraiment trop long pour un premier manuscrit. Pour la jeunesse, renforcer ce rythme. Pour les adultes, tempérer ses descriptions. Un éditeur étudie la classification ou la typologie d’un texte, un autre suggère des pistes plus conformes à une ligne éditoriale, un troisième se montre intéressé, voire demande à reprendre contact.
Partout, des encouragements. Notre grenouille sourit : la voici à des kilomètres des lettres de refus type. C'est ça, la magie des Imaginales.

Une demi-heure passe vite. Déjà elle se retrouve dehors, une carte de visite en poche, un peu étourdie. Nadia, fidèle au poste, discute organisation, corrections, travail et contrats. Elle répond aux questions et n’hésite pas à présenter CoCyclics quand un auteur s’intéresse à la démarche du collectif. La jeune grenouille se sent fière de sa qualité de batracien. Deux ans auparavant, elle n'aurait peut-être pas osé. Là, elle a nagé dans le grand bain et elle n'a même pas bu la tasse. Joie. Le bébé, à défaut de trouver un fiancé, aura au moins fait de belles rencontres.

Qui sait ? Dans deux ans, peut-être rassurera-t-elle à son tour les candidats du speed-dating ?

mercredi 1 juin 2011

Le salon du magret de canard et de la photographie people

Pour rendre compte d’un festival de quatre jours, pourquoi ne pas en extraire trois heures, un concentré en quelque sorte, plus court mais tout aussi représentatif ? Ces trois heures-là, l’équipe du blog ne les a trouvées ni dans les conférences (toujours intéressantes), ni dans les restaurants et afters (alléchants), ni dans les dédicaces (nombreuses) ni même lors de l’assemblée générale des Tremplins de l’imaginaire (émouvante)
Non, aujourd’hui c’est d’un pique-nique grandiose dont nous allons vous parler !

Organisé par Jean-Claude Dunyach, nourri par la base à la fois anarchique et hyper organisée des grenouilles, le pique-nique des Imaginales est depuis quelques années le rendez-vous privilégié des auteurs, éditeurs et lecteurs gourmands.


Jean-Claude Dunyach et Ellen Kushner


Ce samedi, peu avant midi, quelques membres du forum se retrouvent à l’arrière de la Bulle des Livres, sacs de nourriture à la main. Nous attendons le maître d’œuvre mais celui-ci, encore en conférence, n’est pas encore là. Et hop ! D’un coup, d’un seul, Jeanne-A Debats arrive, prend en main la situation, mène la petite troupe (de plus en plus grande) vers un coin d’herbe sur les bords de la Moselle. Un tas de salé, un tas de sucré, un tas de boissons que ne renierait point Super Grenouille, couteaux, serviettes, assiettes et verres : en moins de temps qu’il n’en faut à un bêta-lecteur pour prendre son surligneur, le pique-nique est installé !

À chacun de goûter ce qui lui passe sous le nez, ou d’aller chercher les spécialités régionales rapportées des quatre coins de la France (entre autres) Nous ne parlerons pas ici des boissons à consommer avec modération, accompagnées de cakes salés, magret de canard artisanal ou muffins au citron.
Nourriture oui, mais nourriture aussi spirituelle ! Des conversations s’enchainent aussi vite que certains plats se vident : on parle livres, auteurs, genres, travail… Alors que le soleil tape, lecteurs, jeunes auteurs et écrivains confirmés, éditeurs et simples visiteurs échangent, avec ce naturel et cette facilité qui font définitivement le charme des Imaginales.


Jeanne-A Debats, bien entourée


Thomas John résume son après-midi, entre deux dédicaces de la Cité Noire : « Le pique-nique, un bonheur partagé tellement parfait, sous un soleil généreux, où l’ambroisie coulait à flot (les vins de Pingu et de Arnaud [NDLR : Arnaud Duval]...), en compagnie de tous et en particulier de sieur Simon Sanahujas, qui s’est fendu d’un délicieux cours de patélogie pour l’occasion. J’en salive encore, c’est dire… »
Même souvenir de discussions à bâtons rompus pour Elikya, dont c’était la première visite à Epinal : « Anne Guéro (Ange) m'a raconté la suite de "L'Œil des dieux", un roman qui a bercé toute ma jeunesse. »

Deux activités, nécessitant la présence en un seul lieu et au même moment des grenouilles (chose difficile à obtenir en temps normal), profitèrent de cet instant magique.

Super Grenouille présida ainsi une grande tombola de livres, où une quinzaine de participants se partagèrent des livres lus, aimés et à la recherche d’un prochain lecteur.
« En partant de Toulouse, j'étais déçue car le livre que je souhaitais amener pour la loterie (et que j'avais recommandé car je tenais à garder mon propre exemplaire) n'étais pas arrivé à temps avant mon départ », témoigne Sytra. « Je me suis donc résignée dans une librairie de gare à prendre ce que je pourrais trouver. J'y ai déniché le dernier Bottero. Je me demandais s'il pourrait faire plaisir à une grenouille, car je craignais un peu qu'il ne soit déjà dans toutes les bibliothèques de ceux qui aiment cet auteur. J'ai eu le très grand plaisir de voir une grenouille (Roanne, il me semble, mais je n'en jurerais point) se débrouiller pour le récupérer grâce à un échange tellement elle souhaitait le lire. Finalement, les retards de la poste ont fait une heureuse ! »

Et au bord de la Moselle, Garulfo répondait aux vœux de Tintamare en tentant de « de noyer un certain nombre d'auteurs au moment des photos : "recule encore un peu..." » (dixit Kira, mais le blog et la photographe démentent formellement) Auteurs, estampillés ou non, novellistes et permanents se sont pris au jeu du shooting avec une disponibilité joyeuse dont nous les remercions.

Voilà ce qu’a été le pique-nique des Imaginales 2011.
Et voilà ce qu’ont été ces quatre jours de salon, résumés avec justesse par Earane :
« Une atmosphère de partage, de convivialité et de bonne humeur qui donne envie de revenir chaque année ! »

Nous nous permettons un dernier remerciement à Jean-Claude Dunyach, ainsi qu’à tous ceux qui ont rendu ce chouette pique-nique possible. On prend rendez-vous directement pour l’année prochaine !

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En fait, et si nous restions un peu plus longtemps sur les bords de la Moselle, en compagnie de grenouilles travailleuses et un jour récompensées ?
Venez rencontrer auteurs, auteurs estampillés et novellistes dont les textes ont été travaillés sur la Mare !


Cécile Duquenne, novelliste des "Deux orfèvres",
Quand le sang et l'or se rencontrent... au Petit Caveau
Auteur d'Entrechats
Auteur estampillé (on vous en reparle très très bientôt)


Arnaud Duval
Auteur estampillé pour les Pousse-Pierres


Célia Deiana, novelliste de "Verre brisé"
Anthologie Créateurs, inventions et savants fous chez Hydromel


Earane, novelliste de l'"Ultime étreinte"
pour le webzine Vanille Givrée (L'Armoire aux épices)


Kira, novelliste multiple, entre autres de "Viviane"
Fanzine Pénombres n°4


Marie-Anne Cleden, novelliste multiple également
et son dernier projet hors Mare pour l'anthologie Borders chez CDS
"Change de Ciel"


Paul Beorn, auteur qui quitte quelques temps sa Pucelle
pour l'anthologie Nouvelles technologies chez La Volte
avec "Vieux salopards"


Nadia Coste, novelliste avec "Chérubins" pour l'anthologie Borderline n°12
et "La vie cachée des peluches" pour le webzine Vanille Givrée n°1


Melindra, novelliste de "La dryade et le noisetier" chez Borderline


Silène, auteur de La saveur des figues
Auteur estampillée pour la Bateau vagabond (des nouvelles bientôt !)


Thomas John, auteur estampillé avec
La Cité Noire


Syven auteur d'Au Sortir de l'ombre



LienEt, last, but not least, les plus belles bottes des Imaginales !
(Et quelques Fedeylins...)


Vous pouvez retrouver la liste de tous les auteurs et de tous les novellistes sur le forum !
Merci aux auteurs pour leur disponibilité, à Melindra pour l'idée, et à Garulfo pour les photos !
On vous promet une photo de groupe dès que nous atteindrons les 100 nouvelles publiées...