vendredi 23 août 2013

Les Nuits de l'écriture : le rendez-vous des auteurs-garous.

Si la plupart des apprentis auteurs sont diurnes, dès que le soleil se couche, certains sentent leur plume les démanger inexorablement. Et alors que leurs personnages endormis ne se doutent de rien, ils se rendent sur une petite île où, avec leurs semblables, ils laisseront leur Muse se déchaîner sous la pleine lune.
Tintamar(r)e a réussi à les y suivre et à obtenir un entretien exclusif avec GabrielleTrompeLaMort qui épaule Sarambre, Laumie, Eterna et Deirdre dans l'organisation de ces rassemblements sous les étoiles.



Bonsoir Gabrielle, merci d'avoir accepté de t'éloigner de la lune quelque temps pour répondre à nos questions. Dans un premier temps, pourrais-tu nous expliquer comment les Nuits de l'écriture se déroulent
?

C'est bien simple : tous les mois, quatre dates sont proposées. Vous pouvez vous inscrire à toutes les dates, ou à une seule, etc. Chacun fait comme il veut en somme. Vous vous connectez à 21h sur le forum, on papote jusqu'à 21h30 et, ensuite, c'est écriture à volonté pour tout le monde ! On s'encourage, on se botte le derrière, on procrastine des fois aussi... tout ça dans la joie et la bonne humeur !
Une Nuit s'étale de 21h à 4h. Une Mi-Nuit de 21h à minuit. Chacun sa formule préférée ;-)

Quelles ont été les premières réactions face à ce concept ?

Enthousiastes. D'ailleurs je n'aurais jamais pensé que ce concept séduirait autant. On a eu des Nuits à plus de cinquante inscrits quand même. On savait déjà que l'écriture avait quelque chose de fédérateur mais, à ce point là, sur des événements aussi réguliers, c'était assez surprenant. Et ça l'est toujours. On a notre petit noyau de fidèles (une trentaine de personnes je dirais) qui est là depuis le début de l'aventure... ces personnes participent au moins à une date par mois sinon plus.

Est-ce que les Nuits ont changé ton approche de ces moments nocturnes fastes ? Écris-tu régulièrement tard ou bien réserves-tu uniquement les Nuits pour cela ?

Personnellement, je ne suis pas un oiseau de nuit : c'est dans la journée que je suis la plus productive, car c'est là que mon énergie se concentre. Le soir, je suis une vraie loque. Cela dit, lors des Nuits de l'écriture, j'arrive à aller au-delà de la fatigue et à écrire au moins mille mots. Le fait de se donner rendez-vous et se participer à un événement communautaire aide à dépasser ses limites (de nombre de mots ou autres).
C'est aussi pour dépasser une difficulté d'écriture que j'ai créé ce concept nocturne : quand on ne sait écrire que de jour et que nos journées sont toutes pleines à craquer, il nous faut quelque chose de plus pour se lancer le soir. Le concept des Nuits répond en ce sens au manque de temps chronique dont nous souffrons tous. Pas de temps pour écrire ? Pas grave, on va dormir un peu moins et puis voilà... et on le fera tous ensemble, c'est plus motivant. ;-)
 
De quels horizons viennent les adeptes des Nuits ?


C'est très varié. Le point commun, c'est la francophonie (et encore, nous avons eu des participants anglophones). Mais sinon, même si je ne tiens pas de statistiques officielles, je crois pouvoir dire que nous avons des participants de 12 à 60 ans environ, écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, chômeurs et personnes actives confondues... des littéraires, des scientifiques ; des auteurs de fanfictions, d'originales ; des auteurs professionnels comme amateurs ou semi-pro (quel que soit le sens que l'on veuille donner à ces catégories d'ailleurs)... c'est très varié, donc ;-)

J’ai vu des empreintes de pattes de chat un peu partout sur l’île, cet animal a-t-il une symbolique particulière sur le forum ?

Ah, ça, c'est un secret qu'il va vous falloir venir découvrir par vous-même ;-)

La grenouille journaliste remarque que les mains de son interlocutrice commencent à trembler et à se couvrir de poils. Ses ongles se changent en griffes.

Bon, eh bien ma propre activité nocturne m'appelle ! Encore merci Gabrielle.

Un courageux membre du collectif Tintama(r)re.
Retrouvez les membres du forum des Nuits de l'écriture : http://10000wordsanight.forumactif.org/

lundi 19 août 2013

La Plage, l'espace du forum dédié à l'écriture de nouvelles.

Pour l’été, maillots de bain et crèmes solaires sont de sortie. Bronzer, aller se baigner, jouer dans les vagues, que d’activités estivales à pratiquer sur la plage. Mais au pays de CoCyclics, une autre plage regorge d’activité. Un espace bien particulier où les vagues sont faites de mots et les transats encerclent une taverne où les rafraîchissements coulent à flot.

En effet, sur le forum, il est un espace dédié uniquement à l’écriture et à la bêta-lecture des nouvelles :  la Plage, qui se décompose en plusieurs espaces spécifiques.

Dans le Port Incertain, chacun est libre d’y proposer sa nouvelle. Celle-ci est alors soumise à la sagacité des auteurs et bêta-lecteurs de passage. Que ce soit pour répondre à un appel à texte ou non, que ce soit une très courte ou une longue nouvelle (à condition de ne pas excéder les 60 000 signes espaces comprises par nouvelle), tout type d’écrit est accepté. Il convient toutefois d’avertir le futur lecteur, notamment dans le cas de scènes choquantes, violentes ou présentant des caractéristiques particulières. Ces informations permettent aux futurs bêta-lecteurs de s’y retrouver et de choisir les textes qu’ils vont lire.

Une fois retravaillée, les nouvelles sont envoyées au Cimetière Marin, espace d’archives. De mai 2012 à fin juin 2013, ce sont près de 184 nouvelles qui ont été bêta-lues dans le Port.

Mais la Plage, ce n’est pas que ça. Outre le Port, il existe un espace de discussion autour des nouvelles, intitulé Pâtés et châteaux de sable. On y retrouve des fils essentiels, véritables piliers soutenant les fondations de la Plage : la Salle d’attente et la Taverne
La Salle d'attente est dédiée aux échanges autour des soumissions : participation aux appels à textes, envois, réponses positives ou négatives… En plus de l’aspect communautaire, il est toujours agréable pour un lecteur ou un bêta-lecteur d’apprendre que telle ou telle nouvelle a été retenue pour une publication. C'est aussi un moyen de rendre l'attente des réponses moins pénible et de se sentir moins seul quand les nerfs sont mis à rude épreuve.

La Taverne, elle, regroupe toute discussion autour des nouvelles et des appels à textes : demande d’aide, discussion, baisse de motivation… La tavernière, Mariedelabas, a accepté de nous parler un peu de cet espace et de sa propre implication sur le forum :

« Je suis devenue tavernière pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’on me l’a proposé ! Booz [une permanente particulièrement impliqué dans cette section], qui œuvre sans relâche pour que la nouvelle domine le monde, m’a contactée à ce sujet. En effet, les permanents trouvaient que la Taverne manquait de fréquentation et mon nom est apparu comme une animatrice potentielle.
Ensuite parce que j’avais envie de contribuer à la vie de Cocyclics. Je dois beaucoup à la Mare, en émulation, en technique d’écriture et en nouvelles amitiés, donc je me suis dit qu’il était juste que je m’investisse.
Nous avons réfléchi à ce qui pourrait attirer les membres du forum dans la Taverne. J’ai proposé de rassembler des fils pertinents pour les nouvellistes car je m’étais rendue compte que je les cherchais parfois. »
Ainsi, les fils importants pour les nouvellistes (aides orthographiques, références historiques, etc.) ont été listés dans la taverne pour plus de clarté.

« Pour résumer ce qu’est la Taverne : un lieu de documentation, et surtout d’émulation, de partage, d’entraide. L’idée a été d’en faire une sorte de fil de challenge commun dédié à la nouvelle, dans l’esprit de ce qu’était, paraît-il, la fameuse Cantina qui a fonctionné lors de l’aventure « Destination Univers ». Certains membres se souviendront en effet des discussions animées et des conseils sur comment développer ceci pour sa planète ou comment inventer un moyen de propulsion suffisant pour faire cela.

Si, à travers cet article, nous présentons de façon générale la Plage, les différentes sections et la Taverne, il y a quelques temps, Koïnsky s’est pris au jeux des questions réponses, concernant cet espace essentiel de Cocyclics. De quoi constater que le succès de la section n’a fait qu’augmenter avec le temps, l’implication de ses membres et la motivation des bêta-lecteurs.

Laissons à Mariedelabas le mot de la fin :

« Grenouilles et Batraciens, écoutez cet appel
Ne restez donc pas seuls face à vos nouvelles !
La Taverne est précieuse et plus on est de fous
Plus on a de plaisir à boire du nénuphou ! »
Merci à Atar pour la rédaction de cet article !

Note : Si vous n'êtes pas encore inscrit sur le forum de CoCyclics et que vous souhaitez accéder à cet espace, il vous suffit - après une petite présentation aux autres membres - de demander l'accès à un membre au pseudo orange. Vous trouverez des consignes plus détaillées par ici.


mercredi 14 août 2013

Les réponses personnalisées des éditeurs

L'été, on profite souvent des vacances pour terminer le manuscrit en cours et l'envoyer aux éditeurs. S'ensuit alors une longue attente, parsemée de petites joies et déceptions, à laquelle on est souvent mal préparés... Pour vous accompagner dans cette étape difficile, l'équipe Tintamar(r)e a choisi l'article de blog d'une jeune auteur qui évoque les sentiments particuliers qu'on éprouve face à des retours personnalisés.

Agnès Marot publiera son premier roman au mois de septembre. Elle a toujours un projet en cours d'écriture, plusieurs en cours de correction et au moins un chez les éditeurs. Il faut croire qu'elle a pris goût à l'appui frénétique sur la touche F5 ! Depuis trois ans, elle a collecté tout un tas de retours d'éditeurs : refus types, discussions lors de salons, et aussi un certain nombre de retours personnalisés encourageants. Elle les garde dans son Ecriture de Stephen King, c'est moins voyant que sur un clou*. Elle alterne fréquemment entre l'hystérie et la zen attitude, mais elle en a quand même tiré quelques leçons, qu'elle a voulu partager avec nous  : 

Quand on envoie un roman à des gros éditeurs, on s'attend à moitié à recevoir des lettres types en cascade, mais on se dit qu'il vaut mieux tenter, sait-on jamais (en plus, en général, ils répondent vite quand ils ont un service dédié aux manuscrits).
Puis vient le jour où on reçoit le refus qui fait plaisir (si si, il y en a !). Vous savez, ces refus très gentils, encourageants, qui disent que votre manuscrit est plein de qualité mais qu'il a un défaut / ne correspond à ce qu'ils cherchent / est trop ceci ou pas assez cela ; bref : "c'est génial, mais ce n'est pas pour nous, envoyez-nous autre chose !".

La première fois qu'on reçoit ce type de refus, on saute de joie. C'est la consécration, la reconnaissance qu'un gros éditeur aime ce qu'on fait même si c'est pas encore tout à fait assez bon... On y est presque, et un jour on les aura, c'est sûr !
Et puis, au cours des mois qui suivent, pour ce projet comme pour les autres, on commence à recevoir d'autres lettres de ce genre.

Chaque fois, c'est la même rengaine : "c'est très bien, mais non, mais on continuera à vous lire." Et petit à petit, la joie qu'on ressentait quand on recevait un retour personnalisé d'un "grand" devient de la frustration, voire de l'agacement. C'est comme la 4e place aux JO, pour reprendre la comparaison d'une excellente auteur qui sait très bien de quoi je veux parler : on y est presque, mais on reste éternellement au pied du podium.

Et on se rend compte que ça ne veut pas dire qu'on les aura un jour, ces éditeurs qui nous brossent dans le sens du poil, parce qu'on peut très bien être en inadéquation totale avec ce qu'ils cherchent. Eux, ils veulent nous lire au cas où, par hasard, on fasse une histoire qui leur corresponde : ça ne leur coûte pas grand-chose, et puisqu'ils ont aimé quelque chose dans notre texte, ça vaut le coup de jeter un oeil aux suivants. Mais nous, on ne sait pas ce qu'ils cherchent, et il se peut qu'on ne le sache jamais.

Si j'ai appris une chose de ces expériences, c'est de me méfier de ce genre de réponse. Oui, je continue à leur envoyer des choses, mais je n'y place plus tous mes espoirs en me disant que cette fois, mon roman est mieux que le précédent et que j'ai corrigé les défauts qu'ils y avaient trouvé, que ça ne peut que marcher. Pour moi, écrire un roman qui leur correspond demande des mois de travail, beaucoup d'angoisse et d'attente impatiente, de l'hystérie aussi, et la déception est encore plus cruelle la deuxième fois (c'est toujours très bien, mais c'est toujours non, mais on vous lira encore, hein !). Pour eux, cela ne prend que quelques heures, ce n'est en rien une promesse que ça fonctionnera un jour.

Bref. Ceci n'est pas un billet désabusé du monde éditorial, juste un constat pour épargner les nerfs de ceux qui seraient dans la même situation que moi : un retour personnalisé, c'est génial, c'est une excellente accroche pour envoyer autre chose et prendre contact avec l'éditeur, mais n'en faisons pas une montagne, car pour l'éditeur, cela représente beaucoup moins que pour nous.

Qu'en faire, du coup ?

1) Récupérer le nom du contact et lui envoyer le manuscrit directement la fois suivante.
2) Essayer de gagner le droit d'envoyer par mail pour économiser du papier et des timbres.
3) Tirer du retour personnalisé une idée de la personne qui nous lit, pour savoir si on pourra peut-être lui correspondre un jour (attention, à prendre avec des pincettes, c'est juste une lettre, mais ça donne le ton !)
4) Si on le souhaite, continuer à lui envoyer des projets, sans y mettre plus d'espoir que pour les autres, mais avec l'assurance qu'on sera lus avec bienveillance, et vraisemblablement plus vite que la première fois.
5) Si le manuscrit est publié, tenir l'éditeur au courant, pour lui montrer qu'on avance et qu'on tient à garder contact avec lui pour la suite.

Et parfois, cela donne lieu à d'autres projets, comme des commandes ou bien des conseils sur ce qu'ils cherchent, et alors on avance encore d'un pas vers le monde des grands... mais ceci est une autre histoire !

Et vous, comment vous vivez vos retours personnalisés ? Venez échanger vos expériences, joies, appréhensions sur le forum de CoCyclics. Ca vous évitera de vous ronger les ongles ! 

* Stephen King raconte justement dans Ecriture qu'il accrochait ses lettres de refus sur un clou au-dessus de son lit, mais qu'il a dû très vite mettre un clou plus grand faute de place !