mardi 21 décembre 2010

Tsumïre chausse l'estampille !

Le onze décembre dernier, Tsumïre, grenouille réactive depuis 2007, est noyée sous des flots de nénuphou : son roman Habikouni vient de recevoir son estampille !

Cette jeune rennaise d'adoption, Léa Muna de son nom de plume, a en effet achevé le cycle - ce fameux travail du fond et de la forme d'un roman complet avec l'aide du regard de plusieurs bêta-lecteurs - des pas moins de 709 000 signes de Habikouni.

En juin 2008, Tsumïre entrait en cycle après plus de sept mois de fréquentation assidue du forum de CoCyclics, de bêta-lectures et de travail sur extraits ; en cette fin 2010, c'est une page qui se tourne. En attendant de lire le chapitre qui suit, Tsumïre a accepté de répondre à quelques questions sur son cycle, son roman, son rapport à l'écriture et quelques autres petites choses fort intéressantes.


-Bonjour Tsumïre, et merci de te prêter au jeu de l'interview ! Tout d'abord, qu'est-ce que ça fait d'avoir cette estampille, surtout pour un projet en route depuis longtemps ? (note : Habikouni est entré en cycle en juin 2008)
C’est une première victoire d’être parvenue à l’estampille. Je me sens un peu vide, comme dépossédée, mais c’est un signe indéniable de soulagement. Durant un temps, j’ai cru ne jamais voir le bout de ce cycle. Cette époque me semble si loin, à présent, car j’essaye de me concentrer sur de nouveaux projets. Ne pas m’endormir sur mes lauriers, soit par complaisance, soit par crainte des nouvelles épreuves. Je compte profiter de cette bonne dynamique pour poursuivre mes efforts sur la suite de Prélude à l’Aube et sur un autre projet, un one-shot cette fois.

-Revenons un peu en arrière, si tu le veux bien. Comment as-tu connu CoCyclics ? Comment écrivais-tu avant ? (seule, ou peut-être en atelier d’écriture ?)
J’ai commencé mes premiers écrits avec mon père. Je lui dois le goût des mots mais, malgré un soutien très motivant de ma famille, j’écrivais seule avant mon arrivée au sein de CoCyclics. L’idée de participer à un atelier ne m’avait jamais effleurée, en réalité. Pour être sincère, à cette époque, l’écriture n’était qu’un de mes nombreux centres d’intérêt. C’était une compagne discrète, légère, jusqu’à ce que le projet de Prélude à l’Aube vienne me hanter l’esprit. Mais j’ai commencé cette histoire avec la même frivolité que mes anciens écrits, en me laissant porter tout simplement. Habikouni, anciennement L’ombre des shan’aars, est le premier volet de ce cycle en trois temps, nommé Prélude à l’Aube.

Ma rencontre avec CoCyclics date maintenant de plus de trois ans. Je venais de terminer les corrections de la première version de Habikouni. Comme j’écrivais seule, je voulais confronter mon texte à des avis extérieurs. Je me doutais que le regard des lecteurs serait différent de mes intentions d’auteur, mais j’ignorais à quel point cela était vrai. Un membre d’un forum m’a conseillé La mare aux nénuphars, en me vantant les avis riches et détaillés qui y fourmillaient. Je me suis inscrite aussitôt !

Si la rédaction de Habikouni s’est effectuée dans la légèreté, voire l’insouciance, j’envisageais déjà une révision sérieuse du projet. C’est dans les eaux de la mare que j’ai découvert, par exemple, les bienfaits d’un synopsis, la gestion des points de vue, l’art des dialogues, etc. Des clés qui m’auraient sans doute été d’une aide précieuse lors de la rédaction de Habikouni.

- Peux-tu toujours écrire dans l'insouciance et la légèreté ?
Catégoriquement non pour tout ce qui concerne Prélude à l’Aube. Ce temps est révolu, mais j’ai bon espoir de retrouver cette petite jeunesse avec de nouveaux projets.


Silaë et Vent Sombre mis en image par l'auteur
- La place de l'écriture, dans ta vie en général et dans tes loisirs, a-t-elle changé au cours de ces dernières années ?
Oui, en effet. J’aime toujours autant chacun de mes loisirs, mais l’ordre des priorités avec lequel je répartis mon temps a changé ; l’écriture est à présent en-tête de liste.

Je crois, néanmoins, qu’il faut placer cette tendance dans son contexte : Prélude à l’Aube n’est plus un simple loisir à cause de mon investissement. Par conséquent, mes attentes, mes espérances, sont différentes de mes autres centres d’intérêt. L’approche d’un sportif de haut niveau sur sa discipline varie de celle d’un amateur car, indépendamment du plaisir qu’ils ressentent tous deux, les enjeux ne sont pas les mêmes. Ce cheminement s’est produit dans mon rapport à l’écriture depuis les deux dernières années. J’essaye de me donner les moyens d’aller au bout de moi-même bien plus que je ne le ferais pour mes autres loisirs, même s’ils me sont toujours précieux.

- Et un de ces moyens est de tenter un cycle CoCyclics ! Mais pourquoi, à l'époque, soit avant que l'écriture et en particulier Habikouni ne prenne cette place de choix dans ta vie, soumettre ton roman en cycle ? Avais-tu des réticences ou des appréhensions ?
Mon premier extrait proposé sur la mare avait terminé, au bout d’une journée à peine, bariolé de couleurs et d’annotations. Ce fut un véritable choc. J’ai réalisé alors qu'il m’était tout bonnement impossible de repérer mes faiblesses sans une aide extérieure. Je n’avais ni l’expérience, ni les compétences. Ma réflexion n’a pas été plus loin : je voulais m’améliorer et l’on m’offrait l’opportunité d’y parvenir ! J’ai donc soumis mon roman sans hésiter. Vous vous demandiez peut-être d’où je tenais mon rang de grenouille réactive… Les appréhensions sont apparues durant l’attente de la réponse, car je redoutais un refus. En y repensant, mes inquiétudes n’étaient pas justement orientées. J’aurai dû plutôt me soucier des conséquences d’une entrée en cycle. Aurais-je la volonté suffisante ? Serais-je prête à reprendre l’intégralité de mon roman ? Accepterais-je la critique ? Recevoir des bêta sur un roman complet est ô combien plus éprouvant que sur un extrait. Ce questionnement me semble à présent essentiel et devrait accompagner toute soumission.

- Tu as changé plusieurs fois le titre de ton projet. Est-ce que ça correspond à des moments-clefs dans tes corrections ? Pourquoi ces changements ?
Je n’avais jamais envisagé de lien entre mes choix de titre et le déroulement des corrections mais, en effet, il existe bel et bien. Je crois que ces modifications reflètent des stades de maturité différents. J’ai commencé cette histoire très jeune, et le roman a traversé des étapes de développement marquées, un peu comme un adolescent qui construit sa personnalité. Je ressentais le besoin de souligner ces étapes en changeant les titres. Une façon, sans doute inconsciente, de différencier cette nouvelle version de la précédente. De surcroît, les intitulés reflètent également l’orientation prise au cours des corrections, à savoir de recentrer le conflit sur le vécu des personnages, et non pas sur l’intrigue en elle-même. De L’ombre des shan’aars, un titre standardisé au possible, il est devenu Habikouni. Il s’est simplement recentré sur Silaë, le personnage principal. Tout comme les corrections.


- Au final, que retires ou que retiens-tu du cycle, sur le plan personnel, scriptural, méthodologique, autre ?
Je n’ai peur de rien ! J’exagère, mais c’est mon impression. J’écrirai. Même contre vents et marées, je persévérerai. Mon cycle a duré deux ans et demi. Durant cette période, en plus des corrections, j’ai pris la décision de complètement réécrire mon roman. J’en suis à la version onze de Habikouni. Je ne redoute plus la rédaction d’un nouveau texte ou les corrections éditoriales, car je m’en sens capable. D’un point de vue personnel, cette assurance permet d’envisager sereinement de nouveaux projets. De plus, j’ai engrangé beaucoup d’informations, de méthodes et d’astuces durant ce cycle. J’estime avoir gagné au moins trois années d’écriture intensive. Si je devais citer un point important de cet apprentissage, je choisirais le regard du bêta-lecteur, souvent différent de l’intention de l’auteur. Pourquoi, diable, n'arrivais-je pas à me faire comprendre ? C'est en essayant de comprendre ces divergences, d'en rechercher l'origine, que j'ai pu réécrire Habikouni sous un angle nouveau.

-Sur la mare, on trouve aussi des conseils, pistes et fiches de lecture de romans parus. Cela t'a-t-il fait découvrir des ouvrages ou des auteurs, ou poussée vers certaines lectures ?
Je suis très attentive aux fiches de lecture qui circulent au sein de la mare. La grande majorité de ma PAL (Pile À Lire) en SFFF provient des conseils d’autres membres de CoCyclics. Les spoilers ne me dérangent pas le moins du monde. Au contraire, j’en suis friande. J’ai donc tendance à lire l’intégralité d’un fil dédié à un roman, ce qui ne m’empêche pas de savourer ma propre lecture. Je trouve d’ailleurs ce système efficace. Il me permet de découvrir des nouveautés, dans un genre que je n’aurai sans doute pas abordé, ou de confirmer le choix de mes prochaines lectures. Le seul inconvénient de ces propositions alléchantes, à mon sens, est que ma PAL ne cesse de s’agrandir !

-Peux-tu nous parler de tes influences littéraires, sur tes écrits en général et sur Habikouni en particulier ?
Je dois mon attrait pour le steampunk À la Croisée des Mondes, de Phillip Pullman, mon penchant pour la poésie aux vers de Lamartine, en particulier Le Lac que je peux relire avec une émotion toujours renouvelée, et mon faible pour les histoires d’amour tragiques comme celle de Paul et Virginie, de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Mais pour Habikouni, les influences touchent des domaines variés, tels que la musique, les films, la danse, les illustrations, etc. Vous retrouverez un peu de Princesse Mononoké en Silaë, un peu de l'atmosphère de ICO dans les descriptions, ce jeu que je recommande chaudement, ou ma fascination pour les félins que Hiraide Takashi a très bien retranscrit dans Le Chat qui venait du ciel.

- Retrouvera-t-on cette fascination pour les félins dans ton projet de roman tout seul dont tu nous parlais en début d'entrevue ?
Non, ou alors un simple clin d’œil. Il faut savoir renouveler ses influences, et je tiens à différencier ce nouveau projet de Prélude à l’Aube. Il y aura bien sûr d’autres ponts, à mon avis, mais pas à propos des félins.

- Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à ces questions !
J’en profite pour remercier Cocyclics, mes bêta-lecteurs et ceux qui m’ont soutenue durant ce cycle !


Retrouvez Tsumïre, son univers et ses lectures, sur son blog et la présentation de Habikouni, roman fantasy mâtiné de steampunk, sur cette page du site CoCyclics.

samedi 18 décembre 2010

Convention CoCyclics 2010

Pour la deuxième année consécutive, CoCyclics a organisé sa convention, qui s'est tenue cette fois le week-end du 4-5 décembre.
Plus d’une vingtaine de grenouilles ont répondu présentes à ce rendez-vous. Ni les intempéries hivernales, ni le gîte perdu dans la campagne de Seine et Marne ne les ont découragées. Et vendredi soir, les premiers arrivés ont ouvert les festivités.

Réunies autour d’un bon feu dans la cheminée, dans les effluves du vin chaud mijotant en cuisine et qui embaument la belle salle commune, les grenouilles se retrouvent entre éclats de rire et nouvelles extraordinaires.
Car il y en a ! Les publications prochaines de romans estampillés (le tome I des Fedeylins de Nadia Coste en mars, Les Mystères de la Cité noire de Thomas John au mois de mai ou encore Aux frontières de l'Aube par Guillaume Fourtaux) ainsi que celles de grenouilles n'étant pas passées par le cycle (Au Sortir de l’Ombre de Syven en janvier). On parle également des romans publiés comme ceux de Silène (Moana chez les éditions du Jasmin) et de Paul Beorn (le dyptique La Pucelle de Diable-Vert chez Mnémos). On devise aussi du petit écran et d’adaptations de romans.

Au fur et à mesure que les convives arrivent, l’activité en cuisine monte crescendo sous l’efficace direction de Pandora. L’appareil photo de Garulfo, notre photographe émérite, commence à chauffer. Arnaldus guide les derniers retardataires sur les routes enténébrées alors que l’on débouche les bouteilles et que les langues se délient. La soirée se finit cependant tranquillement car le lendemain, le réveil-matin est fixé très tôt. Objectif : le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil !

Les sacs gonflés par les livres et autres albums, quelques cernes sous les yeux mais le sourire aux lèvres, les grenouilles rentrent au gîte en fin d’après-midi. Elles découvrent avec bonheur que deux de leurs camarades ont amené le jeu Les loups-garous de Thiercelieux, et les parties s’organisent. Très vite, ces dernières deviennent sanglantes : les premières victimes tombent pendant que les survivants argumentent avec force pour découvrir les coupables parmi eux. Le carnage est total en soirée quand une version « trash » est organisée. Quelques grenouilles tirent leur épingle du jeu alors que d’autres, traumatisées, se retirent prudemment de la table.
Bien sûr, pendant ce temps, les papotages vont bon train : que l’on évoque les écrits de chacun, du NaNoWriMo qui vient de s’achever, de méthodes de planification ou encore de romans lus pendant l’année, les grenouilles trouvent toujours un sujet sur lequel deviser.

Il est cependant l’heure de se taire car un des moments forts du week-end arrive : le discours de Syven. D’une voix claire, elle décrit l’évolution de CoCyclics en cette année 2010, riche en rebondissements, non seulement par les romans bientôt publiés mais également par les nouveaux partenariats obtenus avec les éditeurs. Elle salue la création de l’association Tremplins de l’Imaginaire ainsi que le travail de titan dirigé par Silène et Beorn, qui a débouché sur la création du Grimoire Galactique des Grenouilles. Chacun lève son verre aux nouveaux projets de CoCyclics et on pense très fort à ceux qui n’ont pas pu être là.



Le dimanche matin s’annonce douloureux pour quelques grenouilles, pressées par les transports en commun. Le temps de boucler les valises, de discuter une dernière fois des projets respectifs, de profiter de l’expérience de ceux ayant sauté le pas de la publication et de préparer une casserole énorme de spaghetti bolognaise, le moment est déjà venu de retourner chacun vers son foyer. On se serre dans les bras en se promettant de se revoir très vite. Le gîte se vide peu à peu, les derniers occupants remettent de l’ordre, ramassent quelques affaires oubliées. Ils se quittent avec un brin de nostalgie, mais avec plein de souvenirs merveilleux en tête. Car c’est là l’effet extraordinaire des réunions made in CoCyclics : donner le sourire aux lèvres et la joie au cœur à chacun des participants.
On remettra sans nul doute le couvert l’année prochaine !

Un remerciement spécial à Alaric, le grand organisateur de cette édition 2010, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce week-end !

dimanche 12 décembre 2010

Des palmes au Salon du livre de Montreuil


C'est par un samedi matin glacial que nous nous sommes retrouvés devant les portes du Salon du livre et de la presse jeunesse qui se tenait à Montreuil. Le froid était au rendez-vous, les nuages annonçaient de la neige, mais les rires fusaient déjà et les embrassades nous réchauffaient le cœur. Nous avons eu le plaisir de rencontrer de nouvelles têtes parmi les grenouilles présentes.

Une fois à l'intérieur, nous avons découvert un salon bien aménagé, où de nombreux visiteurs de tous âges se pressaient déjà dans les allées. Nous nous sommes dirigés sans attendre vers le stand des éditions Gründ, où avec Nadia Coste, nous avons retrouvé Xavier Décousus*, son éditeur. Nous en avons profité pour le remercier une fois encore de son intérêt pour CoCyclics alors que Nadia dédicaçait à la sauvage des épreuves du tome 1 des Fedeylins** offerts par notre partenaire. Rappelons que ce roman a reçu l’estampille CoCyclics. Quel grand moment pour Nadia et pour nous, en particulier pour les bêta-lecteurs qui ont participé à son cycle ! En retour, nous avons demandé à Xavier Décousus de dédicacer l'exemplaire collector du Grimoire Galactique des Grenouilles ! Tâche dont il s'acquitta avec le sourire.


Nadia Coste en dédicaces


Ceci fait, les grenouilles se sont déployées pour arpenter le salon. Tandis que la plupart vidait leur porte-monnaie sans vergogne, d'autres prenaient leur mal en pour obtenir une dédicace auprès des auteurs présents. Le salon présentait un visage très coloré, chaque stand faisant son maximum pour attirer les lecteurs, jeunes et moins jeunes. Quelques auteurs et éditeurs offraient même de succulentes friandises, à l’exemple de Nicolas Cluzeau*** chez Gulfstream et ses loukoums en provenance directe d’Istanbul ! Pendant ce temps, alors que certaines grenouilles se désaltéraient à la cafeteria, quelques permanents courageux présentaient le Grimoire aux éditeurs participants au salon, récoltant par la même occasion un franc succès. Notons que Silène dédicaçait aussi sur le stand des éditions du Jasmin le tome 1 de la Saveur des Figues, apprenant ainsi à plusieurs grenouilles la bonne nouvelle toute fraîche : le Bateau Vagabond, passé par le cycle, paraîtra courant 2011 aux éditions du Jasmin !


Silène sur le stand des éditions du Jasmin


Après une séance photo dont des visiteurs se souviendront sûrement et un lunch où les conversations ont été bon train, c’est à reculons (et dans la neige) qu’une bonne partie d’entre nous a dû partir pour regagner le lieu de la convention, qui se déroulait en ce même week-end. D'autres sont cependant restés sur place, en particulier Bénédicte Taffin, auteur des Yeux d’Opale, présente sur le stand de Gallimard Jeunesse pour honorer ses dédicaces. Nous nous souviendrons de l’accueil chaleureux reçu à Montreuil !


Quelques grenouilles à l'heure du lunch :
Jacques Fuentealba, Johanna et Syven


* Directeur de collection chez Gründ
** Saga estampillée CoCyclics de Nadia Coste, premier tome à paraître chez Gründ le 3 mars 2011.
*** Auteur SFFF adulte et jeunesse. Une de ses nouvelles vient de paraître dans l’anthologie « Arcanes » chez Voy’El. Pour plus d'infos, son site : http://cluzeau.nicolas.free.fr/

jeudi 9 décembre 2010

Une estampille pour l'hiver !

Après six mois de travail, Le bateau vagabond, roman de Silène, a fini son cycle, et même plus... mais reprenons du début :

Accepté en cycle CoCyclics en mai dernier, après l'habituel vote des membres du collectif et au moment même où son auteur donnait naissance à une petite fille, Le bateau vagabond, deuxième tome de la série Moana, entame alors son cycle sous la houlette de Chapardeuse et de Bélier, les alphas de phase I.
Motivée, Silène retravaille en particulier le début et la fin du texte pour leur donner davantage d'épaisseur et dès la fin septembre, elle passe en phase III. Beorn et Kira se portent volontaires, ainsi que NB, qui a trouvé un trou dans son emploi du temps surchargé et décide d'en profiter pour se consacrer quelque temps au Bateau vagabond.
Les retours de ces trois bêta-lecteurs permettent d'affiner le roman et d'appuyer encore le lien entre le tome 1 de Moana (La Saveur des figues, paru aux éditions du Jasmin) et ce tome 2.
La rapidité, l'enthousiasme et les capacités de travail de l'auteur et de ses cinq bêta-lecteurs permettent au roman d'obtenir son estampille fin novembre, soit seulement six mois après son entrée en cycle.

La conclusion de cette aventure ? Excellente ! En effet, le roman paraîtra prochainement aux éditions du Jasmin, vraisemblablement à la fin du premier semestre 2011 !

Tournée de nénuphou pour Moana !

lundi 6 décembre 2010

Les survivants de l'écriture : NaNoWriMo 2010...




Le massacre commencé en novembre s'est achevé dans les frimas de décembre. Le tapage incessant des plumes et du papier s’est tu pour les onze prochains mois. Sur les places on trouve, ici, des auteurs mourants, là, des feuilles tachées de sang. Le NaNoWriMo a frappé et il a été sans pitié. Il n’est cependant pas question de tristesse ici. Chacun, même s’il ne bat plus de la paupière, a raison de sourire. Son obstination a triomphé des mots et dans ce combat qu’il a remporté se résume toute l’essence de l’homme de lettres. Bientôt il se relèvera pour continuer sa vie, trop longtemps mise de côté, avec cinquante milles mots supplémentaires à son palmarès. Sur CoCyclics, nous avons pu compter huit vainqueurs sur les treize grenouilles participantes ! Blackwatch, Jo Ann v. et Kira en font partie. Avec elles nous allons retracer ce mois épique consacré à l’écriture.

C’est une guerre qui se déroule sur un autre pan de la réalité. Pour cette raison, ce fameux guerrier qu’est le NaNoteur a avant tout été confronté à beaucoup d’ignorance et d’incompréhension de la part de ses proches.
Pourquoi ne répondais-tu pas hier au soir ? Pourquoi ce sang sur ton chemisier ? Pourquoi ce regard carnassier ? Si le principe du NaNoWriMo paraît évident, naturel (écrire cinquante milles mots en moins d’un mois), ce n’est pas nécessairement l’avis de l'entourage. Tu veux dire des mots différents ?

Après avoir intégré la notion de roman et de challenge, le profane se trouve en droit de poser quelques questions sur tout cet univers insoupçonné qui s’offre à lui. Pour ne pas lui donner une mauvaise image de cette digne quête, il convient d'être convaincant. La première interrogation qui lui vient en tête : Pour quel motif insensé participerait-on au NaNoWriMo ? C’est par lui que le guerrier mesure sa valeur. La contrainte le libère des obscures réticences de son cœur. Jo Ann nous vante l’ambiance électrique du challenge : « Je ne sais pas comment serait mon mois de novembre sans cette euphorie. » C’est ce que confirme aussi Blackwatch : « J’adore l’atmosphère entre NaNoteurs, l’excitation avant le lancement, la solidarité pendant l’écriture. Le fait de comparer son nombre de mots à ceux des autres participants donne également beaucoup de motivation ! J’aime relever ce challenge. »

Toujours plus intrigué, le profane (encore lui) se demande s’il est matériellement possible de réussir un pareil défi. Rythme et discipline sont effectivement des qualités fondamentales pour atteindre la victoire. Également, c’est tout un art de la planification à acquérir, pour ce qui concerne la gestion de son temps libre, comme celle de l’intrigue. Kira en témoigne et Blackwatch nous l’apprend : « La principale difficulté a été de planifier l’histoire, d’articuler les différents évènements et de trouver une résolution qui me satisfaisait. Mes idées traînaient depuis des mois et je n’arrivais pas à y mettre bon ordre. » Un défaut d’organisation à ce stade peut briser une performance, Jo Ann en a fait la malheureuse expérience : « J'ai eu un grand souci : une scène que j'avais planifiée depuis longtemps. C'était le moment charnière qui change le ton de mon histoire. Avant et après l'innocence. » Ajoutez à tout cela que la vie recèle de fâcheux aléas qui peuvent s’opposer à l’écriture. Jo Ann en a fait les frais : « Cette édition a été une série de calamités. Problèmes techniques, ordinateur qui se suicide, déplacement de dix jours... »

Pour tenir sur la longueur, la force de volonté est un facteur clef, mais chacun possède ses astuces pour surpasser ses aptitudes. Kira et Blackwatch nous relatent le succès de la méthode des flocons, qu’elles avaient mis à l’épreuve cette année. Rappelez-vous, il s’agit d’une démarche pour construire son intrigue, partant du général vers le particulier. Vous en trouverez toutes les étapes sur le fil idoine du forum. Blackwatch nous en présente les qualités : « Les flocons visent bien entendu à planifier l’intrigue, mais pas seulement. Ils poussent également à réfléchir sur les personnages, leurs motivations, leur background… Ça m’a été d’un grand secours. »

Pour preuve que le challenge n’est pas totalement impossible à tenir, nos trois grenouilles en ressortent vainqueurs. Kira, pour son premier essai, atteint ses objectifs haut la main, et boucle par la même occasion son challenge 2010 (un autre défi, propre à CoCyclics celui-là). Je laisse Blackwatch vous conter toutes les merveilles offertes par le défi que représente le NaNoWriMo : « Cela s’est passé beaucoup mieux que je ne pouvais l’espérer. D’abord, j’ai réussi à établir un synopsis un tant soit peu cohérent et logique à partir d’idées qui me hantaient depuis des mois. Ensuite, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à rédiger cette histoire. Ça m’a surprise, je ne m’attendais pas à apprécier autant les personnages, ni même à écrire aussi vite les 50 000 mots. »

Il ne reste maintenant qu’à fêter dignement son triomphe. Après la sieste !
Il serait aussi grand temps de faire un peu de ménage, de prendre une douche, d’allumer son portable, d’ouvrir sa messagerie...
Après la sieste, vous dis-je !
« Pour le moment, je laisse le NaNo reposer », nous dit Blackwatch. Pour ce qui est de Kira, elle doit travailler pour achever son projet et pouvoir partir avec son troisième tome de Jeux d’ombre pour le NaNoWriMo de l’année prochaine. Jo Ann, quant à elle, est déjà à ses corrections : « Dès à présent, je relis ce que j'ai écrit, je remplace toutes les répétitions et je continue mon premier jet qui est loin d'être terminé ! »

Gloire aux participants du NaNoWriMo !