Mais quelle est donc cette étrange bête ? Dérouler le nom peut aider : National Novel Writing Month (http://nanowrimo.org/). Le but du challenge, donc, est d'écrire un roman de 50 000 mots en un mois. Et ce, aux côté de collègues auteur·e·s du monde entier (eh oui, le NaNo n'est plus national depuis bien longtemps).
Le NaNoWriMo, ce sont les participant·e·s qui en parlent le mieux. Tintama(r)re a donc réuni les témoignages de profils différents de NaNoteurs et de NaNoteuses, qui vous seront présentés tous les soirs.
Pour ce 5ème et dernier épisode, c'est Tûtie (http://tut-tuuut.github.io/), participante depuis cinq ans et quatre fois gagnante, qui répond aux questions de Vestrit.
Tu as organisé la Kick-Off lyonnaise, pas trop dur de gérer tous ces auteurs surexcités ?
Oh les auteurs surexcités, ça allait. J'ai centralisé quelques infos, lancé un peu de communication… En fait j'ai beaucoup délégué. C'est Isalila qui a négocié la salle avec La Cordée (http://www.la-cordee.net/), et c'est Lia et Loïc qui ont fait une grande part du travail de comm'. Moi j'ai juste signé le contrat et envoyé les infos pratiques.
C'était plutôt gérer le reste de ma vie (travail, bébé…), qui ne s'arrêtait pas pour le NaNo, qui était compliqué !
Et alors, avoue, on écrit ou pas aux write-in ?
Il y a des jours où c'est très studieux et où on écrit tout le temps, surtout à la fin du mois, et des jours où on passe un peu plus (voire… beaucoup plus) de temps à papoter qu'à écrire. Dans ces cas-là, on essaie de lancer des word wars assez souvent pour faire grimper le wordcount. Cette année, on était nombreux et ça papotait pas mal, mais ça écrivait bien. J'avoue quand même que j'ai des souvenirs de write-ins des années précédentes où on accumulait vachement plus de kilocalories que de mots. Cette année, ça va, j'ai gagné une seule taille de pantalon.
(Les Lyonnais ont un peu détourné le principe du NaMo pour en faire le NaNoEaMo, si on veut.)
Qu'est-ce que tu aimes dans cet événement ?
Déjà, j'adore l'identité "créatif un peu barré" que se donnent les organisateurs américains, et qui se ressent dans les forums anglophones. Je me souviens d'avoir hurlé de rire en lisant les e-mails de confirmation ou le règlement du site quand j'ai commencé en 2010.
J'aime bien l'aspect communautaire aussi, où on partage nos idées, où on s'entraide, où on se donne des défis idiots… Je pense au Gator français ou à la Pelle Itinérante de la Mort, bien sûr, mais aussi aux fils "I dare you" des forums anglophones qui m'ont débloquée plus d'une fois les jours où mon histoire n'avançait plus.
J'aime aussi le fait que l'événement soit ouvert, qu'il encourage n'importe qui à se lancer dans l'aventure, à se découvrir, à dépasser ses limites.
Comment travailles-tu pour venir à bout de ton quota quotidien ? Quelle est ta routine ?
J'ai encore un peu de mal à venir à bout de mon quota quotidien (même au bout de cinq NaNos, oui…). En gros, si je suis en avance sur mon wordcount, je me repose sur mes lauriers et j'attends d'être en retard…
Généralement j'écris le soir. Je coupe le wifi, je mets un chrono d'une vingtaine de minutes et j'écris. La plupart du temps je suis encore dans "la zone" à la fin du chrono et je peux y rester quelques minutes de plus (mais je décroche toujours rapidement au-delà de la demi-heure).
Une fois que c'est fait, je rallume le wifi, je mets à jour mon wordcount et mon super fichier Excel, je vais glander un peu sur Twitter, et puis rebelote : wifi coupé, chrono, écriture.
Il me faut deux ou trois sprints de 20 minutes pour avoir mes 1667 mots. Ça fait environ une heure et demi… Mais en vrai, les soirs de semaine je fais plutôt un seul sprint, et je fais des grosses sessions le week-end (avec ou sans write-ins).
Pour finir, qu'est-ce que le NaNo t'a apporté ?
Des outils anti-procrastination assez efficaces et une certaine capacité de concentration, pour commencer.
Sinon, il m'a menée sur l'écriture, un passe-temps auquel je n'avais jamais sérieusement réussi à me mettre, même si j'étais une grande lectrice. (Oui, j'avoue, j'ai écrit mon premier NaNo essentiellement pour avoir une réduction sur Scrivener, je n'écrivais pas du tout avant !) Rester un mois concentrée sur un projet, sans parler d'écrire une fiction plus longue que quelques pages… c'était quelque chose d'inimaginable pour moi auparavant.
Et il m'a apporté une belle bande de copains fous-fous, qui sont ici aujourd'hui dans le public. Je leur fais plein de bisous.
Notes :
- Lexique du NaNoWriMo (fr) : http://wrimos.fr/faq/le-lexique-du-nanowrimo/
- Site du NaNoWrimo : http://nanowrimo.org/
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