jeudi 31 octobre 2013

Les 9 jours de la nouvelle

Du 12 au 20 octobre ont eu lieu les 9 jours de la nouvelle, événement organisé par l’équipe responsable de la Plage (l'espace où se travaillent les nouvelles sur Cocyclics*).

Neuf jours pour travailler une (ou plusieurs) nouvelle(s)

S'inspirant des 24h de la nouvelle ayant lieu le 20 juillet dernier, les 9 jours proposaient aux auteurs intéressés de profiter de ces 9 jours pour écrire une (ou plusieurs) nouvelle(s). Le but était d'écrire dans la joie et la bonne humeur, dans le même esprit que l'on peut rencontrer pendant le NaNoWriMo mais au format nouvelle.

Pourquoi "9" jours ?

A l'origine, l'équipe pensait organiser une semaine de la nouvelle. Mais rapidement, un constat s'est imposé : une semaine n'inclut qu'un seul week-end, moment privilégié entre tous pour ceux qui ont des contraintes d'emploi du temps en semaine. Afin de permettre à un maximum d'auteurs de participer, il a donc fallut élargir les barrières temporelles de l'événement : 9 jours, incluant ainsi deux week-ends.

Comment cela s'est-il déroulé ?

Un espace dans le forum a été ouvert aux participants pour leur permettre de discuter des textes et de leurs avancées respectives. Ainsi, ils disposaient d'un lieu pour annoncer leur inscription aux 9 jours et recevoir des tonnes d'encouragement, mais ils bénéficiaient également d'un espace "détente" pour les discussions à bâtons rompus et d'un espace de défis où des contraintes leur étaient proposées (comme d'inclure une chauve-souris dans leur nouvelle par exemple). Cependant, ces contraintes n'avaient rien d'obligatoire et chacun a pu choisir d'en demander, ou de les intégrer à leurs projets.

Une première édition pleine de surprises

Au fil des heures, l'enthousiasme a été contagieux : de quelques nouvellistes au début, ce sont 36 auteurs qui se sont prêtés au jeu, pour un total de 87 nouvelles inscrites. Certaines ont été terminées, d'autres corrigées et certaines encore ont été bien avancées.
De l'avis de tous les participants, l'événement a été un succès : "L'émulation de groupe, il n'y a rien de mieux pour se secouer et aller de l'avant. Ma nouvelle est sur les rails et je sais maintenant qu'elle sera terminée pour Noël ce qui était loin d'être gagné auparavant. Entre l'idée et la mise en œuvre, il y a eu CoCy et les 9 jours de la nouvelle !" nous explique Patastec.

"Je n'ai pas spécialement besoin de ce genre de challenge pour avancer mais le côté collectif est sympa et il y avait une bonne ambiance. C'est agréable d'être encouragé et d'encourager les autres en retour. L'écriture n'est pas toujours une activité si solitaire qu'on le prétend", raconte TerhiSchram.

L'entraide et l'ambiance ont en effet largement contribué au succès de l'événement.

Une prochaine édition ?

Oui, cela ne fait aucun doute. Mais reste encore à organiser l'événement et à ajuster certains détails, afin de pimenter la prochaine édition de contraintes farfelues.
Affaire à suivre, donc !

* Pour avoir accès à l'espace où se travaillent les nouvelles, il vous suffit de vous rendre sur le forum et de demander l'accès à un membre au pseudo orange. 

Note : merci à Atar pour la rédaction de cet article !

lundi 28 octobre 2013

La convention CoCyclics, édition 2013.

Commençons par le début : la convention, c’est une grande rencontre annuelle entre membres du forum CoCyclics s’étalant sur tout un week-end. Cette année, elle s'est déroulée du 4 au 6 octobre. Cela a été l'occasion pour les participantes et les participants de vivre trois jours de détente et de travail. Oui oui, on peut faire les deux, c’est possible. Par quelle magie ?



La convention Cocyclics, c’est du sérieux…


Pour les plus studieux et studieuses, des tables-rondes et ateliers ont été organisés. C’est avec son ordinateur portable ou son bloc-notes que l’on y assiste, parfois malgré la fatigue (les nuits sont courtes, difficile de rejoindre son lit tant les discussions sont passionnantes). Cette année, nous avons planché sur plusieurs sujets :

La nouvelle : de l’auteur au lecteur

Cette table-ronde a réuni une belle brochette d'anthologistes : Roanne (1), L’homme au chapeau (2), Booz (3) Isaiah (4) Sytra (5) ainsi que l'auteure d'un recueil : Silène (6).

Les intervenant-e-s ont parlé des appels à textes, de leurs attentes en tant qu'anthologistes et de la façon dont se construit une anthologie (ou l'art des corrections éditoriales et de l'agencement des textes).


Les nouvellistes y ont reçu  nombre de conseils précieux afin de mieux cibler leurs envois et d'éviter certaines bévues (petite anecdote : eh oui, le Word Art pour le titre, c’est dépassé :). (Non, ce site ne vous sera pas utile, vous pouvez le retirer de vos favoris). 

Les Buddy Stories

Samedi matin, Beorn a initié son auditoire à cette fameuse construction du scénario dont on accuse Hollywood de ne plus savoir s’en détacher. Première révélation : elle est en fait plus vieille que le cinéma lui-même. Après une partie théorique sur la structure idéale, nous avons vu plusieurs exemples pratiques. Tout d’abord, comment Roméo et Juliette rentre pile-poil dans cette théorie (seconde révélation). Puis, comment on peut totalement être à côté de la plaque avec l’histoire de Jeanot et Jeanette, condensé de ce qu’il ne faut pas faire, concocté pour l’occasion par Beorn, pour le plus grand plaisir de tous. Imaginez, un couple que rien ne semble vouloir réunir, attaqués par des extra-terrestres, et qui tombent magiquement amoureux sans le moindre flirt. 

  L’atelier Q
Samedi soir, à une heure bien tardive, Silène a abordé un sujet plus émoustillant : la sensualité dans les textes. Les travaux pratiques nous ont donc lancés dans l’exercice périlleux de découvrir la sensualité cachée dans certains objets totalement exempts du moindre intérêt en temps normal (aucun participant ne pourra plus lire une recette de cuisine sans arrière-pensée).

 

Les pitchs

Le dimanche matin, un dernier atelier a eu lieu, Bergamote souhaitant nous aider à dompter les créatures récalcitrantes que sont les pitchs. Exercices à la clef, chacun a pu se mesurer au pitch de son roman préféré avant de se démêler avec celui de sa propre œuvre. Le secret ? Les concocter avec son cœur. 


… mais pas que

La convention est donc une aventure studieuse. Mais pas que. D’autres évènements plus légers ont ponctué ce week-end.


Ainsi, le samedi après-midi, certains sont partis se mesurer à la nature dans le noble exercice de l’accrobranche. L’on raconte que tout le monde est revenu saint et sauf, mais que les arbres étaient récalcitrants. Pendant ce temps, d’autres sont allés se promener dans la campagne environnante, ayant de longues conversations avec les chevaux du club d’équitation proche. D’autres enfin se sont exercé à la pâtisserie, ajoutant des préparations délicieuses à la somme déjà folle de nourriture amenée par les participant-e-s.. 



En fin d’après-midi a eu lieu la Tombola. Chaque personne avait apporté un livre qu’il souhaitait échanger. Les raisons étaient diverses et variées, allant du « Je n’ai pas aimé » à « C’est trop génial pour que je sois le seul à le lire ». Les goûts et les couleurs étant ce qu’ils sont, ce qui déplait à l’un peut plaire à l’autre. Ainsi donc, une fois tous ces romans réunis et numérotés, chacun a tiré au sort un nouveau livre. Chacun est donc rentré chez lui avec une nouvelle œuvre à rajouter à sa pile à lire.

Ensuite a eu lieu le moment d’émotion du week-end : le discours des Permanents. Ce fut l’occasion de faire un petit retour sur CoCyclics et son évolution. Chacun-e d’entre eux/elles a pu revenir sur ce que cette aventure lui avait apporté. Ce grand moment d’émotion lors duquel des anecdotes ont été révélées s'est clôturé par une longue série d’applaudissements (la liste des personnes impliquées dans la vie du forum étant prodigieusement longue et il faut bien tous ces claps-claps pour le réaliser tant certains travaillent dans l’ombre).

Bien sûr il y a eu des jeux (tel les Loups-Garous de Thiercellieux, jeu de groupe par excellence, où il ne fait pas bon être un innocent villageois pris en sandwich entre d’impitoyables loup-garous) et des repas à faire pleurer la balance en rentrant.

La convention est évidemment l’occasion de parler. Beaucoup. On trouve des groupes de discussions dans tous les coins du gîte, se faisant et se défaisant au rythme des migrations des interlocuteurs. La convention est aussi l’opportunité de découvrir le travail des autres, présenter le sien, échanger sur ses projets et ses envies. C’est un lieu d’émulation où les neurones chauffent et nombreux sont les participants qui rentrent les étoiles dans les yeux, des idées plein la tête et les doigts qui démangent, pressés de retrouver le clavier.

Tout le monde repart chez lui avec une seule question en tête : « À quand la prochaine ? »

Et pour tout cela, des remerciements s’imposent !

Tout d’abord, à l’équipe convention, car c’est un sacré travail qui a été abattu depuis février. Trouver un gîte assez grand, accessible facilement de toute la France. Gérer le flux des inscriptions (merci à Roanne). Planifier les ateliers et réunir les intervenants (merci Chocolaa, absente sur place, mais présente dans nos cœurs). Organiser la détente du samedi (merci Isaiah de t’être assuré que tout le monde était bien redescendu des arbres). Réfléchir aux menus, faire les courses, nourrir tout ce petit monde (merci à Bergamote pour ces lasagnes divinement bonnes et à IsaS). S’assurer que les grenouilles amies de la SNCF pouvaient arriver au gîte entières (merci Ayalys pour la logistique).
Sur place, il a fallu donner de la voix. Merci donc à Booz et Alaric pour leurs compétences en la matière.

Merci Beorn d’avoir diverti tout le monde, que ce soit perché dans les arbres ou en tentant de s’enfoncer dans cette pauvre armoire.
Merci à Ivan, Kam-Ui et Beorn, elfes de maisons fascinés par le lave-vaisselle industriel.
Merci Silène, chasseresse pleine de style, même si tu as raté le loup-garou et assassiné un pauvre villageois innocent.
Merci à tous et toutes. La table qui se met toute seule et se débarrasse comme par magie, c’est juste merveilleux.
Merci enfin au micro climat ensoleillé.

Note  : c'est Vestrit qui a réalisé ce magnifique compte-rendu de la convention. C'est aussi elle la grande coordinatrice de cet événement. Merci pour ce travail gigantesque et ces heures passées à planifier, orchestrer, négocier, dialoguer, argumenter, décider, réaliser des tableaux, tenir à jour des listes, répondre aux questions, attendre des réponses. Bref, merci du fond du coeur !

Note bis : merci aux photographes Atar, Ayalys et Earane. 

(3) Anthologiste pour "Berceaux, vies et tombeaux" à paraître chez Argemnios
(4) Anthologiste pour "Signe" à paraître aux éditions Val Sombre.
(5) Anthologiste pour le "Bestiaire Asiatique" à paraître chez Voy'el (en co-direction avec Cécile Duquenne) et responsable de la collection E-court chez Voy'el.

vendredi 25 octobre 2013

Travail sur les romans au sein de CoCyclics : un point sur les cycles.

« Bêta-lis et CoCyclics te bêta-lira » : La devise de CoCyclics !

Le principe en est très simple : lire, relire, des textes écrits par des auteurs débutants, pour s’entrainer à donner, comme à recevoir, les remarques constructives qui permettent de progresser.

Mais que de travail, que d’entraide se cachent dans cette simple devise ! Onze romans se trouvaient en cycle CoCyclics au début de l’été. Que sont-ils devenus ?


Phase I du cycle : Synthèse des remarques sur le fond du roman, échanges avec les bêtas-lecteurs et préparation d'un plan de correction

La reine des noctères, d’Amonis vient de terminer sa phase I, consacrée aux retours de bêtas lecture et à la préparation d’un plan de correction.

Que nous dit l'auteur sur cette première phase :

Amonis : Mon roman a été écrit il y a plus de trois ans, soit bien avant ma période de bêta-lecteur Cocyclics. Il souffre donc de nombreuses « erreurs de jeunesse ». Mais voilà, l’auteur est le plus mauvais juge pour ce qui concerne la qualité et les défauts de ses propres écrits. Depuis que mon projet a été accepté en cycle, l’œil avisé de mes bêtas de phase I a fait remonter quantité d’écueils que je pressentais mais que je ne parvenais pas à identifier avec précision.
Bien que volumineuse, leur synthèse m’a permis de construire un plan de correction ambitieux mais, je l’espère, efficace pour La reine des noctères.

Après de longues et intéressantes discussions avec mes bêta-lecteurs, je passe maintenant en phase II, soit la mise en application de mon plan de correction. Le soutien des autres membres du forum constitue une source inestimable d’énergie positive dans laquelle on peut puiser pour mener son projet jusqu’à son épilogue.


Phase II du cycle : Application du plan de correction établi en phase I

Creep Show, de Celia et Cratère, de Fred, continuent leurs corrections de phase II.

Fred : « Je suis en phase II, en correction de fond, après avoir reçu et discuté la synthèse des remarques de mes bêtas-lecteurs de phase I.
Même si, quand on soumet un roman en cycle, on s’attend à recevoir une grosse claque à la réception de critiques, c’est quand-même une grosse claque ! Il faut du temps et des échanges pour comprendre, accepter, et s’approprier les remarques. C’est un vrai plus qu’elles soient synthétisées, structurées et renforcées par l’accord de plusieurs bêtas sur les points à reprendre, avec des arguments solides, et qu’elles soient honnêtes et bienveillantes, sans toutefois épargner l’auteur.
Ces remarques m’ont amené à lire des articles sur la littérature jeunesse, et à comprendre les contraintes de ce style d’édition. Maintenant, je prends un réel plaisir à étoffer le fond, à résoudre les difficultés avec des solutions qui me correspondent. Il me reste encore quelques points de fond à dénouer car je veux présenter le livre le plus propre possible en phase III, bien que je m’attende à ce qu’il y ait encore des remarques et du travail !
J’apprécie beaucoup que mes bêtas me soutiennent et que des membres du forum m’envoient des encouragements. »


Phase III du cycle : Bêta-lecture de l'ouvrage remanié, remarques de nouveaux bêtas lecteurs sur le fond, et examen attentif de sa forme

Les Dividendes de l'Apocalypse, de Desienne, et Thirion et le lait de dragon, d’Isa S, sont en relecture de phase III.

Isa : « Je reçois en ce moment le premier retour de mes bêta-lectrices de phase III.
Autant en phase I, j’avais reçu beaucoup de remarques sur ma gestion de l’émotion - ce qui a été mon principal travail en phase II -, autant ces retours de phase III ne signalent que peu de problèmes de fond, ce qui prouve que les deux premières phases ont bien fonctionné. J’y ai appris beaucoup de choses qui m’ont stimulée sur la cohérence de mon univers, et qui ont fait évoluer mon rapport à l’écriture. C’est un avantage, car recevoir des retours de phase III, alors qu’on a déjà beaucoup travaillé, peut être difficile. Mais le travail à venir sera plus centré sur la forme, à l’aide des regards très pointus, très commentés de mes bêtas-lectrices. »


Phase IV : Dernière étape du cycle, avec les corrections issues de la phase III, pour obtenir un manuscrit satisfaisant aussi bien sur le fond que sur la forme

Isaiah travaille ces corrections de phase IV, pour son roman Or et Nuit.

Isaiah : « Dans cette phase IV, je corrige mon style et les points de détail qui peuvent encore rester. Il faut se remettre en question, peser les remarques reçues, décider comment les traiter. C’est un travail intense qui donne beaucoup de recul.
Pour l’instant, ces corrections sont un peu en attente, car je dois travailler à un autre roman que je livre prochainement. Cependant, je constate déjà que les remarques qui m’ont été faites ont eu un effet bénéfique sur mon écriture : bien que l’univers de cet autre roman et son style soient différents, le texte en est beaucoup plus lisse, plus fluide. »


La fin du cycle : l'estampille

Et enfin La ville qui ne voulait plus rêver, de Guillaume, et Ticket gagnant, de Pandora, Timraza , d’ Ermina, Les gardiens de la République, de Scipion, et Le roi des fauves, d’ Arya, ont chacun terminé leur cycle.

Timraza - terminé en juin
Le roi des fauves - terminé en septembre
Les gardiens de la République - terminé en septembre (article Tintamare dans quelques jours !)
La ville qui ne voulait plus rêver - terminé en octobre (article Tintamare à venir !)
Ticket gagnant - terminé en octobre (article Tintamare à venir !)

Souhaitons-leur le meilleur avenir possible !

lundi 21 octobre 2013

Le NaNoWrimo décortiqué

Lors du NaNoWrimo 2008, Cindy Van Wilder a commencé le premier tome des "Outrepasseurs", trilogie à paraître chez Gulf Stream Editeur en 2014. Depuis lors, elle porte une tendresse toute particulière à ce challenge d'écriture un peu dingue qui revient chaque mois de novembre avec une régularité de coucou suisse. Elle vous parle en détail de ce drôle d'oiseau dans l'article ci-dessous.

Novembre ne rime pas seulement avec Halloween ou l’automne, il indique également le retour d’une initiative chère aux coeurs des auteurs de tout pays : le NaNoWriMo. Vous ne connaissez pas ? Aucun souci ! Voici une petite présentation de ce projet.

Le NaNoWriMo ou National Novel Writing Month (ce qui donne en français : « le mois national d’écriture de romans ») a été créé en juillet 1999 aux USA par Chris Baty et vingt autres écrivains. À l’origine simple défi entre amis, l’initiative a pris une ampleur considérable, réunissant chaque année des milliers de participants à travers le monde (en 2011, plus de 200 000 personnes ont participé).

En quoi cela consiste-t-il ? Le principe est simple : écrire en un mois 50 000 mots. Que vous vous lanciez dans un roman, que vous continuiez un projet ou que vous bossiez sur de la non-fiction – certains profitent même du NaNo pour avancer dans leur thèse – l’important, c’est le nombre de mots que vous pouvez écrire du 1er au 30 novembre. Et si vous n’arrivez pas à franchir la barre des 50 000 mots, ne vous en faites pas !

Pourquoi le faire ? Il existe autant de raisons que de participants. Parce qu’il est amusant d’écrire en sachant qu’au même moment, beaucoup d’autres écrivains sont penchés sur leur clavier. Parce que c’est le moment ou jamais de laisser libre cours à votre imagination (et d'avoir une bonne excuse pour ce faire!). Ou encore parce que vous avez envie de soutenir les copains. Bref, quel que soit votre motif, vous êtes en tout cas le bienvenu !

Comment participer ? Outre le fait de se poser devant son ordinateur le 1er dès minuit et de commencer à écrire, vous pouvez également vous inscrire sur le forum du NaNoWriMo.

Pas de panique si vous ne comprenez rien à l’anglais ! Le groupe des French Wrimos est là pour vous accueillir et vous guider. Rendez-vous sur leur site : http://wrimos.fr/ Vous y trouverez des réponses aux questions les plus fréquemment posées, des liens bien utiles pour l'écriture ou encore des dates pour des sessions d'écriture communes. Je vous conseille aussi, si vous voulez en savoir plus, cet excellent article d'Espaces Comprises sur le NaNoWriMo 

Voici quelques témoignages de NaNoteurs convaincus mais aussi de ceux qui n'y ont pas trouvé leur bonheur :


Je participe depuis quatre ans au NaNoWriMo : portée par l'émulation générale qui gagne le petit monde des écrivains à l'approche du mois de novembre, j'ai voulu voir comment ça se passait. Là, j'ai eu une révélation : en fait, 1666 mots par jour c'est facile ! Plus exactement, ça correspond à mon rythme habituel d'écriture (je fais partie de ceux qui écrivent beaucoup et préfèrent passer leurs soirées sur leur clavier plutôt que devant la télévision). Oui, mais... à condition de ne pas travailler en même temps sur des corrections (et quand il s'agit de corrections éditoriales, on ne choisit pas toujours la période) et de ne pas traîner sur les réseaux sociaux au lieu d'écrire (non, les statuts Facebook ne comptent pas dans le compte total de mots). 
Du coup, je passe à côté de tous les trucs sympas associés au NaNo : les write-in (réunions d'auteurs dans une même salle pour écrire ensemble – ce doit être géant!), les discussions sur le forum, les word-wars (qui écrira le plus de mots en un laps de temps donné), l'émulation pour placer un gator (un alligator, ne me demandez pas d'où est sortie cette idée, toujours est-il que le but est de placer un alligator ou à la rigueur un crocodile dans le roman en cours, que ce soit sous forme de reptile ou d'étiquette au revers d'une chemise), la lecture des extraits des copains... Du coup, je ne renouvellerai pas l'expérience cette année.

Pour répondre au qualité versus quantité : tout dépend de la façon dont vous écrivez. Si écrire vite et sans se retourner fait partie de votre processus habituel d'écriture, il n'y a pas de raison que ce soit différent lors du NaNo. Si au contraire vous avez besoin de revenir sur vos phrases pour les polir avant de passer à la suite, alors oui, ça risque de coincer. Mon conseil : ne pas se forcer. L'objectif du NaNo est avant tout de se faire plaisir, pas d'être productif à tout prix. Rien ne vous empêche d'ailleurs de jouer les toujours plus nombreux NaNoRebelles en vous fixant un objectif plus bas, ou en écrivant plusieurs nouvelles au lieu d'un roman. Et si le gator ne vous inspire pas, vous pouvez toujours essayer la pelle de la mort ! (ce qui consiste à tuer un personnage à coups de pelle). Enfin, vous pouvez vous inscrire juste pour soutenir les copains et participer à l'échange entre des centaines d'écrivains de tous pays.

Pour moi, le NaNo a été une expérience mitigée. Mon rythme pouvant passer du lièvre à la tortue selon la période, maintenir la cadence journalière pour atteindre l'objectif final relève de l'exploit. Il m'est arrivé de maintenir un quota très honorable voire l'exploser mais cela ne dure pas. J'ai déjà plusieurs fois le NaNo, trois fois pour être exacte. J'ai échoué à chaque fois. Cependant, sur les trois fois, une m'a réellement aidé et boosté. Les deux autres, oui, j'ai écrit mais jamais en étant satisfaite du résultat ou en concluant que cela m'avait été bénéfique. Que du contraire. Voir les autres enfiler les phrases et rapidement atteindre les 50000 mots peut aussi être vecteur de démotivation et de découragement. Je fais sans doute partie de ces rebelles qui préfèrent de loin n'avoir pas de quota à respecter mais simplement l'envie d'écrire, au moins un peu tous les jours. 
Après, l'émulation, on peut la retrouver dans d'autres endroits ou en d'autres occasions. Quant à la qualité de ce que l'on écrit, tout dépend de ce que l'on veut au regard du but du NaNo. Veut-on atteindre l'objectif à tout prix ou se concentrer sur le contenu ? Pour ma part, j'essaie de faire de mon mieux sans entrer dans une productivité trop importante qui pourrait porter préjudice à la qualité. Si c'est pour jeter ce qu'on a écrit parce qu'on l'a fait trop vite, je n'en vois pas l'intérêt ! Autant prendre son temps ! Je ne participerai sans doute plus officiellement au NaNo, mais je ferai ça dans mon coin en utilisant d'autres biais comme les Nuits de l'écriture pour avancer sans tenir compte d'un quelconque quota à écrire.

J'ai entendu parler du NaNoWriMo il y a de ça deux ans. Sur le papier, le principe m'a paru très sympa : écrire 50 000 mots en un mois, sur un projet, me semblait largement réalisable vu la vitesse à laquelle j'écris (relativement élevé en période d'inspiration). De plus, j'avais justement un ou deux projets sur lesquels je voulais plancher depuis longtemps. Alors pourquoi pas ?

Le truc, c'est que je me suis rendue compte rapidement que je ne suis pas du genre à m'imposer un quota de mots par jour, et le tenir relève de l'exploit. Non pas que j'arrive pas à écrire sous la contrainte, mais définir une limite haute ou une limite basse par jour ne me convient pas. Parce que certains jours, je n'ai pas d'inspiration, pas envie, d'autres choses à faire (ou une autre idée pour un autre projet) et que je suis aussi du genre à m'éparpiller constamment et à travailler/écrire plusieurs textes en même temps. Et aussi parce que je me suis rendue compte que me fixer l'objectif de 50 000 mots en un mois (ou moins) me bloquait complètement : impossible d'avancer, remise en question d'un synopsis déjà arrêté et retravaillé toutes les heures ou tous les jours, etc. Malgré la présence et l'émulsion des autres participants sur les chan IRC dédiés pour l'occasion, rien n'y a fait, en un mois d'expérience, j'ai laborieusement dépassée les 10 000 mots, et dans la douleur et le découragement le plus total. A noter d'ailleurs, pour ceux qui se poseraient la question que ces 10 000 mots ont fini plus ou moins à la poubelle, tant l'ensemble était lourd, laborieux et très peu fluide, ou les idées développées trop convenues.

Indépendamment des questions de qualité face à la quantité, je dirais que ce genre d'exercice reste tout de même formateur : dans mon cas, j'ai pu mettre le doigt sur ce qui fonctionnait ou non et de fait j'ai pu organiser ma façon de travailler, d'écrire ou de rythmer mon emploi du temps. Cependant, à mon NaNo a suivi une certaine période de découragement venue du fait que je n'avais pas atteint l'objectif et que (la première fois) j'avais aussi l'impression d'être la seule a qui ce genre d'exercice ne convenait pas.

Depuis donc, je ne m'impose plus de quota. Mes objectifs se bornent à "finir une (ou plusieurs) nouvelles" ou encore "écrire 1/2/3 chapitres", et pour l'instant ça fonctionne bien.

NaNoWriMo a changé ma vie d’auteur. Avant ma première participation, en 2006, j’étais brouillon dans mes idées et dans ma façon de travailler. J’écrivais le chapitre 25 avant le 13, j’avais la fin avant le début. Je n’avais pas de délai, j’y allais au gré de l’inspiration. Depuis, j’ai appris que l’inspiration, c’est une utopie et que l’écriture, c’est du travail. Grâce au NaNoWriMo, j’ai appris à organiser mes idées, j’ai appris mes forces et mes lacunes, je connais mon cerveau d’auteur et je l’anticipe. Même si j’ai vraiment envie d’écrire le chapitre 25 avant le premier, je fais l’effort de faire un pas après l’autre. C’est peut-être pour cette raison que je vais vite : je veux arriver au chapitre 25. J’écris toute l’année, mais je ne sais plus ce que je ferais sans mon mois de novembre.

Celui de Mandragore :

Ma relation à la NaNo est un peu particulière : j’ai participé une fois, ai atteint mon objectif, suis content de ce que j’ai écrit (en tout cas, ce n’est pas pire que tous mes premiers jets) et pourtant, je ne pense pas retenter l’expérience. Pourquoi ? Premièrement, car pour un auteur plutôt lent comme moi, augmenter son rythme à ce point oblige des sacrifices importants au niveau professionnel et social. Ensuite, parce que si le style n’est pas forcément impacté, ça pousse parfois à décrire certaines scènes plus longuement pour gagner quelques mots. Je pense qu’une partie du résultat de la NaNo sera éliminé à la correction.

Je suis cependant très heureux d’avoir osé participer. Ça m’a permis de me rendre compte de mes possibilités. Si je peux écrire 50000 mots dans un mois, alors 20000 c’est tout à fait faisable. Pour ceux qui n’auraient pas encore franchi le pas, je vous conseille d’essayer au moins une fois. Même si ce n’est pas ce qui vous convient, le fait de se forcer un peu aide à mieux appréhender sa relation à l'écriture.
Merci à Cindy Van Wilder pour la rédaction de cet article ! Retrouvez-la sur son blog où elle vous donne de nombreux rendez-vous : revue du web, conseils aux jeunes auteurs, le mardi sur son 31, et petites tranches de vie sur l'écriture, les influences, etc.

mercredi 16 octobre 2013

Le roi des fauves, d'Aurélie Wellenstein

Aujourd'hui, c'est avec plaisir que nous accueillons sur le blog Aurélie Wellenstein (Arya) dont le roman "Le roi des fauves" est sorti de cycle récemment !

Bonjour Arya, bravo pour la fin de ton cycle et merci d’accepter de répondre à nos questions. Pourrais-tu nous parler un peu de ton roman « le roi des fauves » ?

Arya : C’est un roman de dark-fantasy, relevé d’un soupçon de mythologie nordique. Accusés de meurtre, les trois héros du récit sont condamnés à ingurgiter un ver qui va les transformer en bêtes sauvages, les « berserkirs ». La métamorphose est lente et douloureuse. Pire encore, les parasités voient leur humanité s’engloutir dans une rage perpétuelle, une soif de sang inextinguible. Le roman raconte les sept derniers jours des trois héros et leur lutte acharnée pour trouver un remède à leur mal.

Est-ce ton premier cycle ? Pourquoi avoir soumis ce roman ?

A : Oui, il s’agit de mon premier cycle. J’avais déjà accompagné deux auteurs en cycle (trois à ce jour). J’avais envie de passer de « l’autre côté ». Je l’envisageais avant tout comme une aventure humaine, et je n’ai pas été déçue. Déjà, c’est très excitant de travailler main dans la main avec 5 autres personnes qui décortiquent votre roman. Ensuite, les éléments qui vont remonter peuvent vous être utiles, non seulement pour le présent texte, mais aussi pour ceux qui suivront. Vous prenez conscience de vos tics d’auteur, de vos « darlings ». La bêta-lecture permet de progresser plus vite que si on était tout seul, le nez dans le guidon. Parfois, ça fait mal, mais quel plaisir de mesurer le chemin parcouru entre la première et la dernière version du texte !

Tous tes romans parlent de l'interaction entre animal et humain ou, comme c'est le cas ici, de la transformation d'humain en animal, en quoi ce sujet est-il important pour toi ?

A : Je ne peux pas me passer des animaux, et comme je vis en ville, je peuple mon imaginaire de toute sorte de créatures. Il y a toujours au moins une bête dans mes récits, et effectivement, elle est souvent en étroite relation avec les hommes. Dans Le cheval et l’ombre, les animaux étaient lumineux : les habitants purs et forts d’un paradis menacé par l’homme. Dans Le roi des fauves par contre, ils jaillissent des ténèbres. L’animal incarne la sauvagerie et la bestialité ; c’est la puissance primitive qui souffle l’humain. Du moins, en surface… puisque le roman démontre finalement autre chose !

As-tu eu beaucoup de travail à effectuer sur l’histoire lors de ce cycle ? Quels points en particulier as-tu dû retravailler ?

A : Le cycle se décompose en deux phases, la phase 1 qui cible le fond et la phase 3 qui se concentre sur la forme. Dans mon cas, le « saut » le plus important s’est effectué en Phase 1. C’est là où j’ai le plus repris le texte. J’ai tendance à être trop sèche en émotions et à systématiquement privilégier l’action. Avec l’aide de mes Alphas-lectrices, j’ai donc pris le temps de poser les sentiments de mon héros, d’essayer de retranscrire ce qu’il ressentait. En phase 3, mes décisions ont été plus rapides, les corrections visant essentiellement la forme.

Lors de ta phase 2, tu as fait un plan de correction très structuré et complet, est-ce grâce à la qualité du retour de tes alphas-lecteurs ou as-tu l’habitude de travailler comme cela ? En quoi cela t’a-t-il aidé pour les corrections ?

A : Non, je n’ai pas du tout l’habitude de travailler comme ça. Au contraire, j’ai tendance à naviguer à vue (et à me perdre… !) Mes Alphas-lectrices m’avaient préparé un tableau détaillé listant tous les problèmes de fond du récit, ce qui m’a permis de structurer mes corrections (et de gagner en vitesse !) C’était magique !


Dans ton roman, un parasite transforme les humains en animaux. Si on te l'inoculait, en quelle sorte de Berserkir te transformerais-tu ?

A : Diantre ! Va savoir ! Les personnages sont d’ailleurs souvent surpris par ce qui émerge d’eux. La plupart des berserkirs sont de type primitif (auroch, tigre à dent de sabre, mégacéros (c’est un cerf géant),…) ou plus classiquement, de la forêt ou du Grand Nord (loup, ours, élan, phoque…) Comme j’aime les cornes et les sabots, je me verrais bien en bouc, tiens. Et puis, il y a un petit côté sulfureux que j’aime bien ! Mais si ça se trouve, je serais un crabe ou un faisan… !!


As-tu déjà quelque chose de prévu pour la suite maintenant que tu as fini ce cycle ?

A : J’ai pas mal de projets sur le feu. Le plus immédiat, c’est un recueil de nouvelles qui devrait sortir en 2014. Côté roman, je prévois d’écrire un récit de steampunk où je reprendrais l’idée du délitement psychologique d’un personnage épris de vengeance, qui se prend à trop écouter ce que lui susurre un démon-corbeau. Sinon, je suis sur les ultimes corrections d’un roman jeunesse (avec des chevaux !)
Merci pour ces questions ! J'en profite pour remercier ma Team de bêta-lecteurs et tous ceux qui m'ont suivie pendant mes 4 Phases !

Encore merci d’avoir répondu à nos questions !

Mandragore pour l'équipe de Tintamar(r)e

lundi 7 octobre 2013

Avoir un blog ou pas ?

Vous écrivez ? Vous êtes publié ou non ? Vous vous demander si c’est une bonne idée de tenir un blog ? Posez-vous quelques questions avant de vous lancer !

Faut-il vraiment être publié pour tenir un blog d’auteur, ou le simple fait d’écrire des histoires suffit ? Il est délicat de proposer une définition au statut d’auteur. La distinction publié contre non-publié serait un abus aussi bien de langage que de réalité. Ce n’est pas à nous de proposer une définition, mais bien à vous de savoir si vous vous sentez auteur ou non. Ici, nous considérerons qu'à partir du moment où vous partagez vos écrits et que vous possédez un blog, celui-ci est un blog d'auteur. Car comme le disait Neil Gaiman : ce n’est qu’à partir du moment où on se sent auteur qu’on l’est.

Quel contenu pour mon blog ?

L’un des principaux buts d’un blog est de partager ses intérêts, ses envies. Un blog d’auteur peut être un blog traitant d’écrit, mais aussi de chroniques de lecture, puisque la distinction entre auteur et lecteur est finalement assez mince.
Chroniques de lectures, conseils, avis, critiques, on peut retrouver ce genre de choses sur un blog d’auteur. Parce qu’on aime bien parler de ce qui touche et alimente l’imaginaire, ou simplement pour partager un bon moment de lecture.
D’autres publient des articles sur ce qui les inspirent (http://platypuswonderland.blogspot.fr/2 ... obots.html), ou des chroniques de films. D’autres encore parlent de sujets totalement autres, privilégiant le visuel à l’écrit. Et il existe pleins d’autres exemples : conseils d’écriture, voire même des « revues du web »  soit des petits condensés de ce qu’il s’est passé sur la blogsphère pendant la semaine, ou encore des photos et de la musique.
Il existe donc un certain nombre de contenu possible pour votre blog. Un autre, plus proche du « blog d’auteur » tel qu’on peut l’entendre en temps normal, est de poster des billets sur l’avancée de ses projets, y poster des extraits ou encore des réflexions par rapport à l’écriture.

Ai-je besoin d’être suivi et encouragé ?

Un blog, c’est avant tout un moyen de faire partager ses avancées. L’écriture est un processus parfois décourageant : une idée qu’on n'arrive" pas à mettre en mot, une nouvelle récalcitrante, des corrections parfois laborieuses… Le blog peut alors devenir un bon moyen d’être suivi et encouragé pour ce que l’on fait et ce que l’on ne fait pas. De plus en plus de blogs d’auteurs font le bilan de ce qu’ils ont fait ou non. Il s’agit là d’une façon intéressante de faire le point, de se motiver ou d’avancer : se fixer des objectifs restent, dans 70% des cas, un excellent moyen d’avancer, surtout lorsqu’il faut rendre des comptes à la fin d’une certaine période.

Ai-je du temps à consacrer à cela en plus de l’écriture proprement dite ?

Alimenter un blog, c’est le faire de façon plus ou moins constante (comprendre : pas une fois par an). Et ça prend du temps. Comme le dit Lionel Davoust, blogger, ça prend du temps. Est-ce que vous disposez de ce temps en plus de celui que vous prenez pour écrire ? C’est à vous de le déterminer. Car le blog est une activité qui peut se révéler hautement chronophage : faut-il passer plus d’une heure sur un article ? Combien en écrire par semaine/mois ? Le blog ne doit pas empiéter sur votre activité d’écriture, ce serait contre-productif.
Aussi, il faut réfléchir, à combien de temps y consacrer, quand, comment par rapport à vos autres activités l’intégrer à votre planning ?

Ai-je envie de partager des extraits et d’être lu(e) ?

Partager ses extraits, c’est faire face à la critique, bonne ou mauvaise. La question des retours devient alors essentielle : ai-je envie qu’on critique mon travail (en bien ou en mal) ? D’autant plus qu’un extrait n’est pas forcément représentatif de l’ensemble de votre œuvre. Longueur, point de vue, angle d’attaque, poster un extrait sur son blog doit être issus d’une certaine réflexion sur ce que vous avez envie de montrer (sans oublier les règles du net sur les différents types de contenus).
Cependant, poster des extraits et faire valoir l’ensemble de son travail à travers ce genre de contenu peut avoir des avantages : connaître ce que les autres pensent de vos idées et de votre travail ; être lu(e) ; s’améliorer face à la critique.
Exemple : le blog d'Earane

Est-ce un bon moyen de me faire connaître ?

Le blog peut en effet être une bonne vitrine pour vos écrits : extraits, avancées, réflexions… Le principal intérêt, comme le fait remarquer Loic Le Meur, c’est l’interactivité qu’il existe sur un blog qui n’existe pas sur un site internet. Le système de commentaires, déjà évoqué, permet échanges et réflexions entre auteur et lecteurs.
Vitrine pour ses écrits, mais aussi moyen d’échanges et d’émulsions, le blog peut être un moyen de se faire connaître… à condition d’avoir des visiteurs. Donc de savoir communiquer et diffuser le lien vers son blog, la plupart du temps via les réseaux sociaux, ou en faisant les liens avec d’autres blogs d’auteurs.

Alors, blog ou pas blog ?


Merci à Atar pour la rédaction de cet article ! 

mercredi 2 octobre 2013

Interview croisée avec Estelle Faye et Xavier Mauméjean

Dans l'idée de vous proposer des échanges autour de la publication d'un premier roman et de la relation entre un éditeur/une éditrice et un ou une "jeune" auteur-e, l'équipe tintamar(r)e a le grand plaisir de vous offrir aujourd'hui une interview croisée avec Estelle Faye et Xavier Mauméjean. 

On en profite pour féliciter Estelle pour le prix Elbakin qu'elle a reçu pour son roman "Porcelaine" ! 

Pour commencer cet entretien, pourriez-vous présenter en quelques mots vous et la collection que vous dirigez ?
 
Xavier Mauméjean : Pandore est une collection de fantasy à destination d’un lectorat Young Adult. Elle explore tous les types de fantasy, aussi bien les classiques comme la Sword Fantasy, que les tendances plus actuelles, telles la Steam Fantasy, l’Urban et la Science Fantasy. Enfin, élément primordial qui fait l’identité de la collection, elle n’accueille que des écrivains d’expression francophone. 

Estelle, quelques lignes pour vous présenter ? 

Estelle Faye : Je viens du théâtre, j'ai été comédienne, metteur en scène, j'ai dirigé ma propre troupe. En parallèle, j'ai poursuivi des études de lettres à la Sorbonne, j'ai fait une maîtrise et un DEA en rédigeant des mémoires sur la fantasy française. Puis je suis passée par une école de cinéma, et depuis j'essaye de faire mon trou comme scénariste et réalisatrice.
Mes deux premiers romans, "La Dernière Lame" et "Porcelaine" sont parus il y a quelques mois, le premier au Pré aux Clercs et le deuxième aux Moutons Electriques. Actuellement, je travaille sur les suivants.


Estelle vient de gagner le prix Elbakin pour son roman "Porcelaine", paru aux Moutons Electriques et Marie Pavlenko a reçu le prix Elbakin Jeunesse pour son roman "La fille Sortilège" qui est sorti dans votre collection. Une belle reconnaissance pour des auteurs que vous suivez de près. Quel est votre sentiment par rapport à ces prix ?

Xavier Mauméjean : C’est une question importante à laquelle je répondrais en deux points.
D’une part je suis ravi pour Marie et Estelle qui sont des auteurs que j’estime, des écrivains d’importance avec lesquelles j’ai l’honneur et la joie de travailler, à commencer d’ailleurs par les deux titres primés. J’étais déjà ravi qu’Hervé Jubert remporte le grand prix de l’Imaginaire avec « Magies secrètes », l’un des premiers titres de notre collection. 

D’autre part j’estime que les prix ont leur importance, notamment pour des auteurs commençants, ce qui est un peu le cas pour Marie, bien qu’elle ait très vite imposé sa plume, et assurément pour Estelle qui s’est elle-aussi fait remarquer d’entrée avec ses deux premiers romans, « Porcelaine » mais aussi « La dernière lame » dans la collection Pandore. 

Dans l’un et l’autre cas elles ont écrit des romans assurément personnels, sans concession d’aucune sorte, et le prix vient comme une reconnaissance. J’en profite pour saluer Elbakin, et auparavant le Grand Prix de l’Imaginaire, d’avoir mis à l’honneur une fantasy exigeante, qui plus est d’expression française ce qui est plus difficile à imposer en librairie que des titres anglo-saxons. Il fallait le dire, voilà qui est fait.
Estelle, est-ce que votre parcours dans le monde du théâtre, de la télévision et du cinéma a influencé votre façon d’écrire ? Si oui, de quelle manière ?

Estelle Faye : On me dit souvent que j'ai un style très visuel, ça vient sûrement de là.
Le théâtre m'a aussi appris l'importance des personnages dans une histoire.
Très souvent, je construis mes personnages comme si j'allais les jouer. J'essaye de ne pas avoir d'idées préconçues sur eux. Je me demande toujours comment, vu leur parcours, leur personnalité, ils vont réagir dans une situation donnée. Si cela me pousse à changer la suite de mon histoire, tant mieux.  

Xavier, connaissiez-vous Estelle avant de lire son manuscrit ? Par quel biais l’avez-vous découverte ? Connaissiez-vous son travail d’actrice ou de réalisatrice ?

Xavier Mauméjean : J’ai découvert Estelle Faye par son texte publié dans l’anthologie « Dragons » parue chez Calmann-Lévy il y a quelques années sous la direction de Sébastien Guillot. Sébastien m’avait fait part de son enthousiasme à l’égard d’Estelle, alors auteur débutant, enthousiasme partagé aussitôt. J’ai donc contacté Estelle afin de travailler ensemble. J’ai très vite ressenti de l’estime et de l’affection pour cette personne remarquable, et me suis donc en effet intéressé rapidement à ses autres talents. Une Diane qui compte bien des cordes à son arc…

Comment s’est passé le travail sur le texte avec Estelle Faye ? L’avez-vous abordé de la même façon qu’un de vos autres auteurs maison ?

Xavier Mauméjean : Estelle m’a proposé un synopsis et un essai d’écriture que j’ai validés, ce que je fais pour tous les auteurs qui souhaitent écrire pour Pandore. Puis elle a rédigé son roman sans que j’intervienne durant le processus d’écriture. Après quoi, j’ai proposé certaines corrections ou suggestions, en accompagnant le texte mais sans jamais rien imposer. Autrement dit, j’ai effectivement procédé comme avec les autres auteurs, ce qui est chose aisée dès lorsque l’on a affaire d’entrée à un authentique écrivain. Estelle Faye a le talent, condition fondamentale, peut-être lui ai-je indiqué des pratiques de métier. On ne cesse d’apprendre, et là je vous réponds en tant qu’écrivain.

 Estelle, comment vous est venue l’idée de créer un monde dans lequel les océans montent inexorablement ?


Estelle Faye : Je crois que j'étais en manque d'océans ! Quand j'ai imaginé le monde de "La Dernière Lame",  je n'avais quasiment pas quitté Paris depuis près d'un an. J'avais désespérément envie d'eau salée, de grand large, de vent chargé d'embruns... Même la vase du littoral me manquait. 

Est-ce que « La Dernière Lame » est le premier roman que vous avez écrit ?

Estelle faye : en fait, "La Dernière Lame " est le deuxième roman que j'ai écrit.
Le premier était "Porcelaine", les hasards de l'édition l'ont fait paraître deux mois après. 

Avez-vous fait appel à des amis, des proches, des bêta-lecteurs, avant l'envoi du manuscrit?

Estelle Faye : Je discute beaucoup avec mes bêta-lecteurs. Ils sont présents dès l'étape du synopsis. Ils m'aident à corriger mes textes et aussi à aller plus loin, à développer le vrai potentiel de mes histoires. Et ils me connaissent depuis assez longtemps, pour ne plus prendre de gants avec moi, c'est précieux !
 

Xavier, quelle stratégie marketing avez-vous mis en place pour faire connaître ce roman ? Est-ce la même pour tous vos auteurs ?

Xavier Mauméjean : Exactement la même que pour les autres auteurs, sachant de plus que l’équipe du Pré aux clercs, et je pense plus particulièrement aux éditrices Carola Strang et Isabelle Lerein, n’ont pas hésité à compter un écrivain débutant parmi les titres de lancement de la collection. Le service de presse, la couverture médiatique, aussi bien en presse traditionnelle que sur le Net (qui devient un partenaire absolument incontournable via notamment les blogs), ont été conduits de la même façon pour tous les auteurs de Pandore.

De quelle manière s’est déroulée votre rencontre avec l’auteur ?

Xavier Mauméjean : J’ai d’abord rencontré l’auteur via son texte, ce qui est le principal. Puis la personne, dans les deux cas un enchantement, assurément une rencontre qui marque une carrière de directeur de collection.

Estelle, de quelle manière s’est déroulée votre rencontre avec Xavier ?

Alors que je terminais mon école de cinéma, une amie m'a envoyé un lien vers un Appel à Textes, pour l'anthologie "Dragons" chez Calmann-Lévy. J'ai écrit une nouvelle juste avant la deadline, en écoutant en boucle le "Rocky Horror Picture Show"'. Et j'ai été retenue pour l'antho.

Quelques mois plus tard, au Festival des Imaginales, j'ai appris via un libraire sympathique que Xavier Mauméjean avait lu mon texte, qu'il l'avait apprécié. Sur le moment, je n'ai pas su où me mettre. Et puis j'ai rencontré Xavier, nous avons commencé à parler d'un roman, de ce qui allait devenir, plus tard, "Porcelaine".

Ensuite Xavier a créé la collection Pandore avec le Pré aux Clercs, et il a pensé à moi pour y participer. Nous avons discuté de fantasy, de voyages…
Je lui ai envoyé un premier synopsis de "La Dernière Lame".  A l'époque, c'était Joad, le médecin altruiste, qui se trouvait au centre de l'histoire. Xavier m'a suggéré de mettre plutôt au premier plan Marie, l'anti-héroïne, la guerrière fanatique qui veut détruire le monde. J'ai suivi son conseil, et tout est devenu plus clair, la structure du roman, ses lignes de forces, son identité même. 


Auriez-vous des suggestions, des conseils à donner aux auteurs qui désirent soumettre leurs textes ?

Estelle Faye : Lisez, lisez beaucoup, et notamment des auteurs français. Ça vous aidera à vous situer dans le paysage littéraire, à découvrir quel auteur vous voulez être, vers quels éditeurs vous voulez aller.
Allez en festival, en dédicace, en librairie, dès que vous le pouvez. Parlez à des libraires, des éditeurs, des auteurs, des lecteurs... Écrivez ce qui vous passionne, tentez les AT qui vous font envie.... On ne peut pas savoir à l'avance ce qui déclenchera une publication, quelle rencontre changera votre vie d'écrivain.


Xavier, auriez-vous, vous aussi, des conseils à donner aux auteurs qui désirent soumettre leurs textes ?

Xavier Mauméjean : Oui, des conseils très concrets et qui sont de bon sens. D’écrire que si c’est nécessaire, pas pour avoir son nom imprimé sur une couverture. D’écrire parce qu’on ne peut pas faire autrement. De se demander, avant d’envoyer le texte, si c’est ce que l’on pouvait faire de mieux à ce moment-là. D’estimer, donc, que c’est ce que l’on pouvait produire de plus abouti. De s’informer sur l’éditeur avant d’envoyer un texte qui n’entre pas dans ses lignes de publication. D'être patient et, en attendant les réponses, de se remettre à l’ouvrage pour écrire.

 Pour aller plus loin : 





Note : les photos ont été trouvées sur le net, si elles vous appartiennent, faites-nous signe, on vous créditera !

Merci à Mandragore pour les questions judicieuses !