vendredi 28 juin 2013

"Piments & Muscade" : quand l'érotisme se décline en nouvelles...



 L'équipe Tintamar(r)e vous présente aujourd'hui "Piments & Muscade" un fanzine édité par l'association "l'Armoire aux Épices" dont l'objectif est de promouvoir la littérature érotique. Les Appels à Textes pour Piments & Muscade sont relayés depuis le début sur notre forum et on voit passer régulièrement dans le "port incertain", (l'espace du forum réservé aux nouvelles) des textes* destinés à ce fanzine. 

Abonnée depuis bientôt quatre ans au fanzine, Anne Rossi y est particulièrement attachée :

"Ce que j'ai toujours aimé dans Piments et Muscade, c'est le côté léger revendiqué par l'équipe. Même à l'époque où l'érotisme revient en force, le fanzine conserve son caractère particulier. Un numéro du fanzine, ça se déguste avec du thé à la cannelle et un carré de chocolat, comme une gourmandise. On y croise des auteurs de tous horizons, et plus d'une fois j'ai été (agréablement) surprise de la façon dont avaient été abordés les thèmes. Je me souviens en particulier d'une nouvelle impliquant un vide-ordure dans « En apesanteur » qui me fait encore rire maintenant.
Et puis il y a toujours le suspens : de quel couleur sera le ruban de satin du prochain numéro ? (Allez, je parie pour rouge, sur « De griffe et de crocs »)."

Pour le blog, Anne a posé quelques questions indécentes à l'équipe de l'Armoire aux Epices :

Bonjour, les présentations c'est toujours un peu barbant, alors varions un peu : si tu étais une épice, laquelle serais-tu et pourquoi ?

Ont été cités, par les intéressées ou les copines et dans le désordre (à vous de retrouver qui est qui).
La vanille : on croit me connaître, tout sucre, tout miel, mais j'ai mon caractère et j'arrache beaucoup plus que je n'en ai l'air.
Le bouquet garni : petite contribution au plat, dont on ne se rend pas compte au final, mais qui, peut-être, manquerait s'il n'y en avait pas. Dans le doute, on le met parce que Grand-mère a noté la recette comme ça et puis c'est tout.
Le harissa : quand on n'est pas habitué, c'est explosif, mais une fois qu'on me connaît, ça passe tout seul.
Le gingembre : parfumée, un peu piquante et follement sexy.
Le safran : donne saveur et couleur.
La fleur d'oranger : tout en douceur.
Le wasabi : c'est après en avoir goûté que ça décoiffe.
Le mélange de baies poivrées : quand elle corrige, elle pique un peu, mais elle donne un arôme sympa.

Et les épices pour mettre dans le fanzine, comment ça se passe ? Vous vous souvenez de la toute première sélection ?

La toute première sélection s'est faite entre les deux fondatrices, Emma et Roanne. Il s'agissait de l'appel à textes "Jeux de mains". C'était... énorme. On a eu des textes horribles, immondes ! J'en garde un bon souvenir, ça me fait bien rire en y repensant. Heureusement qu'il y avait des aussi des textes superbes - j'ai toujours en mémoire celui de Luxy (Caroline de Beaupuy), Papier de soie. C'était un vrai coup de cœur. Et pour le numéro 2, quelle galère ! Nous n'avions reçu que deux ou trois textes, il me semble. En tout cas, on avait dû recruter des auteurs et les cravacher. J'avais envoyé des emails à tous mes contacts. Au final, ce fut un gros bébé, beaucoup de travail, et plutôt un succès. Après cette bataille-là, il me semble qu'on n'a plus (trop) eu le souci du nombre de textes. Et ça a donné le goût du texte érotique à certains auteurs, notamment Anna Galore, qui, depuis, a sorti 3 recueils de nouvelles érotiques !

Au fur et à mesure que le fanzine se développait, avez-vous eu plus de candidatures ? Ou avez-vous parfois des difficultés à trouver des textes, et pourquoi selon vous ?

Le nombre de textes reçus est à peu près stable, une douzaine par numéro. Nous essayons de maintenir un niveau constant côté qualité des textes retenus, tout en étant exigeantes sur le traitement du sujet et l'accord avec la ligne éditoriale.
Comment sont choisis les thèmes des appels à textes ?

Nous avons un listing qui regroupe les idées, que nous continuons à compléter, et nous "tapons dedans" quand il en faut un nouveau : chacune peut proposer, les autres votes. En général, nous cherchons surtout à alterner des sujets différents ou à coller à une thématique saisonnière.
Par exemple "Fines bulles et chocolats" est paru pour la période de fin d'année.

 Je suis curieuse ! Quel est le thème qui a attiré le plus de textes ?

Des griffes et des crocs est le thème qui a attiré le plus d'auteurs, avec 18 textes reçus.


L'érotisme revient à la mode, on dirait. Cela a-t-il eu un impact sur le fanzine ?

Pas que je sache (nous sommes trop soft, ce qui est à la mode, c'est le porno, avec un vrai regain d'intérêt pour le BD/SM).

Quel public vise le fanzine ? Comment trouve-t-il ses lecteurs ?

Nous visons un public adulte, dans les faits nous avons autant de lecteurs que de lectrices.
Le fanzine est surtout connu par le bouche à oreille et par la promotion effectuée sur des forums dédiés aux littératures de l'imaginaire (même si nos publications ne sont pas restreintes aux genres de l'imaginaire, cela s'explique par le fait que ce sont les forums que nous fréquentons en dehors même du besoin de promouvoir nos parutions). Nous avons participé à quelques salons, ce qui permet aussi de faire connaître un peu l'Armoire. Nous avons été assez fidèles aux Geek Faëries. Il y a eu une participation à la Japan Expo. Et Oph a souvent son sac à fanzines lorsqu'elle participe à des salons.

 Comment est accueilli le fanzine ? Avez-vous des retours de lecteurs ?
 
Nous avons peu de retours, par contre ils sont positifs. À notre grand plaisir, Piments & Muscade a une excellente réputation : des lecteurs de tous horizons, y compris des professionnels du monde du livre, saluent la qualité des textes et du travail effectué.

Une dernière question pour finir : pouvez-vous nous raconter quelle a été votre plus belle rencontre grâce au fanzine ?

Roanne :  Ophélie** ! Je ne la connaissais pas du tout, c'est grâce à P&M que j'ai découvert sa plume puis que je l'ai découverte elle en chair et en os. Tout ça grâce à Emma, qui l'avait recrutée pour les Vanille Givrée*** au début, puis comme membre à part entière de L'Armoire très très vite derrière.

Emma : Oph nous a aidé à nous éloigner du ravin plusieurs fois grâce à ses illustrations, ses textes et son enthousiasme. (Et qui a accepté de prendre la relève à la présidence pour que je puisse pouponner tranquille, ce dont je lui suis reconnaissante !)

Sammaël : qu'est-ce qu'on a ri, notamment aux geek faeries, avec le dessin pour Caro, les ninjas de montargis, etc. J'adore le style de dessin de Oph et son humour. Toujours aux Geek Faeries, j'ai pu rencontrer Cassandre, de l'atelier de l'Hermine Blanche, qui est d'une gentillesse incroyable et qui nous a fait défiler dans des costumes somptueux ! Sans l'Armoire, je n'aurais jamais mis les pieds à ce festival.

* Textes uniquement SFFF puisque CoCyclics se consacre uniquement aux littératures dites de l'Imaginaire.

**NdR : Il s'agit d'Ophélie Bruneau, dont le dernier roman paru aux éditions du Chat noir s'intitule "L'Ouroboros d'argent".

*** Vanille Givrée est le webzine de l'association. Vous pouvez en télécharger un exemplaire ici. (Attention, site réservé aux personnes majeures).

 

Pour aller plus loin :

 

Vous souhaitez participer à un futur numéro ?
L'appel à textes en cours pour Piments et Muscades, "A la fleur de l'épée", est prolongé jusqu'au 31 juillet 2013. Attention à respecter le guide de soumission.
Vanille givrée est en cours de réorganisation, informations à suivre sur le forum.
Commander des anciens numéros de Piments et Muscade, acheter des goodies ou s'abonner ?

Discuter avec l'équipe ?
Rendez-vous sur le forum.

Une autre interview très sympathique de l'association : http://musesetmerveilles.wordpress.com/2010/03/06/larmoire-aux-epices/

lundi 24 juin 2013

Retours sur notre discussion avec l'équipe de Black Moon, une collection de Hachette Romans.

Après les Éditions Walrus, c'est l'équipe de la collection Black Moon chez Hachette Romans que le forum de CoCyclics a eu le grand plaisir de recevoir l'espace d'une semaine pour une discussion animée avec des jeunes auteurs. De nombreux sujets ont été abordés, allant du concours Tremplin à la ligne éditoriale de Black Moon, en passant par le fonctionnement interne de l'équipe concernant la sélection de manuscrits ainsi que leur point de vue sur le concept de "littérature YA" (Young Adult).

 

Cécile Térouanne, responsable de la collection Black Moon nous raconte comment elle a vécu ces échanges :


Lors que CoCyclics vous a contacté pour cette discussion virtuelle, quelle a été votre première réaction ? Avez-vous beaucoup hésité avant d'accepter ?

Cécile Térouanne : Je n’ai pas beaucoup hésité avant d’accepter, trouvant intéressant qu’un collectif comme Cocyclics nous donne l’occasion de prendre la parole au même titre qu’un éditeur « numérique » comme Walrus. »

Est-ce la première fois que vous dialoguez de cette manière avec des jeunes auteurs ? Qu'en avez-vous retiré ?

Cécile Térouanne : C’est la première fois que durant toute une semaine nous avons l’occasion de répondre en direct aux questions de jeunes auteurs. C’est une expérience très enrichissante qui nous a permis de prendre du recul sur notre métier. Il est apparu tout au long de cette semaine que notre quotidien et nos contraintes ne sont pas forcément compréhensibles pour quelqu’un qui aborde le monde de l’édition pour la première fois. En ce sens, pouvoir discuter et échanger toute une semaine avec de jeunes auteurs nous a permis d’expliquer notre métier mais aussi d’encourager à l’écriture et de rendre plus abordable le processus de publication. Une démarche qui s’inscrit dans la même lignée que notre tremplin d’écriture qui a suscité de nombreuses interrogations au cours de cette semaine.

Les questions vous-ont elles paru pertinentes ? Certaines vous ont-elles étonnées ?

Cécile Térouanne : Les questions ont toutes témoigné d’une véritable implication dans le processus d’écriture. Certains nous ont étonnés par leur maturité et leur connaissance des codes de l’écriture. Nous avons également été très touchées de la reconnaissance accordée à notre marque Black Moon et de l’intérêt suscité par le tremplin.

Du côté des jeunes auteurs, il apparaît que cette discussion leur a permis de tordre le cou à certaines idées reçues à propos de la collection :

Célia : « J'ai été très étonnée de découvrir que Black Moon n'était pas une collection spécifiquement dédiée à la romance paranormale. Ils misent notamment sur des romans d'aventures. Cet échange a été une chance parce que quand on recherche un éditeur, qu'on se renseigne un peu sur eux, on se limite souvent à ses grands succès ; cela aurait été une erreur pour Black Moon. »

Durant toute la semaine, les échanges se sont déroulés avec régularité et dans la bonne humeur :

Aelys : « J'ai beaucoup appris sur leur fonctionnement interne, les processus de sélection des manuscrits et leurs goûts plus spécifiques en matière de romans. Ce que j'en retiens : il faut que ça accroche le lecteur du début à la fin, quel que soit le genre et la longueur du texte. Ce fut très enrichissant, et ce moment privilégié m'a donné envie de leur envoyer des textes et de me plonger dans la lecture de leurs romans moins "romance paranormale". »

Enfin, les participants s’accordent tous sur un point que résume parfaitement Earane : « L'ouverture et la communication sont également deux points que j'ai retrouvés dans cet échange et ce fut agréable de suivre les questions/réponses des uns et des autres. »

Merci encore à l'équipe d'Hachette Romans pour leur disponibilité et leur enthousiasme. 
Merci à Ermina pour la rédaction de cet article. 

vendredi 21 juin 2013

Sites d'écriture et boîtes à outils de l'écrivain : la sélection d'Anne Rossi.

Anne Rossi, alias Kira, est un auteur dotée d'une muse hyperactive, ce qui l'oblige à bien s'organiser pour ne pas se laisser déborder. Heureusement, trois enfants et un nombre équivalents de chats ont déjà éprouvé ses capacités au quotidien. Elle a publié des romans pour juniors, des séries de romance pour adultes et des nouvelles sur divers supports. Comme on ne peut pas être doué pour tout, elle confesse que les outils et elle, ça n'a jamais été une grande histoire d'amour (même la tondeuse à gazon refuse obstinément de démarrer quand c'est elle qui essaye). Elle en a néanmoins trouvé certains à la fois utiles et pratiques à utiliser et vous les présente :

 

Scénario buzz


Scénario buzz, comme le nom l'indique, s'adresse surtout aux auteurs de scénario, mais c'est une boîte à outils précieuse sur la construction d'un univers, surtout au stade du synopsis.

Il faut fouiller un peu dans la boîte pour trouver ce qui vous intéresse. Quelques billets que j'ai trouvés intéressants (sachant qu'à la base, je ne suis pas du tout un auteur structurel : je pars avec un synopsis assez lâche qui est susceptible d'être modifié en cours d'écriture) :
- Une ckeck-list de votre scénario : je triche un peu, parce que j'utilise cette liste plutôt au niveau des premières corrections, si je sens que quelque chose cloche dans la trame du récit.
- Pourquoi le chat est le meilleur ami du scénariste : le chat est le meilleur ami de l'écrivain, c'est bien connu (même quand il se couche sur votre clavier pour vous empêcher de taper votre texte) (comment ça, ce n'est pas un vrai conseil d'écriture ?)
- Comment réécrire un scénario : voir le premier point, c'est là que j'utilise la check-list, en plus de tous les conseils mentionnés dans cet article (je crois sincèrement à la nécessité de laisser reposer et d'avoir un avis extérieur sur son texte.
- De l'importance pour un auteur de se fixer des objectifs : une liste à faire dresser les cheveux sur la tête si on se dit qu'on doit les faire tous à la fois. En réalité, on peut les voir comme différentes étapes dans la vie d'un écrivain. Par exemple, j'ai longtemps pratiqué les challenges d'écriture, puis je me suis inscrite sur CoCyclics et actuellement je pratique surtout l'objectif à tenir chaque jour en termes d'écriture (au moins 1000 mots si je veux terminer ma série dans les temps). Et il y a d'autres points que je ne pratique pas du tout (les films, notamment, mais je me donne bonne conscience en me disant que ce point-là s'adresse surtout aux scénaristes...)


 

Ecriture (tiret) Livres


Écriture(tiret)livres propose une boîte à outils de l'écrivain :
Vous y trouverez, par exemple des conseils pour commencer l'écriture du premier jet de votre roman, vous relire ou trouver le bêta-lecteur idéal. Un exemple parmi d'autres que je trouve intéressant : la check-list du conseiller en écriture, qu'on peut tout à fait appliquer à son texte dans un premier temps. Ou alors, parce que c'est dans l'air du temps, des conseils pour écrire des scènes érotiques.

 

L'anthologiste


Le site de l'anthologiste propose quelques outils orientés nouvelles, mais qui peuvent s'appliquer à tous types d'écriture, que ce soit des conseils sur la grammaire ou la langue, ou bien encore des conseils sur la construction du récit (par exemple une série de conseils sur la bonne fin, particulièrement importante dans une nouvelle).


 

[Espaces Comprises]


 L'incontournable Espaces Comprises où vous trouverez à la fois des conseils, des témoignages et des outils pour les jeunes (et moins jeunes !) auteurs. Parfois des trucs très techniques comme dédicacer vos ebooks (il faudra que je tente l'expérience un jour !), d'autres beaucoup plus généraux comme l'approche de la magie dans un roman de fantasy (pour s'interroger sur le fonctionnement du monde qu'on invente) ou encore des articles sur la scénarisation, la méthode flocon, le principe de la bêta-lecture... C'est le site par lequel commencer si vous êtes perdus.

Merci à Anne Rossi pour cette visite de la toile qui, nous l'espérons, vous sera bien utile !
Vous pouvez retrouver Anne sur son site : http://chroniquescastelplatypus.blogspot.fr/


lundi 17 juin 2013

La nuit des coeurs froids

Esther Brassac, alias Elfine noire, a complété en janvier 2013 un cycle démarré en décembre 2012, pour son roman "La nuit des cœurs froids", une histoire qu'elle a commencé à écrire en octobre 2009.
Mandragore a eu le plaisir de l’interviewer :

Pour commencer, pourrais-tu nous présenter en quelques lignes ton roman, la Nuit des Cœurs Froids ?

Il s’agit d’un roman steampunk dont l’action se déroule en Terre écossaise, à Glasgow plus précisément. Là vivent en harmonie humains, elfes, loups-garous... Quant aux vampires buveurs de sang, ils demeurent cachés et sont considérés comme un mythe par les autres peuples.
Le roman débute avec une sombre histoire de suicides en série dont les victimes sont toutes parfaitement heureuses. Cela cause bien des tracas à l’inspecteur Pétrovitch chargé de l’affaire avec son fidèle adjoint, le loup-garou Rastaclous. Dans le même temps, on fait connaissance avec Harald, un vampire psychique. À partir de là, nombre d’aventures attendent nos héros. Ils vont rencontrer des personnalités atypiques tels une goule journaliste au langage décalé, ou encore Nicolas Flamel qui enquête de son côté pour mettre un terme aux agissements d’une étrange confrérie.

Les descriptions visuelles et l’ambiance sont particulièrement bien rendus, t’es-tu inspirée d’éléments réels ou as-tu tout fait naître de ton imagination ?

Merci ! Tout est né de mon imaginaire. Créer une Glasgow dont les édifices sont intimement mêlés à une forêt exubérante me plaisait beaucoup. J’avais envie que ce soit les immeubles qui s’adaptent à la végétation et non le contraire, d’où leurs conformations tarabiscotées. De même, j’ai inventé un certain nombre de machines et d’appareils qui rappellent notre monde. Je pense par exemple aux taxiflores en forme de théière avec leurs plantes photovoltaïques.

Si tu nous parlais d’Harald, un de tes personnages principaux ? Un vampire plutôt hors norme. Comment t’est venue cette idée ?

Le vampire est tellement populaire depuis quelques années qu’il en devient presque « banal ». Nous avons le beau ténébreux et le super méchant. Je désirais autre chose. Je pars du principe qu’aucune espèce n’est fondamentalement bonne ou mauvaise. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les vampires ? C’est pourquoi j’ai inventé un vampire psychique, certes sans état d’âme, mais passablement fou puisqu’il s’adresse aux objets de son environnement. De plus, il vit avec un petit métamorphe télépathe, Mouscarpion, pour mieux supporter la solitude et leur relation est très présente dans le roman.

Pourquoi avoir soumis ce roman en cycle ?

C’est le troisième que j’écris et je n’ai personne dans mon entourage pour m’aider à peaufiner mes textes. J’avais retravaillé durant de longs mois les précédents, mais je sentais bien qu’il y avait des défauts, malgré mes éternelles remises en question, mon désir de corriger encore et encore. Il me fallait des regards extérieurs, impitoyables, quoiqu’amicaux. C’est exactement ce que j’ai trouvé auprès de mes alphas et bêtas lecteurs qui ont été formidables !

Sur quels aspects particuliers de ton roman ont porté les remarques des alphas- et bêtas-lecteurs ?

La densification des personnages et leurs émotions qui n’étaient pas suffisamment décrites. J’ai dû complètement modifier la fin en ajoutant des explications plus claires. L’enquête de l’inspecteur Pétrovitch a aussi été retravaillée. En fait, le fond, la forme, tout y est passé ! Leurs remarques m’ont permis de voir le texte, ses articulations, ses différentes parties d’un œil neuf. Du coup, j’en suis venue à ajouter quelques corrections de moi-même.

Et a-t-il été facile de suivre leurs recommandations ?

Pas toujours, mais j’ai pris le temps d’examiner chacune pour les mettre en œuvre de la meilleure façon possible. C’est un exercice difficile quoique passionnant qui m’a beaucoup appris et me servira pour l’écriture de mes prochains romans.

Et maintenant que tu as achevé ton cycle, que comptes-tu faire ?

J’ai la grande chance d’avoir signé un contrat avec les Éditions du Chat noir et je viens d'achever la préparation d’un nouveau roman steampunk. En tout cas, je prévois de rester dans les univers fantastiques steampunk avec une petite touche de fantasy.

Encore merci et nous te souhaitons le meilleur pour ton roman.

C’est très gentil, merci beaucoup !
Si ce roman est parvenu jusqu’ici, c’est bien grâce à CoCyclics et au travail attentionné de mes alphas (Patastec et L’homme au chapeau) et de mes bêtas (Gerryoff, GabrielleTrompeLaMort et Scipion). Sans eux, mon rêve ne serait jamais devenu réalité.



jeudi 13 juin 2013

[Espaces Comprises] - un site pour les apprentis écrivains


Espaces comprises est un site à destination des apprentis écrivains. Les responsables y partagent leurs expériences à propos de l'écriture. Ils ont choisi ce nom car il s'agit de l'unité de mesure de la longueur d’un ouvrage chez les francophones. Les anglophones comptent en nombre de mots, les francophones en nombre de caractères, incluant les espaces. En typographie, « espace » est un nom commun féminin.
Trouvant l'initiative excellente, l'équipe Tintama(r)re a voulu en savoir en peu plus. C'est Mandragore qui eu le plaisir de dialoguer avec les membres d'Espaces Comprises :

Bonjour,
Tout d'abord merci de votre accueil enthousiaste et d'accepter de répondre à nos questions. Je ne connaissais pas votre blog avant de préparer cette interview et je ne regrette vraiment pas de l’avoir exploré. C’est vraiment très instructif et bien fait.
Si vous commenciez par nous parler un peu de votre équipe en quelques mots ? Qui se cache derrière les espaces ?
 
[EC] : Pas très facile de se cacher derrière une espace. ;-)
Nous venons tous d'horizons différents, aussi bien sur le plan littéraire (littérature blanche, SFFF, adulte, Young Adult...) que géographique (Angola, Canada, France, Suisse). C'est ce mélange de styles, de méthodes et de cultures qui apporte sans doute la diversité des articles que ce soit sur leur fond ou leur forme.
Alice, nouvelliste refoulée, est l'ingénue du groupe. Elle pose les questions candides qui nous auraient autrement échappées.
Jo Ann, la Lucky Luke de l'écriture, est le ciment de l'équipe. Elle nous rappelle les délais, les plannings et sait nous donner le petit coup de fouet parfois nécessaire.
Vanessa, dans sa saga jusqu'au cou, nous ouvre les portes avec son carnet d'adresses bien rempli. On lui doit aussi le design du site.
Kanata, anticipateur de mauvais aloi, s'occupe de l'intendance. Il gère le ravitaillement en fraises Tagada et la tenue des stocks sous Excel.

Comment l'idée de ce beau projet vous est-elle venue ?

[EC] : Auparavant, nous partagions nos expériences, nos conseils de primo-romanciers et nos coups de gueule sur nos blogs respectifs. Un beau jour, nous avons eu une réaction commune sur un article destiné à donner des conseils aux jeunes auteurs. L'information y était pour le moins bancale, peu adaptée, et ce n'était pas faire un cadeau aux auteurs que de leur faire miroiter gloire et fortune. Nous avons constaté qu'il était difficile de trouver un site où les conseils sont adaptés à l'édition française, les articles étant surtout des adaptations du milieu anglo-saxon qui ne sont pas transposables chez nous. Quand on parcourt les forums, on navigue entre diabolisation du système éditorial et mépris envers les petits auteurs/éditeurs. Jo Ann (oui, parce que c'est sa faute, si nous en sommes là) a innocemment commenté « Créons notre propre site, tiens ». Nous avons alors eu envie de réunir nos forces et de créer un site à notre image, qui parle de la réalité du monde du livre français, sans prise de tête, mais avec sérieux. Un site où des auteurs en herbe comme nous pourraient partager leurs expériences, poser leurs questions et, peut-être aussi, trouver quelques réponses.


Vous avez chacun vos propres blogs, quelle est la différence entre ces blogs et Espaces Comprises ? Pourquoi avoir les deux ?
 
[EC] : Nos blogs personnels et [Espaces Comprises] sont deux univers à part, même s'ils sont compatibles. Sur [EC], nous essayons d'être objectifs, abordons des sujets plus larges, nous nous astreignons à prendre en compte tous les points de vue, même contraires aux nôtres. Chez nous, nous pouvons adopter un ton plus libre et des sujets plus triviaux... comme la promotion de nos livres ! C’est un peu comme un compte LinkedIn ou Facebook, ce n'est pas le même public visé.


D’où viennent vos idées d’articles ? D’expériences personnelles ? De demandes qui vous sont faites ?
 
[EC]: À nous quatre, nous avons des vécus éditoriaux très différents qui nous fournissent beaucoup de sujets à traiter. Ensuite, l’actualité peut nous apporter d’autres éléments à traiter. Quand nous ne nous sentons pas légitimes d'aborder tel ou tel thème, soit nous faisons appel à des invités, soit nous laissons pour plus tard. Enfin, les différents espaces de partages – forums de jeunes écrivains, réseaux sociaux, blogs, etc. – nous permettent de suivre les préoccupations de nos pairs et d’y trouver des idées d’articles. Nous encourageons évidemment nos lecteurs à nous soumettre des idées.


Comment obtenez-vous les renseignements que vous fournissez ?

[EC] : Les sources d’informations sont diverses et varient selon le type de sujets traités. Pour les sujets très généraux, nous essayons de contacter divers profils afin d’avoir un panel le plus large possible. En matière juridique, nous nous référons d’abord aux sites gouvernementaux qui nous fournissent les textes de loi. Pour les rendre plus clairs – car c’est souvent là que le bât blesse – nous faisons appel à nos propres connaissances et, parfois, à l’aide de juristes. Pour le reste, internet est un formidable outil mais il faut savoir l’utiliser. Une recherche poussée et soigneuse fournit, la plupart du temps, les réponses à toutes nos questions.




Recevez-vous des retours d’auteurs ayant profité de vos conseils ?
 
[EC] : Nous sommes encore très jeunes (à peine six mois), les quelques retours que nous avons eus sont positifs et nous font chaud au cœur. C’est toujours plaisant de savoir que nous pouvons aider des auteurs et même des éditeurs qui se lancent.

Si chacun de vous devait donner un conseil à un jeune auteur, lequel serait-il ?

Alice : Surtout, ne jamais se précipiter, que ce soit en écriture ou en édition.
En écriture, très rares sont les auteurs capables de produire un roman qui tient debout en un mois, ou même en un an, sans préparation. Et même ceux-là prennent leur temps pour relire soigneusement et corriger plusieurs fois leurs textes : ils sont toujours perfectibles. C’est vrai qu’on a envie d’avoir fini, de pouvoir imprimer un gros pavé et dire : « c’est mon roman ! ». Pourtant, se laisser le temps de construire une trame, un univers, des personnages, de relire et de se faire relire, est toujours profitable à l’œuvre.
En matière d’édition, c’est pareil : on est pressés de signer, on a des étoiles dans les yeux à l’idée d’entrer « dans la cour des grands » et d’avoir son livre, en vrai, dans les mains. Mais ce n’est pas une raison pour signer n’importe quoi ! Je suis toujours atterrée de lire sur les réseaux sociaux : « Connaissez vous les éditions *** ? J’ai signé chez eux ! » Malheureusement, c’était avant de signer qu’il fallait se renseigner, pour ne pas être spolié de ses droits mais aussi pour s’assurer du sérieux du travail éditorial.

Jo Ann : Ne signez pas chez n'importe qui parce que « cela ouvrira des portes ». Ne signez pas quand on vous demande de payer un centime. Ne signez pas quand on vous demande des souscriptions. Aujourd'hui, vous n'avez plus le droit de dire « je ne savais pas ». Renseignez-vous. Certaines maisons, au lieu de vous ouvrir les portes, ne feront que les refermer sur vous.

Kanata : Si je pouvais dessiner, je vous ferais un croquis, parce qu'une image vaut mille mots, n’est-ce pas ? Je vais donc faire ce qui s'en rapproche le plus sous forme écrite, je vais vous résumer mon conseil en un mot : Persévérance !

Vanessa : Faites-vous relire par d'autres, et surtout, tenez compte de leur(s) avis. Quand on est plongé dans son œuvre, surtout si on a passé des mois voire des années dessus, on n'a plus suffisamment d'objectivité. S'ils vous font des remarques qui ne vous plaisent pas, ne vous braquez pas, mais réfléchissez-y posément, quitte à attendre quelques jours et à revenir dessus. Il faut savoir se remettre en question, remettre en question son travail, si on veut s'améliorer. Votre œuvre n'en sera que meilleure.


Merci à l'équipe d'Espaces Comprises d'avoir répondu à nos questions et bravo pour cette belle initiative ! 

Chers lecteurs du blog,  n'hésitez plus et retrouvez-les sur leur site : espacescomprises.com, suivez-les sur facebook : https://www.facebook.com/EspacesComprises et sur twitter : https://twitter.com/EComprises

lundi 10 juin 2013

Imaginales 2013 : le match d'écriture de Présences d’Esprits

Ce genre de choses part toujours sur un coup de tête, un pari du genre : « Je suis sûr que tu n’en es pas capable » ou une invitation comme celle-ci : « Et si on y allait ensemble ? » lancée un soir au détour d’une conversation.
Et voici quelques apprentis auteurs réunis un vendredi après-midi à l’entrée de la médiathèque d’Épinal, à quelques minutes de marche du festival des Imaginales.

L’association Présences d’Esprits y organise un match d’écriture particulier : plusieurs équipes de trois personnes s’affrontent pendant une heure quarante-cinq à coup de… nouvelles. Il s’agit en effet de produire trois textes finis, sur trois thèmes différents répartis entre les membres de chaque groupe. Un jury et un vote public détermineront ensuite quel équipe remporte le match de l’année ! Mais, bien au-delà du classement, ce match constitue une rencontre entre des auteurs venus de tous les horizons, six d’entre eux étant également des professionnels invités par l’association (Pierre Stoltze, , Jean-Philippe Jaworski, Sylvie Denis, Chantal Robillard, Paul Beorn et Estelle Faye), et trois ayant gagné l’année précédente. Enfermés dans une petite salle avec leurs papiers et leurs ordinateurs, dix-huit amoureux de l’imaginaire ont produit dix-huit nouvelles dans une atmosphère d’émulation permanente : le travail habituellement de plusieurs heures réduit à son strict minimum, un premier jet brut de décoffrage, sans préparation, sans brouillon, soit le plaisir à l’état pur – enfin au moins pour l’auteur de cet article. 

L’équipe de Tintamare a donc décidé que ces matches constitueraient le dernier article de compte-rendu des Imaginales 2013.

Nous sommes d’abord allé demandé son retour d’expérience à Estelle Faye* :

Q – Quand est-ce que Présences d’Esprits t'a contactée pour participer aux matches ?

R – Présences d’Esprits m'a contactée quelques jours seulement avant le festival, ils avaient eu des désistements d'auteurs suite à l'organisation des tables-rondes.
De mon côté, je n'avais pas de conférence à ce moment là, et j'aime bien les nouvelles expériences, donc j'ai dit oui tout de suite.

Q – Connaissais-tu déjà le concept ?

R – Je ne connaissais absolument rien au concept, je savais juste qu'il s'agissait d'écrire de la nouvelle - et ce n'est pas la forme dans laquelle je me sens la plus à l'aise.
Mais je me suis dit que ce serait l'occasion de découvrir.

Q – Comment as-tu vécu cette "compétition" amicale avec des auteurs amateurs et professionnels ?

R – C'était un moment très sympathique, il y avait une vraie bonne ambiance. Dès l'annonce des sujets, il n'y avait plus que des auteurs dans la salle, des gens qui aiment écrire, sans distinction de statut. Les claviers crépitaient, on sentait plein de petits univers qui se créaient derrière les écrans d'ordinateur...
Au fond, j'ai trouvé ce match d'écriture à l'image des Imaginales : un festival où avant d'être auteurs pros, amateurs, ou simples lecteurs, nous sommes tous des fans des littératures de l'Imaginaire.

Sur cette conclusion approuvée, nous nous sommes tournés vers Pascal Bleval**, alias Scalp, participant « amateur » :


Q – Qu'est-ce qui t'a décidé de t'inscrire aux matchs ?

R – Un coup de tête et une méprise.
Un coup de tête après avoir lu l'info sur le forum Cocyclics. Je me suis dit "pourquoi pas!"
Une méprise parce qu'au début, j'avais juste envoyé un mail à l'organisatrice pour lui demander plus de détails, et qu'elle en a déduit que je voulais m'inscrire. Je ne l'ai pas détrompé, et c'était parti.

Q – T'y es-tu préparé ? Après tout, 1h45 d'écriture non-stop pour écrire une nouvelle en entier, c'est court !

R – Je me suis préparé à fond ! J'ai rédigé 7 ou 8 textes dans les 3 semaines qui ont précédé. J'ai notamment "traité" les sujets de l'an passé. Par chance, j'avais réussi à ne pas les lire avant, ce qui fait que j'étais vraiment "dans les conditions" du match, ou presque.
Par contre, ça m'a surtout servi à savoir de combien de temps je disposais pour penser à un synopsis, rédiger le 1er jet et faire mes corrections.
Les thèmes étant différents à chaque fois, ce n'est pas parce qu'on réussi à en traiter 1 qu'on réussira à traiter le suivant, donc mon entraînement a surtout eu une utilité au niveau de la gestion du temps. Ce qui est déjà pas mal, ceci dit.

Q – Comment as-tu vécu ce moment un peu spécial ?

R – J'ai trouvé ça très sympa d'écrire au milieu de tout ce beau monde, entre les membres de CoCyclics et les auteurs pro. J'ai adoré. C'était stressant, par contre, mais il est vrai que je stresse facilement, parfois.

Q – Qu'en as-tu retiré ?

R – Une énorme envie de recommencer !

Nous ne pouvons qu’approuver cette dernière phrase.  Et c’est tout naturellement que nous allons voir Magali, représentante de Présences d’Esprits lors des matches (et distributrice de chocolats pendants l’épreuve) :

Q – Comment vous est venue l'idée des matches d'écriture ?

R – J'ai imaginé les matchs avec un autre membre de Présences d'Esprits, qui refuse d'être mentionné et que nous appellerons donc Le Chambellan.
Il y a eu une conjonction de plusieurs choses:
- Le Chambellan et moi trouvions qu'AOC, le fanzine du club Présences d'Esprits plus spécialisé dans la nouvelle, ne recevait pas beaucoup de (bons) textes courts. Or, nous faisons tous deux partie du comité de lecture.
- Plusieurs des auteurs qui animent les ateliers d'écriture du club nous avaient proposé des exercices avec des éléments piochés au hasard. Je suis de ceux qui trouvent que la contrainte donne des idées.
Temps limité + contrainte, donc. Quant à la notion de "match", c'était une façon d'ajouter une dimension ludique et une pointe d'émulation à la chose. Elle vient des matchs d'impro au théâtre, et/ou des jeux de société.
A partir de là, on a affiné et on a testé plusieurs formules, temps, nombre de joueurs par équipe...

Q – Depuis combien de temps en organisez-vous aux Imaginales ?

R – C'était la deuxième fois en 2013, alors que les matches du club existent depuis 2009, même si c'est de façon irrégulière.
La particularité des matchs aux Imaginales, c'est la combinaison auteurs "pros" et auteurs "amateurs"; comme pour nos matchs informels, c'est l'aspect ludique et convivial qui nous intéresse surtout, mais aussi l'occasion de se rencontrer, de se parler, assis à la même table, en égaux.
Les délais à Épinal ne permettent évidemment pas de faire le match en deux mi-temps comme nous le faisons en week-end (un texte le matin, un l'après midi, le Chambellan Arbitre préparant le déjeuner pendant ce temps).

Q – Pas trop compliqué, d'organiser tout cela ? (choix des sujets, contacts avec les auteurs pro, préparation du jury, etc)

R – Il y a trois "parties" à l'organisation des matchs - d'égale importance :

1. La préparation pratique (sujets, thèmes, affichettes, appels aux volontaires pour le jury). Ça a été assez long la première année, mais nous avions déjà réfléchi à des thèmes et des sujets puisque nous en "usons" depuis 2009, et une des forces d'une association comme le Club, c'est qu'il y a un certain nombre de bonnes volontés - assez pour monter un jury.
Notons d'ailleurs que tout le monde peut proposer un thème ou une contrainte – Le Chambellan fera une pré-sélection, et on validera en comité.
Comme l'activité est assez nouvelle, nous avons encore des tas de petites choses à améliorer, bien sûr.

2. Le contact avec les auteurs pros. ça prend un certain temps, d'abord parce que ce n'est pas très simple à expliquer, ensuite parce que je ne suis pas naturellement encline à aller vers les gens que je ne connais pas; je me force.
Tout le monde n'est évidemment pas partant pour un match - c'est un exercice qui n'enthousiasme pas tout le monde. Mais je n'ai rencontré à peu près que des refus gentils, et j'espère que les auteurs qui ont accepté se sont beaucoup amusés.

3. L'organisation sur place. C'est ce qui est le plus long, et qui monopolise le plus d'énergie, forcément. Ce chapitre là se passe de détails (c'est un peu comme la température de cuisson des cookies, ça intéresse moins que leur goût), mais il ne se passe pas de remerciements: au staff des Imaginales (Marion Bailly, Séverine Garnier, Karine, dont le nom de famille m'échappe, et tous les autres, pour leur aide dans tous les petits détails et leur disponibilité malgré le stress); à la BMI (salle, papier, imprimantes, nourritures et boissons roboratives); et à Damien Didier-Laurent (de la BMI), pour son aide plus que précieuse - sans lui, j'y serais encore.
Et bien sûr, merci aux membres du club qui participent, en particulier le jury
Q – Qu'en retirez-vous chaque année ?

R – Le match fait partie d'un partenariat entre le club Présences d'Esprits, la BMI et les Imaginales. Le Club en retire des conditions privilégiées pour sa présence au festival, et une certaine visibilité.
Et aussi, ça m'amuse beaucoup de m'occuper de ça - faute de pouvoir faire partie des candidats.

Et c’est ici que Magali a sorti la question que nous n’attendions pas :

À mon tour de poser une question: envie de rejouer ?

Ce sont les trois gagnantes du match de cette année qui s’y collent : Ioana Alexandru, Célia Deiana et Anne Rossi. Alors les filles, qu’en dites-vous ?

Célia Deiana : Oui ! Un grand oui pour ma part ! J'aime de facto travailler sous contrainte (de thème et de temps) Je suis déjà une adepte des words wars et des Nuits de l'Ecriture (quand j'arrive à rester réveillée). Le concept des matches m'a donc beaucoup plus. J'ai également aimé partager les 8/10 premières minutes du matches avec mes coéquipières: nous avons pu discuter de nos idées ou bouts d'idées avant même de commencer, et c'est quelque chose que j'ai adoré faire aussi. Donc pour moi, ce fut une excellente expérience (même s'il manquait peut-être un peu de climatisation dans la salle).

Ioana Alexandru : Un grand oui pour moi aussi ! Même si je n'aime pas plus que ça l'idée de contrainte thématique, le fait de participer à ce match en équipe, avec deux personnes que je connais et que j'apprécie a été très stimulant et amusant. Connaissant les goûts des unes et des autres, nous avons su profiter pleinement des 8/10 minutes de réflexion de groupe pour échanger autour de nos idées, en piocher deux ou trois chez la voisine, et partir sereine dans l'écriture de la nouvelle. L'ambiance dans la salle, entre émulation et écriture avait quelque chose de grisant que j'espère retrouver l'année prochaine.

Anne Rossi : Oui ! Je n'avais jamais écrit dans une salle remplie d'auteurs au travail, c'est impressionnant. Puis l'ambiance est très sympathique (petit détail parmi d'autres: les noms des équipes - pour la prochaine fois, je peux être une pirate?) Le brainstorming obligatoire en début de partie est très stimulant, aussi. J'ai trouvé très sympathique d'avoir accès aux textes des autres auteurs, pour voir la façon dont chacun s'était approprié le thème: tout les interprétations sont possibles! Et dans l'ensemble, j'ai trouvé les résultats impressionnants.

Note : les textes des gagnants des matchs d'écriture sont publiés dans le fanzine AOC (Aventures Oniriques et Compagnie). Voici le numéro où sont publiés les textes des gagnants de l'année passée : http://www.presences-d-esprits.com/boutik/product_info.php?cPath=22&products_id=134

Pour retrouver les activités et publications de Présences d'Esprit, rendez-vous sur leur site :  http://cms.presences-d-esprits.com/

* Estelle est l'auteur de Porcelaine, paru aux éditions "Les moutons électriques" et de "La dernière lame" paru chez les éditions "Le pré au clerc".

** Pascal Belval a un blog intitulé "L'auberge des terres Sombres". 

Merci à Célia Deiana pour la rédaction de cet article et à tous les intervenants pour les belles réponses à nos questions !

jeudi 6 juin 2013

Printemps 2013 : le point sur les cycles !

Crédit photo : Silvie Philippart de Foy
Petit interlude avant le dernier compte-rendu des Imaginales 2013 : nous vous proposons le résumé trimestriel des cycles en cours sur notre forum, avec en bonus un petit rappel sur la naissance du collectif !

 Au tout départ, il y a sept ans, un constat : les jeunes auteurs qui se lancent dans l’écriture sont parfois très seuls. Rares sont ceux qui trouvent près d’eux des personnes habituées à lire un manuscrit pour émettre avis objectifs et remarques argumentées.

De ce constat nait une idée, toute simple : utiliser Internet non seulement pour permettre à ces débutants en écriture de se rencontrer, de discuter, mais aussi pour qu’ils s’entrainent à se relire mutuellement, qu’ils s’entraident pour avancer et porter leurs manuscrits au-delà d’un premier jet.

Les idées toutes simples sont souvent, oh combien, délicates à mettre en œuvre : il faut organiser – et ce sera un forum avec des sections, pour les romans, pour les nouvelles-, il faut se limiter – et ce sera pour la seule SFFF en français -, et enfin il faut se lancer avec des amis, des efforts, de la persévérance, de la volonté, du courage, de la persévérance encore…

Aujourd’hui, plus de 800 inscrits fréquentent le forum. Le cycle* CoCyclics de travail des romans peut déjà se réjouir de nombreux succès, et de pas moins de 10 cycles en cours au printemps 2013.

Depuis février, trois nouveaux auteurs sont entrés en cycle. Les aperçus de leurs romans sont prometteurs :

-> Arya, avec un roman de Dark-fantasy destiné à un public adulte : "Le roi des fauves"
« Dans un monde de fantasy nordique, trois jeunes sont pris au piège d’une justice expéditive et cruelle. Ils sont condamnés à ingérer un parasite qui les changera en berserkirs, des hommes-bêtes enragés. Alors que le mal grandit en eux, ils ont sept jours pour trouver une solution. Commence alors une fuite en avant, où les amis d’hier devront rester forts et soudés, pour lutter contre les autres… et contre eux-mêmes. »

-> Guillaume, avec un roman de fantastique/Dark-fantasy orienté jeunes adultes & adultes : "La ville qui ne voulait plus rêver"
« Depuis que le Marchand Einrich Argail organise des fouilles dans une antique cité indigène, les habitants de Phardarianne subissent des rêves étranges. Dans le même temps, Pierre Dazille expose à André et Sophie Argail ses recherches sur les mécanismes de la peur. Mais les cauchemars s’intensifient et ils vont tous se retrouver malgré eux mêlés à la tourmente qui s’apprête à s’abattre. Qui sont ces indigènes difformes, peut-on en tirer profit ? A trop hésiter, la ville risque fort de sombrer dans la folie

-> Scipion avec un roman de Fantasy pour jeunes adultes & adultes : "La guerre des deux lunes, tome I"
« Deux frères. L'un, mage très puissant, domine la République tyrénienne. L'autre, fine lame, en est l'une des étoiles montantes. Mais dans les hautes sphères du pouvoir, au Sénat, dans les vieilles cités soumises de Jugarta et d'Atharsès, jusqu'aux ruelles de Tyrène, une conspiration mortelle se trame dans l'ombre. Qui parviendra à sauver la république ? »

Ces trois arrivants, aidés par des lecteurs volontaires et entrainés (les bêtas-lecteurs !) ont déjà franchi la première étape du cycle. En phase I, comme Fred et son roman "Cratère", ils ont étudié les remarques de structure et de fond soulevées par les études de leurs manuscrits. Ils ont pu réagir, questionner, s’interroger aussi sur les points forts et les points à améliorer que leur signalaient les bêtas-lecteurs.

Tous trois ont ensuite établi un plan de travail et sont entrés en phase II, rejoignant Celia, avec son roman "Creep Show", et Isa S avec "Thirion et le lait de dragon ", pour rédiger une version de leurs manuscrits améliorant selon les cas univers, intrigues ou personnages.

Guillaume et Arya sont parvenus au bout de ce travail, et entrés en phase III, pour soumettre la nouvelle version de leur manuscrit à de nouveaux bêtas-lecteurs, en vue d’une relecture axée cette fois fond et forme. Avec Pandora sur "Ticket gagnant" et Isaiah sur "Or et Nuit", la phase III du cycle compte donc quatre auteurs en travail, et peut-être bientôt cinq, car Desienne annonce son arrivée prochaine, avec "Les Dividendes de l'Apocalypse ".

En phase I comme en phase III, plusieurs bêtas lecteurs se groupent pour relire chaque roman, afin d’émettre des remarques concertées, argumentées, et les plus complètes possibles. Cinq auteurs en phase III, cela ne signifie pas moins de quinze bêta-lecteurs qui se proposent et qui travaillent avec soin et conscience sur les manuscrits qui leur sont confiés.

Munis de ces avis circonstanciés, Ermina, et son roman "Timraza ", sont, eux, en phase IV, pour la correction finale du manuscrit. Le programme comprend par exemple un peu plus de tension, une accentuation du ton et des dialogues, l’éradication de certains darlings** involontaires. Sans compter, hélas, l’inévitable chasse aux répétitions, si fastidieuse aux écrivains.

Tous ceux qui se sont engagés dans ce travail vous diront que combien il est long et prenant, même si c’est pour la bonne cause. Comme leurs prédécesseurs, nos dix auteurs en cycle méritent bien les encouragements et le soutien que leurs apportent ceux qui suivent leurs travaux par l’intermédiaire du forum.

Souhaitons leur de rejoindre bientôt Sycophante, qui a terminé récemment le cycle avec "Les Pirates de l'Escroc-Griffe", tout comme Elfine noire, avec "La nuit des Coeurs froids"(article prochainement sur le blog !).


**darling (chérie en français) : tournure ou portion de phrase souvent imagée qu’un auteur a tendance à mettre et remettre dans ses écrits.

Merci à Conteuse pour la rédaction de cet article. Elle vous donne rendez-vous dans trois mois pour un nouveau bilan ! 

lundi 3 juin 2013

Imaginales 2013 : auteurs en démonstration

Si les Imaginales constituent un moment privilégié pour les lecteurs de rencontrer des auteurs, l’inverse est également vrai. Cette année, deux jeunes auteurs fréquentant le forum CoCyclics ont accepté de partager leur expérience avec nous : Olivier Gechter, auteur, chez Céléphaïs, du Baron Noir, et Lionel Behra, qui a écrit Les Arcanes du temps, aux éditions Rebelle.



Olivier Gechter nous explique l’organisation de sa venue : « C'est Laurent Girardon [éditeur chez Céléphaïs ; ndr] qui a tout fait. Je suis arrivé la veille en Lorraine pour rendre visite à un copain (j'avais oublié à quel point c'était vert, les Vosges). J'ai retrouvé Laurent le lendemain à dix heures avec les croissants. Donc je n'ai pas trop transpiré avant. J'ai compensé après en me démenant pour attirer du monde sur le stand. Ça a plutôt bien marché. »

Pour Lionel Behra, cela s’est passé un peu différemment. Ayant participé avec succès au speed-dating en 2011, l’auteur était en relation avec Stéphanie Nicot. S’il s’est retrouvé à occuper le stand des éditions Rebelle, les organisateurs de Imaginales lui ont également permis de participer à plusieurs conférences : « La table ronde sur les anciens participants au speed-dating n’a pas été programmée, mais Stéphanie Nicot m’a inscrit à deux autres : "L'uchronie et les voyages temporels", ainsi que "Trouver son éditeur pour son premier roman". »


De plus, l’auteur a également été invité à rencontrer des lycéens : « On m'a demandé d'aller à une repas-discussion avec une trentaine d'étudiants, plutôt que d'accompagner Silène [ndr : qui coachait le speed-dating de cette année]. Normalement un seul auteur était prévu pour cette manifestation (Yvan Bidiville), mais vu le nombre d'étudiants inscrits, les organisateurs ont trouvé plus pertinent que j'aille à ce repas plutôt qu'au speed-dating. »
« Bien sûr, on ressent de la fierté à participer à des tables rondes, continue Lionel Behra. Je n'ai pas l'habitude de parler dans un micro face à un public. Mais mes deux tables rondes se sont bien passées. Lors de celle sur l'uchronie, j'étais entouré de spécialistes du sujet, alors que moi, j'ai découvert après avoir l'écrit que mon roman pouvait rentrer dans cette catégorie. Heureusement les questions n'étaient pas piégées et je m'en suis sorti honorablement. Même lors de la conférence sur le premier roman, j'étais l'intervenant le moins expérimenté. Vu le thème, je pensais être entouré de novices comme moi, mais ce n'était pas vraiment le cas. Mon premier roman est sorti en février 2013, alors que les autres évoquaient leur livre publié en 2010 ou 2011 par exemple, et en étaient à leur 3e ou 4e roman. »

Olivier Gechter, de son côté, est resté toute sa journée de présence, sur le stand de son éditeur. Mais ce n’est pas l'aura du festival qui l’a impressionné : « Je vais souvent à des salons professionnels pour mon boulot. J'ai pris ça de la même façon : j'y allais pour vendre, voir des collègues sympas (trop pour les citer) et pour discuter avec des "pros". J'ai été ravi de rencontrer Andreas Eschbach et Gabriel Katz par exemple. »
Le public se concentrait sur les auteurs invités du salon, installés au milieu de la bulle du livre. Pour attirer l'attention des visiteurs vers les petites maisons d'édition disposées tout autour, il fallait ruser. De cette expérience, Olivier en retire quelques leçons : « Pour rencontrer le public, il faut se mettre en travers de son chemin. Quand j'ai compris ça, je n'ai plus arrêté de discuter et de signer des dédicaces pour mon Baron Noir. J'ai aussi croisé des lecteurs qui me suivent depuis mes débuts, il y a plus de 10 ans. C'est chouette. Dommage de n'avoir pas eu le temps d'assister à une conférence. Ce sera pour l'an prochain. »

Le temps de rencontrer leurs lecteurs pour des dédicaces et de participer aux différents évènements organisés par le festival, et voici les auteurs déjà sur le retour, à rejoindre leurs pénates et leurs prochains romans. Et à penser à leurs futurs salons : « J'ai appris que j'étais dans la liste des invités officiels aux Halliennales d'octobre 2013 (le thème de cette année, c'est le temps), et j'espère être de nouveau invité aux imaginales l'année prochaine, » confie Lionel Behra.
Quant à Olivier Gechter, c’est à un autre salon qu’il rend hommage dans une dernière ligne : « Zone Franche […] J'y vais en voisin, et j'ai une grande affection pour ce salon qui m'a permis de faire mes armes. Marie-Charlotte Delmas est un peu la bonne fée qui s'est penchée sur mon berceau et je ne vais pas l'oublier. »

Merci à Célia Deiana pour la rédaction de cet article ! 

Notes :
Le site d'Olivier Gechter s'intitule "Imagination à la demande / Gros, demi-gros, détail"
Le site de Lionel Behra s'intitule "Les Arcanes du temps".

Rappel : vous pouvez écouter les conférences des Imaginales sur le site d'actusf à cette adresse : http://www.actusf.com/spip/?page=conferences&id_rubrique=4

Quelques compte-rendus d'auteurs et d'illustrateurs invités des Imaginales :