vendredi 31 mai 2013

Imaginales 2013, le partage vient en mangeant

Depuis plusieurs années, les Imaginales donnent l’occasion aux lecteurs de déjeuner ou de petit-déjeuner avec leurs auteurs favoris. L’année 2013 n’a pas dérogé à la règle et c’est avec curiosité que l’équipe de Tintamare s’est penché sur ces événements originaux.
Nous avons donc demandé à trois membres du collectif de partager leurs souvenirs alimentaires et culturels après un week-end des Imaginales plus que bien remplies.

C’est Sycophante (Jean-Sébastien Guillermou) qui ouvre le bal avec un déjeuner en compagnie de Pierre Bordage, le vendredi 24 mai, quelque part dans les étoiles :

« Je vivais un rêve éveillé. Nous étions seulement sept personnes, il y avait des fans mais aussi Vincent Jounieaux, un écrivain très sympathique. Pierre Bordage nous a mis tout de suite à l’aise avec son sens de l’humour. C’est un homme très humble, d’une grande gentillesse, qui m’a encouragé dans mon projet.
Lors du repas, on a le temps de poser toutes les questions que l’on veut, Pierre Bordage y répond sans détour. Du coup, j’ai appris beaucoup de choses sur ma propre écriture. Évidemment, il y a aussi l’aspect humain : partager quelques heures avec un tel génie
visionnaire, ça n’a pas de prix. Quelques amis m’ont avoué qu’ils auraient bien aimé être à ma place...»

Le samedi matin, les parapluies steam-punk de Gail Carriger accueillaient d’autres lecteurs au milieu des croissants et des bols de café. Kira (Anne Rossi) en a profité :

« La rencontre a eu lieu dans la petite salle à l'étage d'un salon de thé, dans une ambiance cosy genre "conversation au coin du feu" (en plus, le thé est délicieux). Gail parle un anglais tout à fait compréhensible pour une californienne – origines anglaises obligent – mais nous avions aussi deux traductrices de choc pour les francophones pures, qui ont réussi à instaurer un dialogue naturel malgré les pauses traduction – qui ont aussi permis à Gail de pouvoir manger un peu –. Gail nous a vanté les mérites de la "marmite", une spécialité à tartiner à base de levure de bière, mais je crois qu'elle n'a convaincu personne.
Nous avons parlé de la série, bien sûr, mais aussi de sujet plus large comme de la place du steampunk dans la littérature (Gail a raconté qu'elles n'étaient que deux auteurs femmes au début, et que tout le monde les confondait, de sorte qu'elles pouvaient dédicacer les livres l'une de l'autre), des rapports des Américains par rapport à l'Angleterre, de l'humour et plein d'autres choses. […] Elle a vraiment l'art de rendre une conversation chaleureuse.
Par rapport à une conférence, le petit déjeuner a un côté plus informel, plus détendu dans la conversation, et sans thème imposé: ça part parfois dans tous les sens, mais ça permet aussi d'aborder des sujets inédits comme la confection des corsets. Par rapport à une dédicace, le temps est moins minuté, on sait que l'auteur est là pour discuter, donc on a moins de scrupules à poser des questions. Et l'effet d'émulation entre lecteurs joue aussi, moins de timidité dans les questions.
Bref, je trouve que la formule "petit déjeuner" est l'équilibre idéal entre la conférence et la dédicace. »

Le repas du samedi midi s’est-il passé aux confins de l’Afrique, dans des décors de guerres et de révolutions ? Mariedelabas a partagé son assiette avec Ayerdhal, et revient sur cette expérience heureuse :

« Une salle entière nous avait été réservée et nous devions être une bonne vingtaine, dont un modérateur. Ayerdhal est arrivé et a commencé par faire la bise à tout le monde par un chaleureux tour de table : le ton était donné !
Pour être honnête, les échanges ont eu besoin d’un peu de « chauffe » en début de repas. Les participants ne se connaissaient pas et il était difficile de se sentir à l’aise pour tenir et faire « rebondir » une conversation. Cependant, comme Ayerdhal incarne chaleur humaine et érudition, la « fraîcheur » a rapidement cédé la place à de multiples débats où on a autant parlé de sujets d’actualité que de littérature. À quinze heures, la troupe a décidé de se séparer, mais je crois qu’on aurait pu continuer à bavarder comme ça tout l’après-midi. »


Les membres du collectif sont revenus enchantés de leur expérience. Vous ont-ils donné envie de tester ce genre de rencontre décalée ?

Notes :
Site officiel de Pierre Bordage :
http://www.noosfere.org/heberg/bordage/ 
ainsi que son site officiel : http://www.gailcarriger.com/
Page wikipédia d’Ayerdhal :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ayerdhal 
Extrait important : Ayerdhal est l'initiateur du collectif de défense des droits des auteurs le droit du serf, qui s'est fait connaître par sa défense du prêt gratuit, son engagement contre la loi Hadopi, son travail sur les contrats d'édition, particulièrement en matière numérique puis, en 2012, (via entre autres la pétition "Le droit d'auteur doit rester inaliénable"), son opposition à la législation sur les œuvres indisponibles du vingtième siècle.


Vous pouvez retrouver également leurs derniers ouvrages respectifs dans toutes les bonnes librairies papiers et numériques :

- Rainbow Warriors, chez le Diable Vauvert, pour Ayerdhal,





 


 Ceux qui sauront, chez Flammarion, pour Pierre Bordage, dont la série Rohel sort également en format numérique ;


- La série du Protectorat de l’ombrelle, chez Orbit, pour Gail Carriger (le premier volume est également sorti au Livre de Poche en format papier)








Merci à Célia Deiana pour la rédaction de cet article et à ceux qui nous ont offert leur témoignage !

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire