jeudi 28 août 2014

Prix Gulli du roman 2014


À l'aube de la Première Guerre mondiale...
Adrien et Hadrien ont treize ans et habitent tous les deux en Picardie. Ils ont les mêmes préoccupations : l'école, la famille, les filles... Une seule chose les sépare : Adrien vit en 2014 et Hadrien en 1914. Grâce à une boîte aux lettres mystérieuse, les deux adolescents vont s'échanger du courrier et devenir amis.
Mais la Grande Guerre est sur le point d'éclater pour Hadrien, et leur correspondance pourrait bien s'interrompre de façon dramatique.

Voici la superbe histoire que vous racontent Silène Edgar et Paul Beorn dans leur roman 14-14, paru en avril dernier chez Castelmore. Cette histoire passionnante a plu aux membres du jury chargé de décerner le Prix Gulli. Car oui, depuis 2012, la célèbre chaîne jeunesse de la TNT a créé un prix littéraire, sans doute afin de donner le goût des bons livres à ses six millions de téléspectateurs quotidiens.
Silène Edgar et Paul Beorn sont membres de Cocyclics de longue date. C'est sur le forum qu'ils se sont connus, puis appréciés au point de vouloir écrire un roman ensemble. Aujourd'hui, nous vous proposons de partager leur joie au travers d'une interview entre les deux auteurs encore très émus et leur éditeur Castelmore en la personne de Barbara Bessat-Lelarge, qui nous ont fait le plaisir de répondre à nos questions.

* Merci à Francis Ash pour avoir réalisé cette double interview !



Interview de Barbara Bessat-Lelarge, directrice éditoriale de Castelmore.


Silène et Paul ont eu un temps assez court pour écrire 14-14, est-ce que cela a eu un impact sur le volume de travail éditorial ?

Silène et Paul travaillent merveilleusement ensemble. Quand ils m'ont envoyé les premiers chapitres, j'ai su que je n'aurais pas grand-chose à redire quant à leur écriture et au déroulement du récit: les bases étaient déjà très solides et l'histoire bien rythmée. Je leur ai demandé de prêter une attention particulières aux détails historiques pour faciliter le parallèle entre les deux époques, mais c'est tout ! Que ce soit pour la réécriture ou la correction, tout a pu se dérouler très vite car le texte était déjà très abouti quand ils me l'ont remis. Ils m'ont impressionnée par la qualité et l'efficacité de leur travail et de leur collaboration.


Comment avez-vous réagi quand vous avez su que 14-14 était nominé pour ce Prix qui ouvre en grand les portes du grand public ?

Quand Marie, l'attachée de presse de Castelmore, me l'a appris, je crois que nous nous sommes tapé dans les mains et nous avons fait de petits bonds sur place en riant tant nous étions heureuses pour Silène et Paul. Leur roman est excellent mais voir qu'il a aussi su séduire un jury est une merveilleuse surprise. L'offre éditoriale est pléthorique et obtenir ce genre d'attention de la part d'un média national est une grande joie: ce roman plaira à de nombreux lecteurs et nous sommes heureux que Gulli offre à Silène et Paul la possibilité d'en toucher un maximum.


Quel va et peut être l'impact de ce Prix sur la place de 14-14 dans votre catalogue (droits de traduction, diffusion internationale, augmentation des ventes...) ?

Yolande Rochat, la personne qui s'occupe des cessions de droits, propose tous les titres de nos auteurs français à l'étranger. C'est sûr que l'obtention de ce prix permettra certainement d'attirer plus l'attention sur 14-14, et ce serait une belle aventure de voir ce titre traduit dans d'autres pays. Pour le moment, le rayonnement en France est déjà très positif et chaque chose en son temps. La Foire internationale de Francfort a lieu en octobre, nous verrons alors certainement si 14-14 sortira de nos frontières.
Nous avons mis en place des bandeaux en librairie pour indiquer que 14-14 a obtenu le prix Gulli des lecteurs et les ventes sont très satisfaisantes. C'est difficile de se projeter et de savoir concrètement combien d'exemplaires seront vendus, mais je peux d'ores et déjà dire que nous sommes très contents des résultats.



Interview de Paul Beorn et de Silène Edgar, auteur·e·s du roman.


Paul a parlé du prix sur le fil promotionnel de 14-14 en rentrant des imaginales. Mais depuis combien de temps saviez-vous que vous étiez sur la short-list avec 14-14 ?

Paul : Marie, l'attachée de presse de Bragelonne, nous a avertis quelques jours avant. En revanche, impossible de tirer les vers du nez du jury : nous ne savions absolument pas quel serait le roman lauréat pari les 5 de la short-list.
Silène : 15 jours avant, je crois ? C'était en effet au moment des Imaginales puisque je me rappelle qu'à cette occasion Stéphane Marsan nous a dit de monter à Paris pour la remise du prix, au cas où...


Le matin d'un tel rendez-vous, comment se sent-on ?

Paul : Pour ma part, j'étais très détendu parce que j'étais convaincu qu'on n'aurait pas le prix. Du coup, j'ai pris la chose comme une journée de congé à Paris passée sous le soleil à voir des amis. Décrocher le prix, ça a été un moment absolument magique, comme un cadeau auquel on ne s'attend pas du tout.
Silène : Moi, j'étais morte de stress, parce que je pensais qu'on avait vraiment nos chances, mais surtout parce que je ne savais pas du tout comment ça allait se passer : je n'aime pas trop ne pas savoir où je vais... Heureusement, Paul me rassurait par téléphone et j'ai réussi à survivre.


En arrivant sur place, est-ce que vous pensiez avoir vos chances ?

Paul : Mes deux romans précédents avaient déjà été sélectionnés pour quatre prix et ils n'avaient jamais été lauréat. Donc non, je me disais qu'il devait avoir une malédiction à ce sujet.
Silène : Je voyais bien que les autres titres en lice étaient d'excellents ouvrages, dont je connais certains auteurs pour leur talent, mais notre roman avait déjà très bien démarré, tout le monde nous disait qu'il y avait une sorte de magie qui opérait et nous n'avions que des bons retours. C'était possible, oui, et terriblement angoissant, de fait !


Dès le lendemain, vous étiez dans de nombreux articles, y compris dans la presse nationale. Quel effet ça fait d'être propulsé au devant de la scène littéraire pour la jeunesse ?

Paul : C'est absolument incroyable de voir l'engouement médiatique au sujet de 14-14, on voit bien que ce roman plaît au public, aux médias, et que les ventes décollent. Je saute de joie à chaque nouvel article qui paraît dans les grands quotidiens. Je pense qu'à terme, cela changera pas mal de choses pour nous. Mais au fond, on reste des auteurs avant tout, et notre principal travail, ça reste d'écrire des romans et je pense qu'il ne faut surtout pas l'oublier.

Silène : À part la revue de presse incroyable que Marie nous envoie chaque semaine, ça ne semble pas changer tant que ça : depuis le Prix, je suis allée en dédicace dans le Morbihan, avec l'équipe du libraire Michel Renard, Au jardin des bulles, et les copains de dédicace (on est un noyau dur qui nous retrouvons depuis 3-4 ans) étaient contents, les lecteurs aussi, mais pas de façon différente des Imaginales où nous avions tout vendu sans le prix. Mais en fait, le changement se fait doucement. Parfois, il y a un truc dingue qui arrive, comme un grand gars qui arrive en disant : « Je le prends parce que tout le monde en parle. »
Une libraire en vacances qui passe devant la librairie de La Rochelle où l'on dédicace et s'écrie : « Ce sont les auteurs de 14-14, là !!! »
Un jeune lecteur qui me dit : « Je vous ai bien aimé à la télé !!! »
Surtout, ce succès me permet d'envisager l'avenir différemment : l'équipe de Bragelonne me fait confiance et j'ai plusieurs romans à leur écrire, ainsi que d'autres projets pour le Jasmin et Imaginémos, mes autres éditeurs. Et d'autres éditeurs m'ont dit être intéressés par ce que je pouvais écrire à l'avenir.


Silène, toi qui est professeure, comment réagissent tes élèves ? Y en a-t-il qui avaient lu 14-14 avant que vous receviez ce Prix ?

Silène : Je n'avais pas d'élèves cette année, parce que j'étais en congé de formation donc je ne sais pas ! Et à vrai dire, je préfère ne pas le savoir, ce serait tellement narcissique de parler de moi alors que je suis là pour leur apprendre le français et la littérature, non ? Jusqu'à présent, les élèves ont toujours été assez discrets pour ne pas m'embarrasser pendant les cours : si certains veulent en parler, je transforme ça en cours sur la création du livre. Mais une fois, un de mes élèves, Gaël, m'a fait très plaisir en m'envoyant une carte postale de Girolata, où se passe Moana. Il y était en vacances avec mon livre.


Vous allez presque être obligés de récidiver, non ?

Paul : On fera ce qu'on aura envie de faire, on ne se casse pas la tête avec cette question pour l'instant. :)
Silène : Idem ! ^^


Est-ce qu'individuellement, cela bouleverse vos projets d'écriture ?

Paul : À court terme, non. Nous avions déjà des projets en cours et nous les continuons chacun de notre côté. À plus long terme, peut-être qui sait ?
Silène : Je vais privilégier un peu la jeunesse avant de me lancer dans un grand roman pour adultes qui mûrit un peu dans ma tête. Et puis je vais surfer sur la vague et proposer aux éditeurs certains projets qui dormaient dans les tiroirs : l'occasion ne se représentera peut-être pas !


Et maintenant, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter d'encore mieux ?

Paul : Ah ! Je ne sais pas. Peut-être tout simplement que nos autres romans trouvent eux aussi un tel accueil public ?
Silène : Oui, j'aimerais juste que ça continue, que ça nous permette de faire entendre notre voix pour les prochains livres !
Et vous pouvez me souhaiter d'acheter un manoir sur l'île aux Moines avec la vente des droits à Hollywood, je vous inviterai !



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