mardi 21 décembre 2010

Tsumïre chausse l'estampille !

Le onze décembre dernier, Tsumïre, grenouille réactive depuis 2007, est noyée sous des flots de nénuphou : son roman Habikouni vient de recevoir son estampille !

Cette jeune rennaise d'adoption, Léa Muna de son nom de plume, a en effet achevé le cycle - ce fameux travail du fond et de la forme d'un roman complet avec l'aide du regard de plusieurs bêta-lecteurs - des pas moins de 709 000 signes de Habikouni.

En juin 2008, Tsumïre entrait en cycle après plus de sept mois de fréquentation assidue du forum de CoCyclics, de bêta-lectures et de travail sur extraits ; en cette fin 2010, c'est une page qui se tourne. En attendant de lire le chapitre qui suit, Tsumïre a accepté de répondre à quelques questions sur son cycle, son roman, son rapport à l'écriture et quelques autres petites choses fort intéressantes.


-Bonjour Tsumïre, et merci de te prêter au jeu de l'interview ! Tout d'abord, qu'est-ce que ça fait d'avoir cette estampille, surtout pour un projet en route depuis longtemps ? (note : Habikouni est entré en cycle en juin 2008)
C’est une première victoire d’être parvenue à l’estampille. Je me sens un peu vide, comme dépossédée, mais c’est un signe indéniable de soulagement. Durant un temps, j’ai cru ne jamais voir le bout de ce cycle. Cette époque me semble si loin, à présent, car j’essaye de me concentrer sur de nouveaux projets. Ne pas m’endormir sur mes lauriers, soit par complaisance, soit par crainte des nouvelles épreuves. Je compte profiter de cette bonne dynamique pour poursuivre mes efforts sur la suite de Prélude à l’Aube et sur un autre projet, un one-shot cette fois.

-Revenons un peu en arrière, si tu le veux bien. Comment as-tu connu CoCyclics ? Comment écrivais-tu avant ? (seule, ou peut-être en atelier d’écriture ?)
J’ai commencé mes premiers écrits avec mon père. Je lui dois le goût des mots mais, malgré un soutien très motivant de ma famille, j’écrivais seule avant mon arrivée au sein de CoCyclics. L’idée de participer à un atelier ne m’avait jamais effleurée, en réalité. Pour être sincère, à cette époque, l’écriture n’était qu’un de mes nombreux centres d’intérêt. C’était une compagne discrète, légère, jusqu’à ce que le projet de Prélude à l’Aube vienne me hanter l’esprit. Mais j’ai commencé cette histoire avec la même frivolité que mes anciens écrits, en me laissant porter tout simplement. Habikouni, anciennement L’ombre des shan’aars, est le premier volet de ce cycle en trois temps, nommé Prélude à l’Aube.

Ma rencontre avec CoCyclics date maintenant de plus de trois ans. Je venais de terminer les corrections de la première version de Habikouni. Comme j’écrivais seule, je voulais confronter mon texte à des avis extérieurs. Je me doutais que le regard des lecteurs serait différent de mes intentions d’auteur, mais j’ignorais à quel point cela était vrai. Un membre d’un forum m’a conseillé La mare aux nénuphars, en me vantant les avis riches et détaillés qui y fourmillaient. Je me suis inscrite aussitôt !

Si la rédaction de Habikouni s’est effectuée dans la légèreté, voire l’insouciance, j’envisageais déjà une révision sérieuse du projet. C’est dans les eaux de la mare que j’ai découvert, par exemple, les bienfaits d’un synopsis, la gestion des points de vue, l’art des dialogues, etc. Des clés qui m’auraient sans doute été d’une aide précieuse lors de la rédaction de Habikouni.

- Peux-tu toujours écrire dans l'insouciance et la légèreté ?
Catégoriquement non pour tout ce qui concerne Prélude à l’Aube. Ce temps est révolu, mais j’ai bon espoir de retrouver cette petite jeunesse avec de nouveaux projets.


Silaë et Vent Sombre mis en image par l'auteur
- La place de l'écriture, dans ta vie en général et dans tes loisirs, a-t-elle changé au cours de ces dernières années ?
Oui, en effet. J’aime toujours autant chacun de mes loisirs, mais l’ordre des priorités avec lequel je répartis mon temps a changé ; l’écriture est à présent en-tête de liste.

Je crois, néanmoins, qu’il faut placer cette tendance dans son contexte : Prélude à l’Aube n’est plus un simple loisir à cause de mon investissement. Par conséquent, mes attentes, mes espérances, sont différentes de mes autres centres d’intérêt. L’approche d’un sportif de haut niveau sur sa discipline varie de celle d’un amateur car, indépendamment du plaisir qu’ils ressentent tous deux, les enjeux ne sont pas les mêmes. Ce cheminement s’est produit dans mon rapport à l’écriture depuis les deux dernières années. J’essaye de me donner les moyens d’aller au bout de moi-même bien plus que je ne le ferais pour mes autres loisirs, même s’ils me sont toujours précieux.

- Et un de ces moyens est de tenter un cycle CoCyclics ! Mais pourquoi, à l'époque, soit avant que l'écriture et en particulier Habikouni ne prenne cette place de choix dans ta vie, soumettre ton roman en cycle ? Avais-tu des réticences ou des appréhensions ?
Mon premier extrait proposé sur la mare avait terminé, au bout d’une journée à peine, bariolé de couleurs et d’annotations. Ce fut un véritable choc. J’ai réalisé alors qu'il m’était tout bonnement impossible de repérer mes faiblesses sans une aide extérieure. Je n’avais ni l’expérience, ni les compétences. Ma réflexion n’a pas été plus loin : je voulais m’améliorer et l’on m’offrait l’opportunité d’y parvenir ! J’ai donc soumis mon roman sans hésiter. Vous vous demandiez peut-être d’où je tenais mon rang de grenouille réactive… Les appréhensions sont apparues durant l’attente de la réponse, car je redoutais un refus. En y repensant, mes inquiétudes n’étaient pas justement orientées. J’aurai dû plutôt me soucier des conséquences d’une entrée en cycle. Aurais-je la volonté suffisante ? Serais-je prête à reprendre l’intégralité de mon roman ? Accepterais-je la critique ? Recevoir des bêta sur un roman complet est ô combien plus éprouvant que sur un extrait. Ce questionnement me semble à présent essentiel et devrait accompagner toute soumission.

- Tu as changé plusieurs fois le titre de ton projet. Est-ce que ça correspond à des moments-clefs dans tes corrections ? Pourquoi ces changements ?
Je n’avais jamais envisagé de lien entre mes choix de titre et le déroulement des corrections mais, en effet, il existe bel et bien. Je crois que ces modifications reflètent des stades de maturité différents. J’ai commencé cette histoire très jeune, et le roman a traversé des étapes de développement marquées, un peu comme un adolescent qui construit sa personnalité. Je ressentais le besoin de souligner ces étapes en changeant les titres. Une façon, sans doute inconsciente, de différencier cette nouvelle version de la précédente. De surcroît, les intitulés reflètent également l’orientation prise au cours des corrections, à savoir de recentrer le conflit sur le vécu des personnages, et non pas sur l’intrigue en elle-même. De L’ombre des shan’aars, un titre standardisé au possible, il est devenu Habikouni. Il s’est simplement recentré sur Silaë, le personnage principal. Tout comme les corrections.


- Au final, que retires ou que retiens-tu du cycle, sur le plan personnel, scriptural, méthodologique, autre ?
Je n’ai peur de rien ! J’exagère, mais c’est mon impression. J’écrirai. Même contre vents et marées, je persévérerai. Mon cycle a duré deux ans et demi. Durant cette période, en plus des corrections, j’ai pris la décision de complètement réécrire mon roman. J’en suis à la version onze de Habikouni. Je ne redoute plus la rédaction d’un nouveau texte ou les corrections éditoriales, car je m’en sens capable. D’un point de vue personnel, cette assurance permet d’envisager sereinement de nouveaux projets. De plus, j’ai engrangé beaucoup d’informations, de méthodes et d’astuces durant ce cycle. J’estime avoir gagné au moins trois années d’écriture intensive. Si je devais citer un point important de cet apprentissage, je choisirais le regard du bêta-lecteur, souvent différent de l’intention de l’auteur. Pourquoi, diable, n'arrivais-je pas à me faire comprendre ? C'est en essayant de comprendre ces divergences, d'en rechercher l'origine, que j'ai pu réécrire Habikouni sous un angle nouveau.

-Sur la mare, on trouve aussi des conseils, pistes et fiches de lecture de romans parus. Cela t'a-t-il fait découvrir des ouvrages ou des auteurs, ou poussée vers certaines lectures ?
Je suis très attentive aux fiches de lecture qui circulent au sein de la mare. La grande majorité de ma PAL (Pile À Lire) en SFFF provient des conseils d’autres membres de CoCyclics. Les spoilers ne me dérangent pas le moins du monde. Au contraire, j’en suis friande. J’ai donc tendance à lire l’intégralité d’un fil dédié à un roman, ce qui ne m’empêche pas de savourer ma propre lecture. Je trouve d’ailleurs ce système efficace. Il me permet de découvrir des nouveautés, dans un genre que je n’aurai sans doute pas abordé, ou de confirmer le choix de mes prochaines lectures. Le seul inconvénient de ces propositions alléchantes, à mon sens, est que ma PAL ne cesse de s’agrandir !

-Peux-tu nous parler de tes influences littéraires, sur tes écrits en général et sur Habikouni en particulier ?
Je dois mon attrait pour le steampunk À la Croisée des Mondes, de Phillip Pullman, mon penchant pour la poésie aux vers de Lamartine, en particulier Le Lac que je peux relire avec une émotion toujours renouvelée, et mon faible pour les histoires d’amour tragiques comme celle de Paul et Virginie, de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Mais pour Habikouni, les influences touchent des domaines variés, tels que la musique, les films, la danse, les illustrations, etc. Vous retrouverez un peu de Princesse Mononoké en Silaë, un peu de l'atmosphère de ICO dans les descriptions, ce jeu que je recommande chaudement, ou ma fascination pour les félins que Hiraide Takashi a très bien retranscrit dans Le Chat qui venait du ciel.

- Retrouvera-t-on cette fascination pour les félins dans ton projet de roman tout seul dont tu nous parlais en début d'entrevue ?
Non, ou alors un simple clin d’œil. Il faut savoir renouveler ses influences, et je tiens à différencier ce nouveau projet de Prélude à l’Aube. Il y aura bien sûr d’autres ponts, à mon avis, mais pas à propos des félins.

- Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à ces questions !
J’en profite pour remercier Cocyclics, mes bêta-lecteurs et ceux qui m’ont soutenue durant ce cycle !


Retrouvez Tsumïre, son univers et ses lectures, sur son blog et la présentation de Habikouni, roman fantasy mâtiné de steampunk, sur cette page du site CoCyclics.

samedi 18 décembre 2010

Convention CoCyclics 2010

Pour la deuxième année consécutive, CoCyclics a organisé sa convention, qui s'est tenue cette fois le week-end du 4-5 décembre.
Plus d’une vingtaine de grenouilles ont répondu présentes à ce rendez-vous. Ni les intempéries hivernales, ni le gîte perdu dans la campagne de Seine et Marne ne les ont découragées. Et vendredi soir, les premiers arrivés ont ouvert les festivités.

Réunies autour d’un bon feu dans la cheminée, dans les effluves du vin chaud mijotant en cuisine et qui embaument la belle salle commune, les grenouilles se retrouvent entre éclats de rire et nouvelles extraordinaires.
Car il y en a ! Les publications prochaines de romans estampillés (le tome I des Fedeylins de Nadia Coste en mars, Les Mystères de la Cité noire de Thomas John au mois de mai ou encore Aux frontières de l'Aube par Guillaume Fourtaux) ainsi que celles de grenouilles n'étant pas passées par le cycle (Au Sortir de l’Ombre de Syven en janvier). On parle également des romans publiés comme ceux de Silène (Moana chez les éditions du Jasmin) et de Paul Beorn (le dyptique La Pucelle de Diable-Vert chez Mnémos). On devise aussi du petit écran et d’adaptations de romans.

Au fur et à mesure que les convives arrivent, l’activité en cuisine monte crescendo sous l’efficace direction de Pandora. L’appareil photo de Garulfo, notre photographe émérite, commence à chauffer. Arnaldus guide les derniers retardataires sur les routes enténébrées alors que l’on débouche les bouteilles et que les langues se délient. La soirée se finit cependant tranquillement car le lendemain, le réveil-matin est fixé très tôt. Objectif : le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil !

Les sacs gonflés par les livres et autres albums, quelques cernes sous les yeux mais le sourire aux lèvres, les grenouilles rentrent au gîte en fin d’après-midi. Elles découvrent avec bonheur que deux de leurs camarades ont amené le jeu Les loups-garous de Thiercelieux, et les parties s’organisent. Très vite, ces dernières deviennent sanglantes : les premières victimes tombent pendant que les survivants argumentent avec force pour découvrir les coupables parmi eux. Le carnage est total en soirée quand une version « trash » est organisée. Quelques grenouilles tirent leur épingle du jeu alors que d’autres, traumatisées, se retirent prudemment de la table.
Bien sûr, pendant ce temps, les papotages vont bon train : que l’on évoque les écrits de chacun, du NaNoWriMo qui vient de s’achever, de méthodes de planification ou encore de romans lus pendant l’année, les grenouilles trouvent toujours un sujet sur lequel deviser.

Il est cependant l’heure de se taire car un des moments forts du week-end arrive : le discours de Syven. D’une voix claire, elle décrit l’évolution de CoCyclics en cette année 2010, riche en rebondissements, non seulement par les romans bientôt publiés mais également par les nouveaux partenariats obtenus avec les éditeurs. Elle salue la création de l’association Tremplins de l’Imaginaire ainsi que le travail de titan dirigé par Silène et Beorn, qui a débouché sur la création du Grimoire Galactique des Grenouilles. Chacun lève son verre aux nouveaux projets de CoCyclics et on pense très fort à ceux qui n’ont pas pu être là.



Le dimanche matin s’annonce douloureux pour quelques grenouilles, pressées par les transports en commun. Le temps de boucler les valises, de discuter une dernière fois des projets respectifs, de profiter de l’expérience de ceux ayant sauté le pas de la publication et de préparer une casserole énorme de spaghetti bolognaise, le moment est déjà venu de retourner chacun vers son foyer. On se serre dans les bras en se promettant de se revoir très vite. Le gîte se vide peu à peu, les derniers occupants remettent de l’ordre, ramassent quelques affaires oubliées. Ils se quittent avec un brin de nostalgie, mais avec plein de souvenirs merveilleux en tête. Car c’est là l’effet extraordinaire des réunions made in CoCyclics : donner le sourire aux lèvres et la joie au cœur à chacun des participants.
On remettra sans nul doute le couvert l’année prochaine !

Un remerciement spécial à Alaric, le grand organisateur de cette édition 2010, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce week-end !

dimanche 12 décembre 2010

Des palmes au Salon du livre de Montreuil


C'est par un samedi matin glacial que nous nous sommes retrouvés devant les portes du Salon du livre et de la presse jeunesse qui se tenait à Montreuil. Le froid était au rendez-vous, les nuages annonçaient de la neige, mais les rires fusaient déjà et les embrassades nous réchauffaient le cœur. Nous avons eu le plaisir de rencontrer de nouvelles têtes parmi les grenouilles présentes.

Une fois à l'intérieur, nous avons découvert un salon bien aménagé, où de nombreux visiteurs de tous âges se pressaient déjà dans les allées. Nous nous sommes dirigés sans attendre vers le stand des éditions Gründ, où avec Nadia Coste, nous avons retrouvé Xavier Décousus*, son éditeur. Nous en avons profité pour le remercier une fois encore de son intérêt pour CoCyclics alors que Nadia dédicaçait à la sauvage des épreuves du tome 1 des Fedeylins** offerts par notre partenaire. Rappelons que ce roman a reçu l’estampille CoCyclics. Quel grand moment pour Nadia et pour nous, en particulier pour les bêta-lecteurs qui ont participé à son cycle ! En retour, nous avons demandé à Xavier Décousus de dédicacer l'exemplaire collector du Grimoire Galactique des Grenouilles ! Tâche dont il s'acquitta avec le sourire.


Nadia Coste en dédicaces


Ceci fait, les grenouilles se sont déployées pour arpenter le salon. Tandis que la plupart vidait leur porte-monnaie sans vergogne, d'autres prenaient leur mal en pour obtenir une dédicace auprès des auteurs présents. Le salon présentait un visage très coloré, chaque stand faisant son maximum pour attirer les lecteurs, jeunes et moins jeunes. Quelques auteurs et éditeurs offraient même de succulentes friandises, à l’exemple de Nicolas Cluzeau*** chez Gulfstream et ses loukoums en provenance directe d’Istanbul ! Pendant ce temps, alors que certaines grenouilles se désaltéraient à la cafeteria, quelques permanents courageux présentaient le Grimoire aux éditeurs participants au salon, récoltant par la même occasion un franc succès. Notons que Silène dédicaçait aussi sur le stand des éditions du Jasmin le tome 1 de la Saveur des Figues, apprenant ainsi à plusieurs grenouilles la bonne nouvelle toute fraîche : le Bateau Vagabond, passé par le cycle, paraîtra courant 2011 aux éditions du Jasmin !


Silène sur le stand des éditions du Jasmin


Après une séance photo dont des visiteurs se souviendront sûrement et un lunch où les conversations ont été bon train, c’est à reculons (et dans la neige) qu’une bonne partie d’entre nous a dû partir pour regagner le lieu de la convention, qui se déroulait en ce même week-end. D'autres sont cependant restés sur place, en particulier Bénédicte Taffin, auteur des Yeux d’Opale, présente sur le stand de Gallimard Jeunesse pour honorer ses dédicaces. Nous nous souviendrons de l’accueil chaleureux reçu à Montreuil !


Quelques grenouilles à l'heure du lunch :
Jacques Fuentealba, Johanna et Syven


* Directeur de collection chez Gründ
** Saga estampillée CoCyclics de Nadia Coste, premier tome à paraître chez Gründ le 3 mars 2011.
*** Auteur SFFF adulte et jeunesse. Une de ses nouvelles vient de paraître dans l’anthologie « Arcanes » chez Voy’El. Pour plus d'infos, son site : http://cluzeau.nicolas.free.fr/

jeudi 9 décembre 2010

Une estampille pour l'hiver !

Après six mois de travail, Le bateau vagabond, roman de Silène, a fini son cycle, et même plus... mais reprenons du début :

Accepté en cycle CoCyclics en mai dernier, après l'habituel vote des membres du collectif et au moment même où son auteur donnait naissance à une petite fille, Le bateau vagabond, deuxième tome de la série Moana, entame alors son cycle sous la houlette de Chapardeuse et de Bélier, les alphas de phase I.
Motivée, Silène retravaille en particulier le début et la fin du texte pour leur donner davantage d'épaisseur et dès la fin septembre, elle passe en phase III. Beorn et Kira se portent volontaires, ainsi que NB, qui a trouvé un trou dans son emploi du temps surchargé et décide d'en profiter pour se consacrer quelque temps au Bateau vagabond.
Les retours de ces trois bêta-lecteurs permettent d'affiner le roman et d'appuyer encore le lien entre le tome 1 de Moana (La Saveur des figues, paru aux éditions du Jasmin) et ce tome 2.
La rapidité, l'enthousiasme et les capacités de travail de l'auteur et de ses cinq bêta-lecteurs permettent au roman d'obtenir son estampille fin novembre, soit seulement six mois après son entrée en cycle.

La conclusion de cette aventure ? Excellente ! En effet, le roman paraîtra prochainement aux éditions du Jasmin, vraisemblablement à la fin du premier semestre 2011 !

Tournée de nénuphou pour Moana !

lundi 6 décembre 2010

Les survivants de l'écriture : NaNoWriMo 2010...




Le massacre commencé en novembre s'est achevé dans les frimas de décembre. Le tapage incessant des plumes et du papier s’est tu pour les onze prochains mois. Sur les places on trouve, ici, des auteurs mourants, là, des feuilles tachées de sang. Le NaNoWriMo a frappé et il a été sans pitié. Il n’est cependant pas question de tristesse ici. Chacun, même s’il ne bat plus de la paupière, a raison de sourire. Son obstination a triomphé des mots et dans ce combat qu’il a remporté se résume toute l’essence de l’homme de lettres. Bientôt il se relèvera pour continuer sa vie, trop longtemps mise de côté, avec cinquante milles mots supplémentaires à son palmarès. Sur CoCyclics, nous avons pu compter huit vainqueurs sur les treize grenouilles participantes ! Blackwatch, Jo Ann v. et Kira en font partie. Avec elles nous allons retracer ce mois épique consacré à l’écriture.

C’est une guerre qui se déroule sur un autre pan de la réalité. Pour cette raison, ce fameux guerrier qu’est le NaNoteur a avant tout été confronté à beaucoup d’ignorance et d’incompréhension de la part de ses proches.
Pourquoi ne répondais-tu pas hier au soir ? Pourquoi ce sang sur ton chemisier ? Pourquoi ce regard carnassier ? Si le principe du NaNoWriMo paraît évident, naturel (écrire cinquante milles mots en moins d’un mois), ce n’est pas nécessairement l’avis de l'entourage. Tu veux dire des mots différents ?

Après avoir intégré la notion de roman et de challenge, le profane se trouve en droit de poser quelques questions sur tout cet univers insoupçonné qui s’offre à lui. Pour ne pas lui donner une mauvaise image de cette digne quête, il convient d'être convaincant. La première interrogation qui lui vient en tête : Pour quel motif insensé participerait-on au NaNoWriMo ? C’est par lui que le guerrier mesure sa valeur. La contrainte le libère des obscures réticences de son cœur. Jo Ann nous vante l’ambiance électrique du challenge : « Je ne sais pas comment serait mon mois de novembre sans cette euphorie. » C’est ce que confirme aussi Blackwatch : « J’adore l’atmosphère entre NaNoteurs, l’excitation avant le lancement, la solidarité pendant l’écriture. Le fait de comparer son nombre de mots à ceux des autres participants donne également beaucoup de motivation ! J’aime relever ce challenge. »

Toujours plus intrigué, le profane (encore lui) se demande s’il est matériellement possible de réussir un pareil défi. Rythme et discipline sont effectivement des qualités fondamentales pour atteindre la victoire. Également, c’est tout un art de la planification à acquérir, pour ce qui concerne la gestion de son temps libre, comme celle de l’intrigue. Kira en témoigne et Blackwatch nous l’apprend : « La principale difficulté a été de planifier l’histoire, d’articuler les différents évènements et de trouver une résolution qui me satisfaisait. Mes idées traînaient depuis des mois et je n’arrivais pas à y mettre bon ordre. » Un défaut d’organisation à ce stade peut briser une performance, Jo Ann en a fait la malheureuse expérience : « J'ai eu un grand souci : une scène que j'avais planifiée depuis longtemps. C'était le moment charnière qui change le ton de mon histoire. Avant et après l'innocence. » Ajoutez à tout cela que la vie recèle de fâcheux aléas qui peuvent s’opposer à l’écriture. Jo Ann en a fait les frais : « Cette édition a été une série de calamités. Problèmes techniques, ordinateur qui se suicide, déplacement de dix jours... »

Pour tenir sur la longueur, la force de volonté est un facteur clef, mais chacun possède ses astuces pour surpasser ses aptitudes. Kira et Blackwatch nous relatent le succès de la méthode des flocons, qu’elles avaient mis à l’épreuve cette année. Rappelez-vous, il s’agit d’une démarche pour construire son intrigue, partant du général vers le particulier. Vous en trouverez toutes les étapes sur le fil idoine du forum. Blackwatch nous en présente les qualités : « Les flocons visent bien entendu à planifier l’intrigue, mais pas seulement. Ils poussent également à réfléchir sur les personnages, leurs motivations, leur background… Ça m’a été d’un grand secours. »

Pour preuve que le challenge n’est pas totalement impossible à tenir, nos trois grenouilles en ressortent vainqueurs. Kira, pour son premier essai, atteint ses objectifs haut la main, et boucle par la même occasion son challenge 2010 (un autre défi, propre à CoCyclics celui-là). Je laisse Blackwatch vous conter toutes les merveilles offertes par le défi que représente le NaNoWriMo : « Cela s’est passé beaucoup mieux que je ne pouvais l’espérer. D’abord, j’ai réussi à établir un synopsis un tant soit peu cohérent et logique à partir d’idées qui me hantaient depuis des mois. Ensuite, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à rédiger cette histoire. Ça m’a surprise, je ne m’attendais pas à apprécier autant les personnages, ni même à écrire aussi vite les 50 000 mots. »

Il ne reste maintenant qu’à fêter dignement son triomphe. Après la sieste !
Il serait aussi grand temps de faire un peu de ménage, de prendre une douche, d’allumer son portable, d’ouvrir sa messagerie...
Après la sieste, vous dis-je !
« Pour le moment, je laisse le NaNo reposer », nous dit Blackwatch. Pour ce qui est de Kira, elle doit travailler pour achever son projet et pouvoir partir avec son troisième tome de Jeux d’ombre pour le NaNoWriMo de l’année prochaine. Jo Ann, quant à elle, est déjà à ses corrections : « Dès à présent, je relis ce que j'ai écrit, je remplace toutes les répétitions et je continue mon premier jet qui est loin d'être terminé ! »

Gloire aux participants du NaNoWriMo !

dimanche 28 novembre 2010

Le long parcours du combattant - Célia Deiana

Inscrite en 2008 sur CoCyclics suite à une rencontre dont elle va nous parler, Célia travaille actuellement sur son roman Les Invisibles, un space opera tentaculaire.
Si elle écrit depuis toute petite, la Mare a quelque peu chamboulé sa vision de l'écriture... lisez plutôt :


Q – Comment es-tu arrivée sur CoCy ?

R – Par hasard. J’avais fini mon premier roman (enfin le seul fini à ce jour) et j’avais une vision complètement faussée du monde éditorial SFFF. En 2008 je me suis rendue pour la première fois aux Imaginales à Épinal… mon synopsis et mes trois premiers chapitres sous le bras ! Je me suis très vite rendue compte que ce n’était pas vraiment la chose à faire et je n’ai abordé quasi personne – heureusement d’ailleurs, puisque je voulais leur présenter un premier jet à peine relu.
Et puis j’ai un peu discuté avec un membre de feu Oxymore, qui, je m’en rends compte maintenant, a tout de suite su vers qui m’orienter. Il m’a donné l’adresse du forum et une semaine après j’étais inscrite.

Q – Qu'est-ce qui te plaît dans la Mare ?

R – Aujourd’hui, après plus de deux ans de présence, je reste toujours très surprise de l’énergie qui se dégage du forum. Je n’ai malheureusement plus le temps de nager dans les sujets publics, ou même de m’arrêter pour bêta-lire un extrait de roman ou une nouvelle – je le fais quand même de temps en temps pour ne pas perdre la main – mais je me souviens à quel point le forum a été pour moi une espèce de bol d’air monstrueux après plusieurs années passées à écrire seule dans mon coin.
Et plus que le forum en lui-même, ce sont les personnes que j’y ai rencontrées qui me plaisent le plus. Ce sont des gens capables de partager avec vous leurs passions – sans juger les vôtres –, de relire vos textes avec un enthousiasme et un quasi professionnalisme heureux, mais aussi de vous accueillir pour une soirée restau, de vous soutenir dans à peu près tout – parce qu’au bout d’un moment on commence à ne plus être juste des pseudos et des avatars – et à vous mettre un coup de pied aux fesses quand il faut.

Q – Qu'est-ce qui te donne envie de te proposer bêta/alpha sur un roman ?

R – J’ai bêta-lu deux textes en alpha, Quadruple assassinat dans la rue de la morgue de GabrielleTrompeLaMort et un autre projet actuellement en pause. J’ai dû laisser passer d’autres histoires qui me plaisaient, soit parce que je n’en avais pas le temps, soit, pour certaines, parce que je voulais attendre l’entrée en phase III, ne me sentant pas d’attaque pour manger un texte tout cru.
Si je regarde donc les cinq ou six soumissions que j’ai bêta-lues ou que j’aurai aimé bêta-lire, leur point commun c’est que, souvent, elles n’en ont pas. Je peux être attirée par un personnage, un contexte. Je peux aussi avoir envie de bêta-lire un texte non pas parce que l’histoire en elle-même me plaît, mais parce que je sais que je peux aider l’auteur, que j’ai la force – les connaissances, la manière de voir, etc. – nécessaire pour lui montrer comment son texte fonctionne ou ne fonctionne pas. Cela paraît peut-être très présomptueux, mais c’est ma façon de voir.

Q – Quel chantage horrible as-tu subi pour soumettre ton roman ?

R – Les souvenirs de cette période sombre sont un peu effacés de ma mémoire. Ici je me permets un conseil de vieille grand-mère aux jeunes grenouilles qui viennent sur la Mare.
Je suis donc arrivée sur le forum toute guillerette, avec derrière moi quelques années d’auteurs de fanfiction plutôt choyée – je n’ai jamais eu beaucoup de lecteurs, mais ceux qui lisaient adoraient – et je me suis mise à bêta-lire et à proposer quelques textes, dont le début des Invisibles.
L’accueil a été bon, je me suis faite assez vite au principe de la bêta-lecture. Du coup, je me suis dit que je pouvais très bien poser ma candidature en tant que lectrice et soumettre mon roman. Qui a été accepté. J’ai pris tout cela de façon vraiment très légère. Après tout, j’avais fini mon premier roman – un exploit ! – et je savais que j’écrivais bien – on me l’avait toujours dit – alors pourquoi s’en faire ?
En fait je n’ai subi aucune pression, il me semble, pour soumettre mon roman ; la pression, je me la suis mise après…

Q – Quelles ont été pour toi les avantages d'un Directeur (puisque que tu as entamé ton cycle avec l'ancienne version, où au lieu de deux alpha lecteur le manuscrit passait sous le regard acéré d'une seule personne - mais plus longtemps) puis de deux bêta-lecteurs ?

R – Un cycle de bêta-lecture n’est pas tout le temps un long fleuve tranquille, et, effectivement, les Invisibles sont entrés en soumission pendant la version 1 du cycle, et bénéficient aujourd’hui de la version 2, que je trouve ô combien mieux adaptée.
J’ai été suivie par un Directeur, Ereneril, qui m’a fourni une fiche de lecture détaillée après une première lecture du texte, puis des bêtas détaillées sur plusieurs chapitres. Un travail de fou ! C’est la fiche de lecture qui m’a fait un effet coup de poing : tout n’était pas à refaire mais disons… presque tout. Et il y avait plein de détails dont je n’avais pas conscience.
J’avais pensé : j’aime bien la SF grand public, je connais Star Wars par cœur, j’ai ma petite culture cinéma, je sais donc écrire un roman de space opera. La fiche de lecture – qui reste à ce jour un de mes plus précieux outils de travail – m’a dit : tu peux écrire un space opera, oui, mais le savoir, tu ne l’as pas encore tout à fait. C’est le genre d’expérience qui vous bouleverse quand même un peu.
J’ai mis longtemps avant de me décider à reprendre mon texte. Ereneril et Syven m’ont proposé de passer en correction toute seule – c'est-à-dire passer à la phase II du cycle actuel, phase qui n'existait pas dans la première version –, grâce à la version actuelle du cycle, et j’ai pu respirer, retravailler mon texte sans trop de pression et reprendre un peu du poil de la bête.
Après, j’ai eu droit à deux bêta-lecteurs en phase III. Travailler à trois est une expérience différente, mais j’avoue que je ne pourrais pas trop dire quels sont les avantages et les inconvénients de l’un ou de l’autre. BeC et Desienne ont par contre une manière de travailler totalement différente de la mienne : ils travaillent en tableau, avec des notes, des couleurs, c’est très carré, et j’ai eu un peu de mal à m’y faire – moi j’écris à l’instinct, juste avec mon traitement de texte. Mais du coup, redécouper mon texte est devenu plus simple. Je pense aussi que leur coup de maître réside en une chose : avoir su se mettre à mon niveau. J’ai découvert que je ne connaissais pas la science-fiction, et quand on écrit un livre de SF et qu’on veut le voir publier, ça la fout un peu mal. Du coup j’ai passé un bon mois, pendant ma phase III, à lire ce qu’ils me conseillaient, et qui tenait en un seul nom, MacMaster Bujold. Là aussi c’est le genre de conseil qui débloque beaucoup de choses.
Je suis encore en phase III, je retravaille quasiment tous mes chapitres ligne par ligne. C’est très long. Mais c’est une expérience formidable, quoiqu’éreintante.
Donc, si un jour vous souhaitez proposer votre roman en soumission, offrez aux bêta-lecteurs un texte digne de leur dévouement – je vais me faire taper dessus, plus personne ne voudra soumettre (rires).



Q – Tu écris des nouvelles en parallèle de ton cycle sur les Invisibles ; travailles-tu également sur un ou plusieurs autres gros projets ? Et que t'a apporté et t'apporte encore ton expérience sur les Invisibles dans ces autres projets (pour les nouvelles et aussi d'éventuels autres romans) ?

R – Les nouvelles sont à la fois la forme de texte que je préfère et des moments d’écriture où j'écris comme je veux, libérée de la discipline des corrections. J’en ai écrit plusieurs depuis mon arrivée sur le forum ; certaines sont passées en bêta-lectures, d’autres non. Cela dépend souvent de mon humeur ou du temps que j’ai à y consacrer, parce que les corrections d’un texte prennent souvent deux fois plus de temps que l’écriture en elle-même, et même sur une nouvelle, cela peut faire beaucoup. Deux des nouvelles que j’ai faites relire aux grenouilles ont été publiées. Ma plus grande fierté reste un texte écrit très vite, passé également très vite en bêta-lecture, corrigé vite, et paru dans l’anthologie Créateurs, inventions et savants fous aux éditions Hydromel, sous le titre Verre brisé. Passer d’une page blanche à une nomination au second tour du prix Rosny aîné, c’est quelque chose de très bizarre, d’euphorique, de rare. Le partager avec CoCyclics et un éditeur que j’apprécie, là, c’est une expérience que je souhaiterais renouveler !
Mais voilà il faut se concentrer sur le présent, soit plusieurs romans en cours – l’un est mon projet 2010, du fantastique urbain assez violent, mais je ne suis pas certaine de pouvoir le finir avant le 31 décembre – et un projet de recueil de nouvelles, très loin du space opera, plus ancré dans le fantastique poisseux et contemporain.
L’expérience sur les Invisibles m’a permis essentiellement de visualiser mes limites. Je tâtonne parce que j’aime tout et que je voudrais tout écrire (science-fiction, fantastique, fantasy, mais aussi thriller et littérature blanche). Ce n’est pas possible, du moins pas pour l’instant, pas sans préparation. Les corrections importantes sur ce roman m’ont fait prendre conscience du travail préparatoire nécessaire avant de pouvoir écrire « pour écrire ». Depuis, je ne peux plus commencer un seul texte sans un plan relativement précis, sans en connaître la fin. Tout auteur – ou du moins la majorité – l’apprend d’une façon ou d’une autre, ce n’est pas très original.
Et la dernière chose que m’ont apporté les Invisibles, c’est la patience. Pour quelqu’un qui ne pouvait s’empêcher de faire lire ses textes dès le point final mis, sans même se relire, ce n’est pas négligeable.

mercredi 24 novembre 2010

Un semestre bien rempli !

Bonjour chers lecteurs !

En cette journée de novembre au fond de l'air un rien frisquet, nous venons vous informer de ce qui se trame derrière notre grande barrière de roseaux. Vous savez, là-bas, tout au fond de la mare, cet obstacle que l'on ne franchit qu'après avoir soumis une candidature de bêta-lecteur en bonne et due forme et avoir été admis après vote du collectif.

Au cours du dernier trimestre, les roseaux ont accueilli deux nouvelles recrues ! Bien qu'aujourd'hui leur arrivée fêtée à coup de nénuphou soit éclusée, nous nous permettrons dans un élan sincère de souhaiter la bienvenue à Earane (arrivée le 19 septembre) et Guillaume (arrivé le 17 octobre)

Avec eux, et avec l'ensemble des bêta-lecteurs, les romans en cycles se lisent et se déconstruisent pour mieux se corriger, et plusieurs auteurs aux blessures de fouet récentes ou à venir travaillent sur leurs textes et franchissent les étapes !


Voici donc les évolutions de cycles depuis le mois d'août :


- Arrivée en cycle :
Kira, "Jeux d'ombres" ;
Tristeplume, "Die with your boots on".

- Passage en phase II :
NB, "Les couleurs de l'aura" ;
Elikya, "Kaefra, Cité de la terre et du ciel" ;
Delatas, "Le parfum de la violette".

- Passage en phase III :
Desienne "Contre-Mesures ".

- Passage en phase IV :
Tsumire "Habikouni" ;
Conteuse "le mal de Manis"

- Estampille CoCyclics :
Pingu, "L'après-dieux" ;
GabrielleTrompeLaMort, "Quadruple assassinat dans la rue de la morgue" ;
Mandesandre, "Emile Delcroix ou l'ombre sur Paris" ;
Silène, "Le bateau vagabond"


Outre ces cycles, signalons également une bêta-têtard (soit un coup de pouce à un auteur du collectif sous la forme d'une bêta-lecture complète de son roman, effectuée par une équipe de deux Bêta-lecteurs du collectif, en dehors du parcours du cycle (ou en prémices de celui-ci ? L'avenir nous le dira !) :
Bélier, "Un monde neuf".


Nous souhaitons à nos auteurs un bon travail, à nos bêta-lecteurs de bons fouets et à nos récents auteurs estampillés une bonne continuation !

Sur ce, faites le plein de mandarines, de vin chaud et de manele, et rendez-vous au prochain article !

dimanche 21 novembre 2010

Nantes la batracienne

Cette année, la onzième édition du festival des Utopiales, qui se tient à Nantes, était placée sous le signe des frontières.
De frontières, chez CoCy, il n’y en a point et des grenouilles de tous les horizons s’étaient donc données rendez-vous ce week-end. Ces Utopiales revêtaient d’ailleurs une importance particulière. Car, outre les bons repas et l’occasionnelle boisson, outre le plaisir de deviser avec de nouvelles têtes et de revoir des habitués, CoCyclics lançait le Grimoire Galactique des Grenouilles (appelez-le 3 G ou GGG) Ce grimoire a aiguisé la curiosité de pas mal de personnes présentes, qu’elles soient auteurs, passionnés de SFFF ou éditeurs. C’est un nouveau gage de l’esprit d’initiative toujours fourmillant de CoCyclics !

Même occupées par la vente de leur nouveau bébé, les grenouilles ont trouvé le temps d’arpenter la librairie – judicieusement aménagée au rez-de-chaussée – de visiter l’exposition consacrée aux œuvres de Didier Graffet ou encore de traîner près du bar de Madame Spock. On y a d’ailleurs fêté dignement les dix ans respectifs d’ActuSF et du Diable Vauvert. Les discussions se sont engagées avec des auteurs francophones – par exemple Laurent Poujois et Laurent Whale – et étrangers, comme Scott Westerfeld. Qu’on se lance dans des délires ou qu’on réfléchisse sur l’avenir de CoCyclics, les grenouilles sont toujours prêtes à promouvoir leur Mare !

Nantes ne serait pas Nantes si les grenouilles ne se retrouvaient pas autour d’un bon repas. Le vendredi soir, chez Silène, qui nous accueille toujours si chaleureusement et le samedi, au restaurant l’Alchimiste, spécialement ouvert pour l’occasion. Même la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville ne peut entamer l’enthousiasme et la bonne humeur régnant parmi les convives. Ce week-end a laissé des étoiles dans les yeux de ceux qui étaient présents et a nourri d’autant plus fort les rêves que nous tâchons tous d’atteindre.

mardi 16 novembre 2010

Un partenariat qui mord !


Attachées à la promotion des auteurs francophones, les éditions du Petit Caveau se distinguent par leur ligne éditoriale, consacrée exclusivement aux dents pointues et autres saigneurs de la nuit : les vampires ! Présent depuis quelques années dans le monde SFFF, le Petit Caveau a tenu à saluer l'initiative CoCyclics.

"Les éditions du Petit Caveau soutiennent le projet de CoCyclics qui concorde parfaitement avec son désir de promouvoir de jeunes auteurs francophones. L'importance de la relecture et du travail de correction est essentielle.

Les manuscrits que nous recevons via ce site se verront offrir une réponse personnalisée dans les trois mois. Notre ligne éditoriale est simple : 100% vampire. Félicitations pour tout le travail accompli par l'équipe CoCyclics."

jeudi 11 novembre 2010

Ça bondit aux Utopiales !



Du 10 au 14 novembre se tiennent en la jolie ville de Nantes les onzièmes Utopiales. Entre dédicaces, conférences et crêpes, vous pourrez sans doute croiser quelques grenouilles.
Eh oui, où qu’on aille on nous trouve et cette année nous aurons sous le bras moult exemplaires du GGG !
Simple curieux, jeune grenouille ou membre plus ancien n’ayant jamais rencontré d’autres collègues, venez nous voir, pour discuter, poser des questions ou partager un verre de nénuphou. On me signale dans mon oreillette que vous aurez plus de chance de trouver un nénuphar confortable aux alentours des banquettes du bar de Madame Spock.
Bon week-end à tous !

samedi 6 novembre 2010

Apéritif au bord d’un nénuphar : une estampille, ça se boit !

Souvenez-vous, ce n’était pas encore l’hiver, et une petite novella effarouchée entamait la dernière ligne droite de ses réajustements textuels.
Le 27 octobre, elle reçoit son estampille, fruit et preuve de ses efforts.

Après moult tournées de nénuphou, le soleil se lève sur la mare. Les insectes vouzounnent et les oiseaux pépient.
Les grenouilles se redressent, s’étirent. Parmi elles Pingu, qui a fièrement fêté l’estampille de sa novella, et ses bêta-lecteurs : Blackwatch, Sandrinoula, Pandora, Iluinar, NB et Tristeplume.

L’auteur et ses bêtas sirotent du nénuphou et grignotent des brochettes de mouches marinées aux aromates (l’heure de l’apéro arrive si vite).
— Dis, Pingu, fait Sandrinoula, tu as prévu une suite à L’après-dieux ?
Pingu manque de s’étrangler : les réjouissances sont à peine finies et son alpha veut la renvoyer au turbin ?!
— Non, pas de suite de prévue. Je n'avais même pas conscience que la fin pourrait donner envie d'avoir une suite !
Blackwatch lui tapote l’épaule :
— Allons, allons, calme-toi, ce n’est qu’une question, pas un ordre.
— Au fait, demande Pingu après avoir enfin délogé la patte de mouche coincée entre ses dents, pourquoi vous êtes-vous proposés pour bêta-lire L’après-dieux ?
— Je souhaitais découvrir un texte de toi plus long que ceux que j'avais lus jusqu'alors, dit Sandrinoula.
— Moi aussi, dit Blackwatch.
— Moi, c’est le titre, fait Iluinar. Bien qu'étant athée, je suis fasciné par le rapport des hommes aux religions, la manière dont celles-ci se créent et influencent les sociétés. L'idée de la disparition des dieux m'a semblé très intéressante.
— En parlant des dieux, dit NB, comment t’es venue l’idée de leur forme si particulière ?
— Oui, rebondit Tristeplume en saisissant une brochette, ces immenses raies mantas à plumes m'ont interpelé moi aussi.
— J'avais l'apparence des dieux en tête très tôt dans l'élaboration du récit, répond Pingu après un instant de réflexion. Mais ce n'est qu'après la phase I que j'ai trouvé la comparaison adéquate pour les décrire de façon à me faire comprendre. Donc, au départ, je percevais mes dieux de manière intuitive, sensitive et visuelle, mais muette. Je ne me souviens plus comment cette image m'est venue. Le plus difficile a été de la mettre en mots.
— En tout cas, la symbiose entre les humains et les dieux m’a vraiment marqué, dit Sandrinoula, ainsi que les repères "modernes" dans un monde malgré tout de fantasy.
— Moi aussi, renchérit NB. J’ai beaucoup aimé l’ambiance d’après-guerre dans un monde proche du nôtre mais avec sa culture et sa religion propres. Et, dans la forme, j’ai retrouvé le style de Pingu que j’appréciais déjà.
Pingu rougit et noie son embarras dans un verre de nénuphou.
— Et vous, les garçons, demande Sandrinoula, qu’est-ce qui vous a marqué dans le texte de Pingu ?
— Je n'ai pas à réfléchir longtemps, répond Tristeplume : l'atmosphère du texte. Extrêmement originale. C'est difficile à décrire mais elle me laisse la même impression que quand je regarde les vieilles photos en noir et blanc de mes parents dans les années 40.
Il se tourne vers Iluinar.
— Rien ne me vient spontanément en tête, répond celui-ci. Mais j'ai une question : dans quel état d'esprit attendais-tu les retours de tes bêtas ? Angoisse d'être jugée, impatience de savoir sur quels points travailler ?
— Dans un premier temps, répond Pingu, au moment de cliquer sur "envoyer" le mail avec le fichier attaché, je tremble de partout, mes mains moites dérapent sur le clavier, j'ai le cœur qui bat jusqu'aux oreilles. Puis, une fois que c'est fait, le grand calme, presque le vide intérieur. Je vais me faire un café dans la cuisine, je vaque. Le soir même ou le lendemain, quelques évidences horribles vont me frapper : tel passage est naze, tel perso mal fichu, tel lieu mal décrit, telle action molasse ou mal amenée… heu, je m’étale un peu, là, non ?
— Non, continue, fait Mélindra qui s'est approchée en douce, c’est vachement intéressant.
— Bon. Donc, des phrases de mon texte se mettent à tourner dans ma tête en faisant des grimaces. Je me dis : "tant pis, c'est envoyé. J'ai fait du mieux que je pouvais à ce moment. Peut-être que les bêtas ne trouveront pas si naze ce passage, ni ce personnage si mal fichu ? Peut-être que cette phrase qui ne me satisfait pas trouve la substance de sa beauté justement dans les subtiles erreurs qui la forment ?". Bref, je me berce d'illusions, je me rassure, je me dis que ce n'est qu'un texte et que ce n'est pas grave, d'ailleurs le trou de la couche d'ozone s'en fout bien. Au cours des jours suivants, j'y pense de moins de moins. Je relativise. Je fais d'autres trucs. Quand le mail tombe dans la boîte, celui avec le fichier attaché plein de commentaires, c'est la fin de la saine attente. Je panique. Puis je lis les commentaires. Et une autre histoire commence, comme on dit.
— Le fait d'être suivie par tes alphas en phase II, demande Blackwatch, quand tu débutais les corrections, tu l'as ressenti comment ? Comme un plus ? Ou est-ce la même chose que quand tu travailles seule sur un texte ?
— Comme plus qu'un plus : comme une rambarde de sécurité, un gilet pare-balle, un élastique en haut d'un pont, une couette douillette au fond de l'hiver. Pas du tout pareil que quand je suis seule, car alors non seulement je suis l'auteur, mais aussi la rambarde, le gilet, l'élastique et la couette.
— Bah, Pingu, qu’est-ce que tu as à te tortiller comme ça ? demande Tristeplume.
— Gaffe, tu fais tanguer le nénuphar ! ajoute Pandora en retenant les plateaux de victuailles qui menacent de tomber.
— Je… Je file aux toilettes ! Trop de nénuphou… Ne boulottez pas toutes les mouches sans moi, hein !
— Elle m’a épatée, fait Sandrinoula en la regardant disparaître entre les roseaux. La version soumise en alpha-lecture était sympathique, mais le texte final est très fort, bien ficelé, poignant. Les personnages comme le monde ont gagné en épaisseur, en véracité.
— Pingu a une capacité dingue à écouter toutes les remarques, renchérit NB, à les mâcher, les remâcher et les digérer pour trouver une solution et les intégrer. Presque de l’obstination, parfois.
— C’est clair qu’elle a une ténacité incroyable, un souci du détail et une motivation à toute épreuve, approuve Blackwatch en se détournant de la dernière brochette de mouches qui lui fait les yeux doux. Bon, c’est pas tout, mon nano ne va pas s’écrire tout seul.
— Eh bien moi, je vais bouquiner un peu au soleil, dit Pandora en ouvrant son exemplaire tout neuf du Hussard amoureux.

mercredi 3 novembre 2010

Lancement imminent du GGG : déjà les bons de commandes !

Vous attendiez tous l'arrivée du GGG. Vous l'espériez au fond de vous-mêmes. Certains sceptiques prétendaient que ce n'était qu'un canular, trop gros pour être vrai. Mais à présent, c'est un fait : le GGG est arrivé du ciel. Il est parmi nous.

La foule, électrisée par l'émotion mais aussi un peu apeurée, s'est rassemblée en masse pour assister à l'évènement. Sous un flot de faisceaux lumineux, le GGG s'ouvre enfin. L'excitation est grande. La quatrième de couverture se présente à nous. Plus personne n'ose émettre un son. Elle semble vouloir communiquer. Écoutons ses paroles :

Jeunes auteurs de l'imaginaire, voici enfin l'outil dont vous rêviez : un guide des éditeurs qui vous révélera nombre de secrets sur les techniques, méthodes et conditions d'envoi de votre manuscrit.

Ce que vous trouverez dans le Grimoire :

-- Des fiches détaillées d’éditeurs de SFFF acceptant des manuscrits de jeunes auteurs.
Sont recensés les éditeurs pour adultes et les éditeurs pour adolescents ou jeunes adultes.
-- La liste des éditeurs publiant de la SFFF pour la jeunesse ou pour les adultes MAIS refusant les manuscrits des jeunes auteurs (histoire de ne pas perdre de temps et d’argent pour rien).
-- Des réponses aux questions utiles sur chaque éditeur (ligne éditoriale, nombre de premiers romans publiés récemment, infos pratiques, délais, etc.).
-- Des témoignages d’auteurs de romans pour adolescents nous confiant leur point de vue sur les différences avec la littérature pour adulte.
-- Des témoignages de jeunes auteurs de SFFF récemment publiés.
-- Quelques conseils utiles avant d’envoyer un manuscrit à un éditeur.

Ce que vous ne trouverez PAS dans le Grimoire :

-- Des éditeurs ne publiant pas de littérature de l’imaginaire.
-- Des éditeurs à compte d’auteur ou assimilés.
-- Des éditeurs publiant uniquement pour les moins de 12 ans.
-- Des éditeurs de nouvelles ou de poésie uniquement (ni appels à textes ni concours de nouvelles).
-- La recette ultra-secrète du nénuphou de CoCyclics


C'est à présent au tour de l'éditorial d'avancer. Il adresse aux grenouilles terriennes un signe de paix. Certains essayent de le lui rendre dans une pâle imitation. Touché par cette démonstration d'affection, l'éditorial prononce alors ces paroles :

Je suis Paul Beorn et j'ai co-dirigé ce petit ouvrage avec Silène pendant neuf mois.
(...)
Quand nous avons fait connaissance sur CoCyclics et que nous avons discuté de nos parcours, nous sommes tout de suite tombés d’accord : un guide-annuaire des éditeurs de SFFF nous aurait bien aidés, ne serait-ce que pour savoir à qui envoyer notre manuscrit, à qui ne pas l’envoyer – et surtout découvrir des noms que l’on ne connaissait pas.

Avec le feu vert enthousiaste de Syven, fondatrice de CoCyclics, et des autres Permanents du collectif, nous avons retroussé nos manches : il n’existait aucun guide de ce genre ? Eh bien, nous allions en écrire un !


C'est maintenant un vrai défilé qui débarque sur la plateforme d'atterrissage. Tout le monde les reconnaît : ce sont les conseils pratiques avant d'envoyer son manuscrit. Le GGG est décidément armé jusqu'aux dents pour affronter le monde de l'édition. Derrière eux, suivent les témoignages d'auteurs. Les lecteurs exaltés reconnaissent sans mal Charlotte Bousquet, qui prête sa voix pour répondre à la question "qu'est-ce qu'écrire pour la jeunesse ?"

Je crois que c'est avant tout écrire les histoires qu'on aimerait lire si, aujourd'hui, on avait ces âges-là, ne pas se donner de limites de fond : on peut aborder tous les sujets, même les plus graves, comme la pédophilie - je pense aux Orphelins de Naja (Mango, Autres mondes), de Nathalie Legendre - ou le racisme - L'Empire invisible, de Jérôme Noirez (Gulfstream, Courants noirs) du moment qu'on le fait dans les formes, c'est à dire sans prendre les lecteurs pour des crétins. Un exemple personnel : Princesse des os (Gulfstream, Courants noirs) se passe dans la Rome d'Hadrien. Il y est question des bas-fonds, de mariages arrangés et de prostitution (infantile ou non) : je ne décris rien. Je suggère, j'effleure à peine - ça suffit amplement. Et c'est peut-être ça écrire pour la jeunesse : apprendre à jouer avec les limites, se montrer subtil, suggérer...


La foule enchantée tente de se précipiter à bord. Elle ne pourra malheureusement accéder aux merveilleuses ressources du GGG, à ses fiches détaillées sur les éditeurs, qu'à partir du douze novembre. Les bons de commande se montrent, quant à eux, d'ores et déjà disponibles et vous pouvez vous les procurer en suivant ce lien : http://cocyclics.org/doc/Bon_de_commande_GGG.doc. Vous les appâterez sans difficulté avec des chèques, leur nourriture préférée.

dimanche 31 octobre 2010

Les dingues de l'écriture : NaNoWriMo 2010

Depuis novembre 2000, un évènement épique rassemble les légions d’écrivains du monde entier. Tous à leur clavier, les voilà cette année à nouveau prêts pour endurer un mois complet consacré à l’écriture : le NaNoWriMo. Le National Novel Writing Month, c’est-à-dire le mois national d’écriture de roman, ou plus littérairement : le Mois Martial de la Guerre du Roman.

En 2009, ils étaient 165 000 sur le champ de bataille, réduits à 30 000 bienheureux survivants. Combien en restera-t-il donc au terme de ce mois ?Pour les NaNoteurs, une seule chose importe : parvenir par tous les moyens à écrire 50 000 mots en trente jours, soit près de six pages à la journée. Le défi est fou, le défi est beau. Il fallait des grenouilles aux nerfs d’acier pour se frotter au périple. Les attendent la gloire éternelle, le repos du juste, mais aussi, et accessoirement, la satisfaction d’avoir achevé un projet, ajoutée à un illustre diplôme à imprimer ainsi que les fameux goodies de la victoire.

Au programme : écriture acharnée, prose au mètre, tendinite de l'index, overdose de café, mais aussi la petite flamme magique déposée sur l’autel des dieux de l’inspiration. Est-ce que ce travail sera vain ? Ce sera aux Muses d’en juger. Si le pari semble osé, pour les grenouilles de CoCyclics, il est digne d’être fait. Cette année, une dizaine d’entre elles relève le gant avec panache. Pour votre bonheur, nous en avons interrogé trois, en attendant de recueillir leurs témoignages après trente jours de combats inhumains… Jo Ann et Melindra ont déjà bravé le NaNoWriMo ; Kira va relever le challenge pour la première fois cette année.


L'échauffement

Les chiffres avant les coups : 50 000 mots en trente jours, cela représente un peu moins de 1 667 mots par jour, soit encore la bagatelle de six pages à noircir toutes les vingt-quatre heures… quand l’horloge se montre clémente. Car, pour les guerriers du NaNoWriMo la vie ne s’arrête pas au premier novembre et il faut bien garder de la force pour les études, le boulot, la famille, sans parler de nourrir les poissons. Melindra s’adonne à l’écriture une fois les portes closes, « le soir en rentrant du travail », la motivation chevillée au corps. Jo Ann, quant à elle, se fait plus spartiate : « La nuit ! Je suis incapable de travailler avec la lumière du jour, alors qu'après 23h, j'ai l'impression que l'univers m'appartient. Il fait nuit, il n'y a pas un bruit dedans ou dehors, c'est calme... j'ai toujours été plus productive la nuit, c'est héréditaire. »

Mais pour des grenouilles le fer et la plume appartiennent déjà au quotidien ; alors qu'apporte la participation au NaNoWriMo ?
« La seule (grande) différence », explique Jo Ann, « est que j'ai au moins 50 000 mots à écrire dans un court espace de temps. Je ne peux pas me donner le luxe de réécrire quinze fois le même passage et de buguer devant une scène qui ne colle pas au reste de l'histoire. Je dois avancer, et y revenir plus tard, quitte à écrire la fin avant le milieu ! »
Le point de vue de Melindra est sensiblement le même, ce qu’il faut, c’est tenir : « Il faut écrire, même si la scène n'est pas prête dans sa tête. Impossible de revenir en arrière pour corriger ou faire une lecture rapide des scènes précédentes, histoire de vérifier que tout tient bien ensemble. C'est à la fois frustrant car on sait que beaucoup de choses seront à corriger, et en même temps génial, car on avance ! » Ceci dit, cette pugnacité (et la vie de vieil ermite qui s’impose avec) offre une belle récompense, même si l’on se retrouve en charpie au trente novembre : « À la fin du mois, j'étais vraiment crevée et j'ai fait une pause... tout en couvant du regard mes 50 000 mots ! »

Bien entendu, écrire 50 000 mots exige une sanglante préparation. On ne se jette pas à corps et à âme dans une écriture éperdue sans avoir la moindre idée de ce que l’on va faire. Car telle est la voie martiale de l’écrivain. Kira, nouvelle dans le challenge, a déjà établi son plan de bataille : « Énormément de documentation, parce que j'écris une uchronie : j'ai donc un dossier sur les bateaux au XVIIIe siècle, un sur l'esclavagisme, un sur les Aztèques, un sur le temps chez les Aztèques, un sur les indiens Tainos, un sur les P'urepechas, un sur les techniques de dessin et d'écriture, un sur les pirates, une carte du Mexique, etc.Ensuite j'ai écrit un synopsis détaillé mais pas trop pour me laisser une certaine marge de manœuvre quant aux réflexions des personnages. J'ai utilisé la méthode du flocon * pour me faire des fiches de personnages plus précises que d'habitude. Le but du jeu étant qu'au moment d'écrire je ne sois bloquée ni par un problème de synopsis, ni par une incertitude sur le passé d'un personnage, ni surtout par un détail technique qui nécessiterait des recherches supplémentaires. »
Jo Ann témoigne d’une montée de niveau dans ses entraînements : partie d'une simple phrase lors de son galop d’essai en 2006, elle se constitue une documentation en 2007, reconstruit le récit sur une base préexistante en 2008 et 2009, et, cette année, elle prépare son univers de fantasy en entier ! Bien entendu, même avec un synopsis détaillé, une stratégie de combat sur mesure, l’expérience du champ de bataille conserve sa magie, ses pièges et ses imprévus : « les personnages m'ont réservé de sacrées surprises remettant en cause le déroulement de l'histoire. Beaucoup de détails se sont mis en place lors de l'écriture », nous avoue Melindra.


Le repos du guerrier ou la contre-attaque ?

La plume est l’âme de l’homme de lettres, l’écriture sa joie propre, mais atteindre les 50 000 mots représente une joie plus infinie encore. Que reste-t-il à vivre après ?
Pour Jo Ann, le but est clair : conclure un premier jet fiable pour les cycles de correction plus ou moins périlleux et de futures soumissions aux éditeurs : « Le NaNo pour moi n'est pas qu'un simple défi. Je l'utilise pour débuter l'écriture d'un roman que j'ai réellement envie d'écrire et plus tard faire publier. Donc je n'écris jamais n'importe quoi. 50 000 mots, oui, mais je peux récupérer 80% de ce que j'écris, ce n'est jamais du vent. J'arrive souvent à 70/90K, mais ma moyenne idéale est de 60K pour les romans, donc je peux faire des coupes sombres dans le texte sans que ça perde son sens. Je prends le NaNoWriMo très au sérieux. »
Pour Melindra aussi, le cycle de corrections sera une étape obligatoire pour obtenir un texte à la hauteur : « Ce roman inachevé traîne dans un coin de mon disque dur : j'ai réalisé que je n'avais écrit que la première partie. Je voulais écrire la suite pour le Challenge premier jet 2010, mais j'ai fini par comprendre que je devais corriger ce que j'avais écrit pour finaliser le synopsis de la seconde partie. »


Les premiers espoirs

Nous laissons à Kira le soin de conclure, très lucide par rapport à cette expérience de vie que va lui apporter le NaNoWriMo :« Je me suis mieux préparée que d'habitude avant d'écrire un texte : d'habitude les phases recherche / élaboration du scénario / fiches personnages se font à peu près toutes en même temps que l'écriture. Là je vais procéder en plusieurs phases dont une d'écriture intense. Je pense que c'est faisable, même si en fait ce qui m'attire le plus dans le principe, c'est l'émulation collective : je connais un certain nombre de personnes qui font le défi (dix-neuf d'après mes NaNo Buddies [Amis NaNoteurs]) et je trouve sympathique de suivre la progression des autres en même temps que la mienne. Peut-être que le projet sera terminé à la fin du NaNo, peut-être pas, j'ai du mal à évaluer le nombre de signes : dans ce cas je prendrai le temps qu'il faudra en plus pour le boucler. Je me doute bien que le texte écrit de cette façon nécessitera beaucoup de retravail, ce qui est d'ailleurs un reproche couramment fait au NaNo : la quantité plutôt que la qualité. Mais comme ça correspond à ma façon de travailler habituelle : un premier jet plutôt brouillon et plusieurs versions derrière, la formule me convient. Verdict le trente novembre ! »


Un grand « Hurrah ! » d'encouragement pour les valeureux participants, en attendant que le cor qui signale le début des hostilités retentisse enfin.


* Le flocon : méthode de construction en plusieurs étapes.

http://www.advancedfictionwriting.com/art/snowflake.php

jeudi 28 octobre 2010

Les adhésions aux Tremplins de l'Imaginaire sont ouvertes!

Les adhésions aux Tremplins de l'imaginaire sont ouvertes !

Le bulletin d'adhésion est disponible à ce lien : http://cocyclics.org/doc/Bulletin_adh%e9sion_Tremplins_2010-2011.pdf (il peut aussi être demandé par email).
Vous pouvez payer votre cotisation :
- par chèque à l'ordre de Tremplins de l'imaginaire,
- par virement,
- par PayPal.
Le bulletin d'adhésion détaille les modalités à suivre.
Attention, les commissions PayPal sont à la charge des adhérents pour les cotisations (qui sont de ce fait majorées de 0,79 € pour les transactions PayPal).
Pour recevoir une copie des statuts et du règlement intérieur et en prendre connaissance, il suffit d'en faire la demande par email à : tremplinsdelimaginaire[@]gmail[dot]com.
N'hésitez pas à poser vos questions par email !

vendredi 22 octobre 2010

Novellistes et bêta-lecture : Koïnsky nous parle de la section dédiées aux nouvelles sur le forum de CoCyclics

Comme nous l’avions déjà déclaré lors de nos entretiens sur l’anthologie Légendes !, la nouvelle occupe une place majeure au sein de CoCyclics. Le travail de bêta-lecture effectué sur le forum témoigne de l’implication et du sérieux de ses membres, et les nombreuses publications de textes courts, en fanzines et anthologies, constituent des récompenses mérités pour les auteurs, tout autant que pour eux et celles qui les auront bêta-lu.
Nous accueillons donc aujourd’hui Koïnsky, grenouille novelliste à la tête d’une jolie liste de nouvelles publiées. Il a eu la gentillesse de répondre à nos questions, parlant de son rapport au texte court, à la bêta-lecture… et au forum.

Q - Bonjour Koïnsky, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Tu fais partie des habitués du Port incertain, le forum réservé au travail des nouvelles, accessible après demande auprès d’un permanent. Dis-nous ce qui t’attire dans le format court…

R - Bonjour, et merci d’avoir pensé à moi pour cette séance de questions-réponses. Il est vrai que je fréquente régulièrement le Port et pourtant, en tant que lecteur, la nouvelle n’est pas mon format préféré ! Mais l’auteur débutant que je suis y trouve de nombreux avantages. D’ailleurs, je me souviens… lorsque j’ai débarqué sur le forum, tenant sous la patte un avorton de roman souffreteux, on m’a proposé avec tact de m'exercer sur des textes courts. J’ai suivi le conseil et je ne le regrette pas : c’est le meilleur que j’aie reçu sur CoCyclics.

La nouvelle constitue un excellent entraînement. La quantité réduite de temps nécessaire afin de clôturer les projets permet de les enchaîner rapidement, et donc d’expérimenter à l’envi différentes techniques et sujets tout en produisant des récits aboutis, ce qui est valorisant et motivant.

Le travail est varié : scénario, draft, corrections, bêtas, relectures… se succèdent à un bon rythme. C’est très divertissant et moins « pesant » que l’écriture d’un roman (qui présente bien des qualités, je ne discute pas là-dessus), où il faut tenir la distance.

Enfin, j'y vois un autre avantage pour les plumes peu expérimentées, la nouvelle est probablement le format-phare des premières publications. De nombreux webzines et fanzines (voire des jeunes maisons d’édition, dans le cadre de leurs anthologies) recherchent sans cesse des textes courts, avec un niveau d’exigence abordable pour un auteur novice (qui doit néanmoins apprendre à s’armer de patience et d’opiniâtreté).

Après tout cela, on risque de penser que je considère ce format comme réservé aux débutants. Il me semble au contraire qu’il est très difficile d’écrire une nouvelle de grande qualité. Mais c’est un débat à part entière…

Q - Comment te mets-tu au courant des appels à texte ?

R - Il existe une série de sites Internet et de fils de discussions de forums où sont listés les appels à textes de SFFF. Je les consulte de temps à autre afin de me tenir au courant des nouveautés. Récemment, j’ai surtout utilisé le fil dédié sur CoCyclics et le site Internet, assez connu je pense, de l’Antisèche des auteurs. J’en profite pour remercier les charmantes personnes qui s’occupent de les garder à jour (Melindra dans le cas du fil sur CoCy).

Q - À quoi commences-tu à réfléchir quand tu te lances dans une nouvelle ?

R - Ah, mais c’est une question difficile, ça ! On s’était pourtant mis d’accord… ;) Bon. En fait, j’aimerais disposer d’une « recette » pour trouver des idées de textes, mais je crois bien que ça n’existe pas.

Dans mon cas, le démarrage est différent à chaque fois. Je disais un peu plus haut que la nouvelle constitue selon moi un bon outil d’acquisition et d’expérimentation des techniques d’écriture. Du coup, la recherche d’une histoire n’est pas toujours ma priorité au début. Parfois, il arrive que je souhaite améliorer une faiblesse, ou simplement m’amuser à tester une approche particulière. Par exemple : j’ai envie de m'essayer à l’urban-fantasy humoristique (ou qui se veut drôle), ou alors avec deux points de vue, une mise en abîme, un personnage principal qui est un animal, ou encore un nain qui sait bien peindre, etc. Finalement, ça m’aide à trouver des idées, car mon projet s’étoffe grâce aux contraintes que je me donne. Mais souvent, quand même, c’est la recherche d’une histoire-que-j’aimerais-raconter qui guide mes "réflexions" (un grand mot peut-être) initiales.

Autre chose, j’écris surtout mes nouvelles dans le cadre d’appels à textes thématiques. C’est une facilité (en plus du format court) qui flatte ma nature paresseuse. Cela me permet en effet de débuter le travail avec le sujet général sous le bras. Petite gourmandise de super-paresseux : en panne d'inspiration, il m’est arrivé une fois ou deux de me résoudre à combiner les thèmes de deux AT afin de produire un seul récit qui sera envoyé de part et d'autre (toujours en prévenant l'éditeur, bien sûr). Le mixage de sujets imposés facilite la vie pour trouver une histoire originale et donne, à l’occasion, des résultats surprenants.

Q - À quel moment de ton écriture décides-tu de demander un bêta sur le Port ? Est-ce systématique ?

R - Quand j’ai l’impression de ne plus pouvoir améliorer le texte sans aide, soit parce que, après de multiples corrections, je manque de recul pour y voir clair, soit parce que j'estime avoir atteint mes limites sur la nouvelle en question.

Poster une prose aboutie sur le Port est une marque de respect envers les autres membres et le travail sérieux qui est réalisé sur le forum. Par ailleurs, un récit peaufiné soumis à la bêta recevra, je pense, des commentaires plus attentionnés, plus complets, et plus profonds qu’un texte bâclé. C’est donc également dans l’intérêt de l’auteur.

Pour ce qui est de l’aspect systématique de mon recours à la bêta sur le Port, je dirais oui à 95%. Simplement parce que le gain de qualité des textes passés à la moulinette sur Cocy est souvent énorme. Par ailleurs, le travail réalisé dans la mare est unique à ma connaissance, du moins sur l’Internet francophone. Je me souviens avoir halluciné quand j’ai découvert le forum…

Q - Et à quel moment décides-tu que tu n’as plus besoin de bêta, que ta dernière version du texte sera la définitive ?

R - C’est très variable. Je n’ai pas de plan pour ça. Je m’arrête quand mes bêtas et moi sommes contents du texte. Je sens le moment arriver grâce au « feeling » qui se dégage au fur et à mesure des discussions sur le fil de ma nouvelle, dans le Port.

Q - Parle-nous de la Salle des tortures, cette section si particulière du forum…

R - Ah, je vois… on essaie de me faire peur ! La Salle des tortures, dont le nom officiel est Salle d’attente, est un horrible endroit, sombre et sec (s’il était humide, ce serait trop agréable pour des grenouilles), où croupissent et s’encouragent les batraciens qui ont soumis un ou plusieurs récits, principalement dans le cadre d’appels à textes, et qui attendent une réponse de l’éditeur. Dans cette antichambre glacée mais chaleureuse, on garde la tête haute, en règle générale. Certains vomissent quand même discrètement dans les coins. C’est l’endroit où aller partager son impatience et des informations sur les délais de sentence (repoussés), sur le devenir de nos textes chez les éditeurs (qui pourraient bien les avoir égarés), et autres joyeusetés qui font le sel (imaginez l’effet sur la peau du batracien… horrible je vous dis) de la soumission de nos écrits. J’aime bien ce topic. En général, il est assez festif.

Q - Je suppose que tu bêta-lis aussi des textes. Cela fait partie du « contrat » des auteurs sur CoCyclics. Y’a-t-il une différence entre la bêta-lecture des nouvelles et celle des extraits de roman ?

R - N’en écrivant pas moi-même, je ne bêta-lis que très rarement dans la section spécifique aux extraits de roman… Je serais donc bien incapable de répondre à ta question avec précision. J’imagine que oui, des différences existent. La plus flagrante qui me vient à l’esprit est que, sur la nouvelle (qui est toujours postée intégralement sur le fil dédié), on peut juger un ensemble complet qui doit présenter une certaine cohérence. C’est impossible à faire sur un extrait de roman. Je ne m’aventurerai pas plus loin sur le sujet.

Q - Le succès des nouvelles passées sur le Port est relativement impressionnant. On a vu certaines anthologies envahies par ces petites créatures palmées. Quel est ton sentiment là-dessus ? En tant qu’auteur et en tant que bêta.

R - Ce succès est bel et bien impressionnant. Mais finalement, est-ce si étonnant ? Le nombre de grenouilles croît sans cesse, et l’atmosphère du forum reste studieuse et décontractée. Tout semble réuni pour que le processus que tu décris ne s’arrête pas, au contraire. D’ailleurs, j’en bats des palmes. En tant que bêta, voir publiée une nouvelle que l’on a participé à améliorer, même un tout petit peu, est très satisfaisant. En tant qu’auteur, il est fort agréable de se retrouver dans un sommaire aux côtés d’autres grenouilles. Et même lorsque l’on n’en fait pas partie, les « invasions » batraciennes dégagent une certaine aura qui encourage l'ensemble du forum, je pense.

Merci beaucoup Koïnsky pour tes réponses, et rendez-vous sur la plage pour continuer à travailler !

La liste des nouvelles publiées et passées par la bêta-lecture au sein de CoCyclics est disponible ici : viewtopic.php?f=1&t=3172

mardi 19 octobre 2010

À nous huit, novella !

Pingu, que l’on connaît sur la Mare pour sa bonne humeur, sa gentillesse et son enthousiasme à improviser des chansons, est aussi une auteure prolifique. Dans le disque dur de son ordinateur se cachent romans, nouvelles, novellas, poèmes, et même un peu de théâtre.
En août 2009, elle soumet sa novella La dernière plume au collectif CoCyclics. Un mois plus tard, on sabre le nénuphou : le manuscrit est accepté !

Toutefois, on n’entre pas en cycle uniquement pour boire, et si les bêta-lecteurs du collectif ont apprécié l’univers construit par l’auteur et son synopsis pour le moins intriguant, c’est en vue d'améliorations qu’ils ont voté « oui » à cette entrée en cycle.
Blackwatch et Sandrinoula, les deux alpha-lectrices qui suivront Pingu jusqu’à son entrée en phase III, lisent attentivement le texte. Puis, elles réalisent une fiche de synthèse où elles avouent leur coup de cœur pour l’originalité du monde inventé dans cette histoire, ainsi que pour le renouvellement de la quête classique « allons tuer le grand méchant ».
Mais comme on est là pour travailler et que la pommade, c’est pour après les coups, elles listent également les faiblesses de la novella.
Car c’est ça, être alpha-lecteur : questionner le texte et les intentions de l’auteur.

Sur le sujet du forum consacré à la phase I de La dernière plume, interrogations des alphas-lectrices, réponses de l'auteur et discussions s'enchaînent pendant près de dix mois.
Grâce à elles, Pingu enrichit et précise son univers. Comme souvent lors des phases I, l’auteur prend conscience que certaines dimensions ou certains passages de son texte apparaissent obscurs ; permettre à un auteur de pointer le fameux décalage qui apparaît parfois entre ce qu'il croit transmettre et ce que le lecteur comprend, c'est une des missions des alpha-lecteurs CoCyclics.

Après finalisation d’un plan de correction, Pingu se lance dans la phase II mi-juin 2010 et s’attèle aux corrections, ses alpha-lectrices toujours présentes pour l’épauler en cas de difficulté – c’est aussi ça, être alpha-lecteur chez Cocyclics.
Elle reprend chaque problème soulevé en phase I avec acharnement, relit et corrige encore et encore et finalise, début août, une nouvelle version de sa novella, rebaptisée L’après-dieux.


— Intermède : Paroles de novella —

Ordinateur principal, 10 septembre 2010.

J’ai entamé le programme d’amélioration textuelle en septembre 2009. Après une première consultation, j’ai dû me rendre à l’évidence : il fallait cesser de se voiler le titre, perdre quelques mots par-ci par-là n’était pas suffisant. Plusieurs opérations en profondeur étaient nécessaires. Tout d’abord, une marottesuccion sur la base. Ensuite, une découpe du tissage supérieur suivie de l’ablation des fils narratifs désaxés. Ce fut long, difficile, douloureux, et j’ai eu besoin du soutien de la cellule nénuthérapique.
En juin, boursouflée de cicatrices et couverte de pansements, j’ai quitté la clinique pour poursuivre le programme à domicile. Il me fallait apprendre à évoluer dans un nouvel équilibre.
Les cicatrices disparues et les pansements enlevés, je retourne à la clinique pour effectuer un bilan-diagnostic de fin de phase II auprès de deux nouvelles blouses vertes. Elles pointent une disgracieuse dissymétrie et des crevasses. Il faut réopérer. C’était en août 2010.
J’entame donc une nouvelle série d'opérations : ablation des amas adverbeux, styloplastie, réinjection de sens. Je m’habitue aux transformations. Ma silhouette a changé. 30 000 signes de plus, ça me va plutôt bien.
Mais ce n’est pas fini. Tout à l’heure, j’ai de nouveau rendez-vous à la clinique des textes. Je ne sais pas encore si quelques coups de lasers suffiront, ou s’il faudra envisager une nouvelle chirurgie textuelle.

— fin de l'intermède —


Après une première phase III sous l'œil acéré d'Iluinar et de Pandora, L'après-dieux se livre donc nu devant Tristeplume et NB, les bêta-lecteurs de phase III bis. La novella tremble dans le disque dur, mais les deux nouvelles « blouses vertes » succombent à son univers et à son style. D’ailleurs, Tristeplume ne cache pas un véritable coup de cœur pour l’un des personnages !
Ils dévorent l'histoire et l'annotent au fil de leurs réflexions et de leurs émotions. Verdict : il reste quelques retouches à effectuer.

Pingu organise alors les corrections à venir en listant et triant tous les points à corriger. C’est ainsi que, le 12 octobre 2010, elle entre en phase IV.
Sa mission : modifier avec une précision toute chirurgicale certains passages. La réussira-t-elle ?

samedi 16 octobre 2010

Une bêta s'assume et parle à visage découvert : Moi, Pandora D, 38 ans, adepte du fouet, bêta-lectrice

CoCyclics, ce sont des auteurs, mais aussi des bêta-lecteurs. Nous vous invitons donc aujourd'hui à partager l'expérience de Pandora, pendant une séance de divan assez... particulière.


Docteur Ski Zofrène : Bonjour, Pandora. Allongez-vous je vous en prie. Je préfèrerais cependant que vous laissiez votre fouet à l’entrée…

Pandora Delamare : Pardon docteur ! Je peux garder mes jambières ?

Dr S: Oui, si vous ne salissez pas le divan. Cela fait longtemps que vous vous promenez avec ce fouet ?

Pandora : Non... Comme pour beaucoup de grenouilles, cela remonte à mon arrivée dans la mare. Dans mon cas, c'était en avril 2009. Mais ce n’est pas moi qui ai commencé !

Dr S : Mhhh ?

Pandora : J’ai posté mon premier texte sur le forum. Vous savez, celui que mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs (oh oh…) et tous mes amis considéraient comme un chef-d’œuvre. Sauf que les bêta-lecteurs de la mare n’ont pas été de cet avis…

Dr S : Alors, vous avez décidé de vous venger en les punissant tous ?

Pandora : Non, pas du tout ! C’était justifié. Une fois passée la déception et la digestion des commentaires, et ravalé ce qu’il me restait d’amour-propre, j’ai repris mon texte. Ils avaient raison !

Dr S : Et vous êtes devenue une adepte du fouet ?

Pandora : Pire, la bêta-lecture est devenue la petite faiblesse qui me perdra. Actuellement, je bêta-lis d’ailleurs plus que je n’écris. Mais ça n’a pas été facile…

Dr S : Vous aviez peur de fouetter ?

Pandora : Non, ça j’adore ! Mais j’avais peur de mal faire. Comprenez-moi, il y a tellement de choses auxquelles il faut penser quand on bêta-lit : la forme, tant sur le plan de l’orthographe et de la grammaire que des répétitions et des tournures de phrase. Le fond, en cherchant les incohérences ou les points à développer. Une bonne bêta doit montrer ce qui ne va pas, mais aussi mettre en évidence les points forts. Enfin, elle doit être critique tout en restant délicate. Une mission presque impossible !

Dr S : Comment s’est passée votre première fois ?

Pandora : J’ai oublié beaucoup de choses, forcément. Mes premières bêtas ne resteront pas dans les annales, mais j’espère qu’elles auront été un peu utiles aux auteurs.

Dr S : Et ensuite ?

Pandora : J’ai persévéré en confrontant mes retours à ceux de bêta-lecteurs plus aguerris pour apprendre à bêta-lire mieux. Je savais que d’autres remarqueraient ce que j’aurais pu ne pas voir ou ne pas savoir ; que d’autres moduleraient mes ressentis parce que les parcours et les sensibilités de chacun différent. L’un des atouts de CoCyclics est de proposer pour un même texte plusieurs regards subjectifs et complémentaires. La bêta-lecture est d’ailleurs très formatrice pour sa propre écriture…

Dr S : Continuez…

Pandora : Puis j’ai posé ma candidature et j’ai été acceptée dans le collectif des grenouilles bêta-lectrices de la mare. On m’a fourni le fouet officiel, vous savez, celui avec les lanières assorties au cuir marron des jambières. J’étais tellement fière, je n’arrêtais pas de me pavaner sur mon nénuphar…

Dr S : Et c’est à ce moment que vous êtes devenue une psychopathe du fouet ?

Pandora : Pas du tout ! J’essaie de commenter avec pertinence et à bon escient. Bêta-lire n’est pas un acte anodin, tout auteur est sensible à la critique et passe par des phases de découragement dans lesquelles des mots trop durs peuvent devenir toxiques. J’en sais quelque chose…

Dr S (dans sa barbe pour lui-même) : Des sadiques du fouet et des auteurs masochistes... Ce n’est pas une mare, c’est un asile de fous !

Pandora : J’ai alors pu bêta-lire dans le cadre des cycles CoCyclics où ce n’est plus une nouvelle mais un roman entier (ou une novella ) qui est travaillé. Un auteur soumet son manuscrit et, s’il est accepté par le collectif, deux binômes de grenouilles l'accompagnent tour à tour, en phases "alpha" puis "bêta", pour l'aider.

Dr S : Je ne vois pas ce qui change…

Pandora : C’est beaucoup plus long, la bêta-lecture se fait chapitre après chapitre durant plusieurs semaines : il faut ménager son poignet. Il ne s’agit pas de se faire une tendinite ! Ensuite c’est une collaboration qui permet beaucoup d’échanges avec l’auteur et la ou les grenouille(s) co-bêta-lectrice(s), pour préciser ou développer certains points. C’est l’un des aspects que je préfère. Enfin, ça permet de découvrir des histoires très sympathiques qu’on espère voir éditées ensuite.

Dr S (dans sa barbe): Et gagner le Goncourt, tant qu'on y est !! (plus fort) Comment vous définiriez-vous comme bêta-lectrice ?

Pandora : Je suis une bêta-chieuse, très pointilleuse. J’ai un côté rouleau-compresseur qui me fait souvent m’interroger pour ne pas être bloquante. Je suis moins diplomate que d’autres mais j’essaie de ne jamais dire plus que je ne saurais entendre. Je crois que j’apprécierais mes bêtas si je les recevais en tant auteur

Dr S (marmonne en griffonnant sur son carnet): Un dédoublement de la personnalité maintenant ! Une bêta-lecture, c’est donc aussi tenir compte de l’auteur ?

Pandora : Oui, ce n’est pas facile pour un auteur de s’engager dans un cycle CoCyclics en proposant son manuscrit : c’est une sorte de bébé dans lequel il s’est beaucoup investi.

Dr S (pour lui-même) : Il ferait mieux d’investir en bourse !

Pandora (fait mine de n’avoir rien entendu) : En se lançant dans un cycle, les auteurs savent qu’ils prennent le risque de se voir suggérer de retravailler considérablement leur roman. C’est donc une énorme marque de confiance de recevoir un manuscrit à bêta-lire. Une responsabilité aussi, avec l’engagement d’accompagner l’auteur pour l'aider à l'améliorer. En contrepartie, j’essaye de peser mes retours plus encore que pour les nouvelles, d’être à l’écoute et d’expliquer mes ressentis. Mon fouet claque moins fort, je vieillis peut-être…

Dr S : A moins qu’il n’y ait un cœur qui batte derrière votre armure de bêta-lectrice…

Pandora : Mon Dieu, vous croyez ? Je vous préviens, si ça sort de ce cabinet, je vous attaque pour violation du secret professionnel !

jeudi 14 octobre 2010

Tremplins de l'imaginaire : des ressorts aux pattes des grenouilles !

CoCyclics crée l'association :



Et c'est avec une larme d'émotion que nous laissons Roanne, permanente et membre fondatrice de CoCyclics, nous exposer les tenants et les aboutissants de cette entreprise :


Chers membres du forum, chers visiteurs,

Ainsi qu'annoncé dans les objectifs 2010 du collectif CoCyclics, la création de l'association loi 1901 Tremplins de l'imaginaire est effective (la signature des statuts est datée du 19 septembre, ils ont été déposés en préfecture le 04 octobre).

Cette association a pour objectifs :
- le soutien et l’aide aux auteurs de la littérature francophone SFFF (science-fiction, fantastique, fantasy) ;
- par extension, la promotion de cette littérature ;
- le soutien et l'aide au collectif CoCyclics.

Pour ce qui est du soutien au collectif CoCyclics, cela consistera à court terme, entre autres, à concrétiser plusieurs projets du collectif, notamment :
- financer le site web (histoire qu'on puisse bavarder sur le forum sans crainte de voir le serveur sauter...)
- financer les projets (le catalogue, les plaquettes distribuées aux éditeurs, les cartes de visite)
- offrir un cadre aux interventions du collectif pour avoir des stands, commander des places à tarif de groupe, etc.

L'association offre ainsi un cadre officiel aux coûts engendrés par ces nouveaux projets. Le collectif en lui-même reste sous licence creative commons.

Le projet CoCyclics (cycle des bêta-lectures, forum, etc.) sera préservé tel que vous le connaissez dans son fonctionnement (sélection de bêta-lecteurs et de manuscrits) et ses valeurs (échange, partage et bonne humeur). Le travail effectué ici appartient aux bêta-lecteurs et aux auteurs, et ce n'est pas prêt de changer.

Les conditions d'entrée au Conseil d'Administration de l'association Tremplins de l'imaginaire sont indiquées dans les statuts.

Les membres fondateurs sont Syven, Roanne, Garulfo, Blackwatch et Chapardeuse.Vous pouvez désormais appeler Syven Madame la Présidente et donner du Mademoiselle à Roanne, qui est Secrétaire et Trésorière.

Cette création d'association marque un tournant fort pour CoCyclics : nous passons d'un projet de "particulier" à un projet "associatif".
Pourquoi ?
Parce qu'il était devenu impératif, d'un point de vue administratif, de clarifier notre existence.
Parce qu'il était temps, aussi, de donner des moyens à ceux et celles qui ont envie de faire plus, de s'investir dans des projets tels le Grimoire Galactique des Grenouilles (GGG) ou notre convention, ou encore aux administrateurs qui rêvent d'un meilleur hébergement pour faciliter la gestion de ce forum et du site.

Bien entendu, l'adhésion n'est donc pas obligatoire pour devenir bêta-lecteur CoCyclics ou continuer de l'être, ni pour poursuivre ses activités sur le forum ou s'y inscrire.
Corollaire : toute personne souhaitant nous soutenir peut adhérer, qu'elle soit inscrite ou non au forum.

La cotisation se paye par année civile (du 1er janvier au 31 décembre).
Pour 2011, son montant est de 15 euros.
Les cotisations seront ouvertes prochainement, avant la fin 2010, et couvriront cette fin d'année + l'année 2011.
Cet appel à cotisation anticipé a pour but de lancer l'association et de la mettre sur les rails : les premières cotisations permettront l'éclosion des projets en finalisation, comme le Grimoire Galactique des Grenouilles (catalogue à destination des jeunes auteurs, recensant les éditeurs SFFF) ou la convention.

Note : les adhésions seront possibles dès que le bulletin sera finalisé et le compte en banque ouvert. Nous vous tenons au courant.



Pour plus d'informations, rendez-vous sur le forum de CoCyclics, dans le sujet dédié à la toute nouvelle association Tremplins de l'imaginaire qui, nous l'espérons, nous permettra d'aider et de soutenir toujours plus d'auteurs et de voix littéraires de l'imaginaire francophone !