lundi 23 mars 2015

Les Pirates de l'Escroc-Griffe à l'abordage des librairies !

Le Capitaine des Pirates de l'Escroc-Griffe, Jean-Sébastien Guillermou, a accepté de rencontrer l'équipe Tintama(r)re et de lui parler de la publication de son roman.
Merci à Ermina d'avoir réalisé cette interview !

Guillermou, Les pirates de l'Escroc-Griffe, tome 1

Bonjour Sycophante. Félicitations pour cette publication ! Pour commencer, pourrais-tu nous présenter ton roman ?
Bonjour Ermina, merci ! Mon roman est le tome 1 d'une trilogie fantasy. Caboche, un orphelin à la recherche de son père, rencontre le capitaine Bretelle, un pirate désabusé qui n'a jamais réussi un abordage. Ensemble, ils partent à la recherche d'un trésor légendaire sur les Mers Turquoises, à la surface du Monde-Fleur, un univers végétal. Mes héros naviguent sur L'Escroc-Griffe, un navire un peu… spécial, sans parler du fait que certains membres d'équipage se sont échappés d'un cirque.


Ton univers est très original. D'où t'est venu cette idée ?
J'aime l'heroïc fantasy, elle me passionne depuis ma plus tendre enfance, mais j'avais envie d'inventer un univers sans elfes, nains et hobbits, décalé. Et puis j'adore la mer, elle est pour moi une immense source d'inspiration. Au XIXe siècle, bien avant la Guerre des Étoiles et le space opera, les histoires de pirates faisaient rêver les lecteurs en mal d'aventures. L'océan, c'est pour moi un univers aussi riche que l'espace, un monde plein de vie et de dangers...


As-tu un personnage préféré ?
Question difficile ! J'ai une tendresse particulière pour l'archéologue Van Stoorwan, qui s'écoute parler, tellement imbu de lui-même qu'il irrite l'équipage. Je ne devrais pas le dire, mais il a été en partie inspiré par un professeur dont j'ai suivi les cours… soporifiques à l'Université. En dehors de Van Stoorwan, je pense qu'à la lecture du roman on sent mon affection pour Goowan. C'est un Kazarsse, un homme-iguane qui a été libéré de l'esclavage par le capitaine Bretelle. Depuis ce jour, Goowan a une dette envers Bretelle. Cet homme-iguane a une philosophie fataliste et une psychologie complexe, il m'a parfois surpris !

Goowan, l'homme-iguane
Goowan, l'homme-iguane (©Céline Lacomblez)

Ton roman est passé en cycle. Qu'est-ce que cette expérience t'a apporté ?
Oh, tellement de choses ! Le personnage de l'orphelin, Caboche, a pris beaucoup d'envergure. Son histoire s'est considérablement étoffée au fil des corrections. J'ai travaillé les rapports entre les personnages, leurs motivations ainsi que l'émotion. L'intrigue a gagné en « liant », j'ai essayé de la recentrer sur l'essentiel. Le cycle m'a aussi également donné plus de confiance : j'ai énormément appris sur mon écriture et mes premiers jets sont désormais meilleurs… même si les corrections demeurent indispensables.


Après l'estampille, tu as soumis ton texte aux éditeurs. Comment cela s'est-il passé ?
J'ai eu beaucoup de chance. En fait, ce qu'il faut savoir, c'est qu'après une estampille, le collectif envoie aux maisons d'édition partenaires une newsletter signalant « l'heureux événement » avec le quatrième de couverture du roman et les coordonnées de l'auteur. Très rapidement, j'ai reçu des mails d'éditeurs enthousiastes qui ont demandé à lire le manuscrit. Anecdote amusante, à cette époque l'éditeur de mes rêves, Bragelonne, n'avait pas réclamé le texte ! Une grenouille* que je ne remercierai jamais assez, Pandora, m'a poussé à aller aux Imaginales d'Épinal afin de participer au « speed dating littéraire ». Chaque année, les auteurs disposent de deux minutes pour présenter leurs projets aux éditeurs. Je me suis retrouvé devant Stéphane Marsan, qui a été séduit par le pitch. Un instant émouvant...


Une fois le roman accepté par ton éditeur, as-tu eu des corrections éditoriales ? Comment s'est passé « l'après-"oui" » ?
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'entre le jour où Stéphane Marsan s'est montré intéressé par le pitch, et la signature du contrat, il s'est écoulé presque un an. Du coup, au moment de commencer les corrections, le manuscrit avait déjà évolué car en attendant des nouvelles de Bragelonne, j'avais pris soin de recouper les remarques récurrentes formulées par les éditeurs qui avaient envoyé des lettres de refus argumentées, souvent pertinentes. Ma correctrice, Marie, a d'ailleurs été agréablement surprise quand je lui ai montré cette nouvelle version. Ensuite, nous avons travaillé à la fois sur la forme et le fond, histoire que le lecteur découvre la meilleure version possible.


Ton roman est publié en format papier et numérique ? Qu'a apporté le numérique à ton texte ?
Oui, le livre est disponible dans les deux formats, j'en suis heureux car pour moi ils sont complémentaires. Même si le numérique ne remplacera jamais le papier, il donne la possibilité à mon texte de connaître une longévité appréciable. Nous évoluons dans une civilisation de l'immédiat : quand un roman est publié, on en parle un peu dans les médias durant quelques semaines, mais très vite une actualité en chasse une autre… Le numérique permet à un livre de vivre des années après sa sortie, puisqu'il n'est jamais en rupture de stock. Et puis, il y a l'aspect pratique propre à ce support : emporter une centaine de bouquins dans sa poche à l'autre bout du monde, lire la nuit sur un clavier rétro-éclairé sans déranger sa moitié, acheter un grand format 5 €, télécharger un e-book immédiatement via la 3G de la liseuse, consulter le dictionnaire intégré dans le texte...
Le numérique, c'est vraiment génial !


Tu tiens un blog. Quel rôle joue-t-il pour toi ?
En 2010, http://www.escroc-griffe.com/ était la simple vitrine de ce qui n'était encore qu'un projet. Ce site m'a permis de présenter l'équipage de l'Escroc-Griffe, grâce aux belles illustrations de Céline Lacomblez. En 2013, j'ai réalisé que la blogosphère de l'imaginaire était absolument passionnante : j'adorais lire des critiques et, à mon tour, je me suis mis à chroniquer tout ce qui touche à la Fantasy, au Fantastique et à la Science-Fiction, la « SFFF ». De temps en temps, je parle de ma propre actualité, et parfois de mon rapport à l'écriture via des anecdotes ou des souvenirs de mes voyages au Japon et en Jordanie. Enfin, le blog me sert également à échanger avec mes lecteurs, notamment autour de la bande-originale de la trilogie, composée par Petiguyot et disponible sur le blog. Comme dans mes romans, l'homme-iguane joue de l'hydrodéon, un instrument imaginaire, Petiguyot est en train de reconstituer le son ! Au fil des mois, la bande-originale sera complétée. C'est une B.O. atmosphérique qui s'inspire de la trilogie, mais aussi de certains événements pas nécessairement mentionnés dans les livres… Grâce à leurs contributions respectives, Petiguyot et Céline Lacomblez ont fini par avoir une certaine influence sur le design de mon univers.


Peux-tu nous donner un avant-goût des tomes suivants ?
Le tome 2 sera épique, le tome 3… mystique ! L'histoire est dense, j'ai donc été contraint de la découper sur trois tomes, ce ne seront pas des suites « commerciales ». Il y a une vraie unité, notamment au niveau de certains détails, je n'en dis pas plus…


Merci d'avoir répondu à nos questions. Nous souhaitons le mieux aux Pirates de l'Escroc-Griffe !
Merci ! C'est toujours un plaisir de venir ici, longue vie à Tintama(r)re !


* Surnom donné aux personnes inscrites sur le forum CoCyclics.

Liens :


lundi 9 mars 2015

Les Oniriques : un festival SFFF en région lyonnaise !

Fortes du succès de leur première édition en 2013, les Oniriques sont revenues à Meyzieu du 6 au 8 mars 2015, avec le thème "Vaisseaux et Odyssées" et une mascotte, le Major Tom Ratsworth.

Affiche des Oniriques par Gilles Francescano


Les Oniriques ont gâté leurs visiteurs & visiteuses ; en plus des dédicaces et des nombreuses tables rondes, ainsi que la remise du Prix Pierre Bottero, beaucoup d'animations étaient proposées, notamment à destination de la jeunesse et des tout-petits. Ces derniers sont d'ailleurs venus en masse, à ma grande surprise car c'est un public habituellement plutôt rare dans les évènements SFFF.

Dès l'entrée du festival, on nous a invité à piocher un haricot (celui de Jack ?) et à le mettre dans un bol, afin de comptabiliser notre présence. Les tables de dédicace s'alignaient sur tout le pourtour du grand hall de la médiathèque de Meyzieu, excepté une salle réservée aux animations numériques.
À l'étage se trouvaient les expositions des illustrateurs, ainsi qu'une partie des tables-rondes. Des rencontres autour d'un thé se déroulaient à la Taverne du Rongeur d'Os, située dans un autre bâtiment, de l'autre côté d'un marché d'artisanat. Un soleil radieux qui a brillé tout le week-end poussait à multiplier les allers-retours, d'autant que des ateliers fort intéressants, tel qu'un atelier de cuisine médiévale, se tenaient dans ledit marché.

Une table de dédicace


Le vendredi 06 mars, l'association Présences d'Esprits organisait un match d'écriture où les participant·e·s ont eu la joie de concourir, sur les trois thèmes suivants : « Le dernier ordinateur », « Qui a appuyé sur le bouton rouge ? », « Principe de précaution anténatal ».

Le samedi 07 mars, une table-ronde consacrée à l'uchronie a retenu mon attention, même si le choix fut difficile (le programme en prévoyaient près de 19, sans compter les rencontres !), modérée par Jérôme Vincent (ActuSF) et où intervenaient Étienne Barilier, Karine Gobled, ainsi que Xavier Mauméjean, Alain Grousset et Lionel Davoust.
L'uchronie semble bénéficier d'une popularité croissante, que Barilier et Gobled qualifient d'illusion, avançant un chiffre de 3% de fictions uchroniques sur l'ensemble des fictions publiées, tous genres confondus. Le steampunk y est à leur avis pour beaucoup dans cet effet de mode.
Les intervenant·e·s ont distingué l'uchronie de la rétro-action, du steampunk et du révisionnisme. À l'unanimité, il a été souligné que les grandes uchronies n'avaient pas ce genre pour finalité mais comme moyen d'interroger l'histoire et la société. Le Maître du Haut-Château de Ph. K. Dick et Rêve de gloire de Roland C. Wagner ont été souvent cités comme oeuvres exemplaires.
La note positive de l'uchronie, à l'inverse de l'anticipation ou d'autres genres de la SF, a aussi été mise en avant. Grousset, Mauméjean et Davoust ont insisté sur le fait que l'uchronie répondait à une réflexion sur la causalité et sur la linéarité supposée du temps, mais aussi à l'inquiétude suscitée par le passé (par exemple, l'actuelle destruction des vestiges assyriens par Daesh, car pré-islamiques).

Table-ronde sur l'uchronie, avec Barilier, Gobled, Grousset et Davoust


Après cette table-ronde, un apar-thé avec Xavier Mauméjean avait lieu à la Taverne, mené par Sara Doke. Mauméjean est revenu sur la complémentarité de l'écriture comme activité solitaire, avec son activité d'enseignement, tournée vers le collectif. Il a aussi partagé sa fascination pour la géo-psychologie, qui étudie l'impact de l'environnement urbain sur l'individu. Il a aussi partagé le souvenir de sa rencontre avec une famille japonaise dont deux membres furent des kamikazes (l'un honoré et l'autre honni), qui a nourri son roman Rosée de feu. Mauméjean, à la fin de la rencontre, a profité du temps imparti restant pour renverser les rôles et d'interroger Sara Doke sur sa carrière et son écriture, sous l'angle de la traduction et du souci des autres.

Apar-thé avec Sara Doke et Xavier Mauméjean


Les soirées furent elles aussi bien remplies, avec concerts et spectacles de cracheurs de feu.

Le festival s'est achevé pour nous avec le soleil déclinant sur un dernier spectacle extérieur : d'immenses échassiers costumés et un attelage steampunk des compagnies Zoolians et Sputnik.

Compagnie Zoolians
Attelage steampunk de la Compagnie Sputnik


Vivement les prochaines Oniriques !

Liens :

Hatsh, pour Tintama(r)re

lundi 2 mars 2015

Un sous-forum pour le travail des pitchs

Au mois de novembre 2014, une nouveauté est apparue sur les espaces de travail du forum CoCyclics : le pitch. Non, non, pas la brioche aux éclats de chocolat, plutôt ce tout petit texte bizarre, mal connu, pas toujours bien considéré, mais qui s'avère pourtant bien utile dans certains cas.

Qu'est-ce que c'est exactement, un pitch ? Quelques lignes, une courte présentation claire qui donne une idée (vague) de votre roman et surtout, qui donne envie de l'ouvrir. C'est un petit texte difficile à écrire, piégeux, nécessairement réducteur vis-à-vis de votre histoire.

Pourquoi s'embêter avec ce truc ? Eh bien, que vous soyez un auteur publié ou non, que vous ayez déjà écrit votre manuscrit ou pas, un bon pitch peut vraiment vous rendre service. Aussi impuissant soit-il à retranscrire toutes les nuances et la complexité de votre roman, à l'écrit, il peut convaincre un éditeur d'ouvrir votre manuscrit plutôt que de le laisser au fond de son tiroir. À l'oral, il peut l'inciter à vous accorder 5 minutes d'attention plutôt que de vous planter poliment avec un sourire, il peut aussi emporter son adhésion dans les speed-datings auteurs/éditeurs comme celui des Imaginales. Il peut aussi vous aider à convaincre un lecteur ou une lectrice en salon d'acheter votre roman, ou à un quidam sur un forum d'accepter de le bêta-lire.
Bref, il n'a qu'un seul but : donner envie de découvrir votre roman. Racoleur, le principe du pitch ? Oui, un peu. Mais nous sommes des auteur·e·s et nous voulons que nos histoires soient lues. Alors pourquoi pas ?
Une grenouille dit : "Wow. Quelle super histoire. Raconte-moi en une autre"

Comment écrire un pitch ? Comment recevoir des avis extérieurs et constructifs ? Où le travailler sur CoCyclics ? Désormais, sur notre forum, il est possible de présenter un pitch dans l'espace dit du "Crawl" – qui sert aussi à présenter des synopsis. Vous pouvez poster ce pitch seul ou avec un synopsis, à votre convenance. Sur le principe de l'échange, d'autres membres du forum vous le bêta-liront exactement comme sur les autres espaces de travail.
Attention, l'accès à cet espace est restreint. Vous devez avoir au moins un mois de présence sur le forum et participé un minimum avant d'envoyer un MP à un permanent (les pseudos en orange) pour y avoir accès.
Vous y trouverez aussi des conseils généraux pour écrire un pitch et quelques liens utiles sur le sujet.

Auteur·e·s, à vos plumes !