vendredi 30 septembre 2011

Dans trois mois, 2012 !

Comme chaque trimestre, Conteuse nous rapporte les dessous de la Mare, avec bêta-lecteurs et bêtas-lectures à foison !

Tout d’abord, félicitation aux grenouilles qui ont rejoint les bêta-lecteurs pour ce trimestre :
-> Ermina
-> Froucle
-> Chocolaa
-> LHomme au chapeau
-> Isa S

Puis tous nos encouragements à celles qui sont entrées en cycle au cours des trois derniers mois :
-> Aelys, avec « La couleur de l'aube »
-> Macalys, avec « Mary's Blues »

Et enfin un grand bravo au manuscrit estampillé qui a été publié ce mois-ci :
-> Emile Delcroix et l’ombre sur Paris, aux Éditions Walrus (Mandesandre)

Si l’on considère les estampilles délivrées avant décembre 2010, la sortie de ce roman porte le nombre d’estampilles publiées à 5 sur 10 (et quatre autres ont annoncé une publication à venir - soit au final un ratio remarquable !).



L’été a encouragé les grenouilles en cycles, et nombreuses sont celles qui ont progressé dans leur travail :
Quatre ont terminé leur phase I :
-> Scipion, pour « La vieille paire de lunettes »
-> Khellendros, pour « Les Reflets d'Earanë »
-> GabrielleTrompeLaMort, pour « L'étrange cas du docteur Ravna et de Monsieur Gray »
-> Aelys, pour « La Couleur de l'aube »
Munies des remarques de leurs bêta-lecteurs et d’un plan de travail, elles avancent désormais sur leurs corrections de phase II.

Corrections de phase II qui se sont terminées en août pour :
-> Roanne, pour « Dans les pas de Romane »
Ses bêta-lecteurs de phase III travaillent désormais à l'analyse de la dernière version de son manuscrit.

Fin aout et septembre ont vu trois grenouilles se lancer dans les corrections de phase IV :
-> Kira, pour « Marcheurs de rêves »
-> Elikya, pour « Kaefra, Cité de la terre et du ciel »
-> Blackwatch, pour « Les Outrepasseurs »
Finiront-elles leurs cycles dans le trimestre à venir ? Aurons-nous une nouvelle estampille à fêter en 2011 ? Les paris sont ouverts !


Conteuse, et l'équipe de Tintama(r)re

samedi 24 septembre 2011

Émile Delcroix : de l'idée à l'édition !

Suite à la sortie numérique d'Émile Delcroix et l’ombre sur Paris, Jacques Fuentealba a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Merci à lui de nous éclairer sur le parcours éditorial de son livre !


Comment en es-tu venu à écrire Émile Delcroix et l’ombre sur Paris ?


Pendant très longtemps, j’ai eu un rapport assez particulier au steampunk. Je trouvais le genre en lui-même génial, avec ce mélange de savants fous, d’Histoire distordue, d’hommes politiques, penseurs, artistes « réels » côtoyant des personnages de fiction... Mais pour moi, cela me semblait extrêmement difficile d’écrire dans ce type d’univers. Pour être à la hauteur, il aurait fallu se montrer rudement calé en Histoire, ainsi qu’en littérature populaire du XIXème siècle. L’un de mes blocages provient sans doute du jeu de rôles Château Falkenstein, aux illustrations de couvertures (et certaines intérieures) magnifiques, mais à la mise en place de parties, dans mon souvenir, peu évidente. Il me semble ne jamais être arrivé à faire un seul scénario en tant que maître de jeu. Avec le recul, je me dis que je n’étais peut-être tout simplement pas prêt, mais que la lecture du jeu et les recherches faites à gauche à droite ont pu nourrir, qui sait, la base d’un roman à paraître des années plus tard.

La rédaction d’Émile Delcroix et l’ombre sur Paris débute en 2007, avec pour titre provisoire Paris by gaslight. Deux éléments déclencheurs : la lecture de la nouvelle de Yohan Vasse « Je rêvais des Fays » dans le AOC n°4 et la lecture du dossier jeunesse dans le Présence d’Esprits n°48, avec justement une couverture steampunk à souhait. De ces deux lectures, je tirais beaucoup d’enthousiasme et l’envie de m’atteler à l’écriture d’un roman jeunesse haut en couleur, flamboyant dans le Paris d’un XIXème siècle revisité. Cela faisait suite également à l’achèvement d’un roman très sombre, Retour à Salem, où la couleur privilégiée et le ton étaient surtout le noir, un roman qui m’a pas mal collé aux basques et occupé l’esprit en relecture, réécriture et correction. On y trouvait aussi du rouge sanglant et un éventail de personnages plus ou moins gris sur l’échelle de valeur allant du Bien au Mal. Avec Émile Delcroix, je voulais m’aérer l’esprit avec un texte plus léger, ainsi que me « mettre en danger » en écrivant quelque chose qui m’était un peu étranger, dans un sous-genre qui ne m’était pas familier, pour un public que je ne visais pas habituellement : les ados-adultes... Mais, au bout du compte, je me suis retrouvé à écrire du Fuentealba [rires]. Et au fur et à mesure des versions, je jetai un certain nombre de passerelles avec d’autres de mes textes (notamment ceux du cycle du Sunset Circus).



Pourquoi l’avoir présenté en cycle ?


En février 2008, après avoir terminé et retravaillé le roman, je l’ai envoyé à une dizaine d’éditeurs jeunesse, et ai essuyé autant de refus dans les mois qui ont suivi. Pour moi, le texte était « achevé », mais je sentais bien qu’il pouvait être perçu comme non-publiable par la plupart des éditeurs jeunesse, parce qu’assez dense (beaucoup d’éléments d’univers présentés, ça fuse un peu dans tous les coins) et avec un style pas toujours facilement abordable, comme j’avais essayé de retrouver une plume un peu apprêtée, propre à certains romans du XIXème siècle.
Je fais partie de ces auteurs qui, à tort ou à raison, ont pas mal de difficultés à reprendre un texte une fois achevé, que ce soit de mon propre chef ou sous l’impulsion d’un lecteur/éditeur/rédacteur en chef de fanzines... Je trouvais la démarche de CoCyclics très intéressante et je me disais qu’il serait très enrichissant pour moi, non seulement sur ce roman, mais sur mon écriture en général, de me remettre en question sur un texte long. J’avais eu pas mal de discussions passionnantes avec Lionel Bénard de Borderline (et d’autres personnes gravitant autour de ce fanzine, comme Maxime Le Dain ou Anaël Verdier), sur le métier d’écrivain, sur ce que cela signifiait d’aborder l’écriture d’un point de vue professionnel, en mettant de côté son égo pour aboutir au meilleur texte possible...

Je savais donc qu’il fallait que je franchisse une étape pour progresser et me décider à retravailler un roman sous le regard d’inconnus. Mais je ne me voyais pas reprendre un roman court que j’avais également fini en 2007, Le cortège des fous, car il me semblait trop barré, expérimental et surtout trop personnel, pour supporter de passer par un cycle sans risque d’en sortir dénaturé. En fait, j’étais très content de ce roman parce que je pensais avoir atteint ce que je recherchais, à peu de choses près, ce qui n’était pas le cas d’Émile Delcroix. Pour ce dernier, je sentais bien qu’il y avait encore une certaine « marge de progression ».


Que retires-tu de ce passage du livre en bêta-lecture ?


Qu’Émile Delcroix était en effet bien perfectible ! La bêta-lecture a été l’occasion de remettre à plat l’univers du roman, les interactions des personnages les uns avec les autres, de déterminer vraiment les factions en présence, de clarifier un certain nombre de points de background, de trouver des moyens d’augmenter la tension dramatique et faire en sorte que le lecteur se sente plus impliqué. Même jusqu’à la fin du cycle, j’ai eu l’occasion de traquer d’ultimes incohérences avec l’aide des bêta-lecteurs.

Conteuse et Arnaldus, les alpha-lecteurs, ont appuyé sur un certain nombre de points qui faisaient mal et qui pouvaient déranger le lecteur lambda. Ça a été des moments de doute, de remise en question et d’acceptation pour la plupart des points évoqués. J’ai tâché notamment de réduire la passivité du personnage principal et l’impression qu’il pouvait donner d’être un peu choyé par l’auteur (il y avait toujours quelqu’un pour l’aider, le soutenir, le secourir...). Je ne suis pas revenu, par contre, sur d’autres aspects, comme le rapport du personnage avec les femmes – le fait par exemple, qu’il puisse être amoureux de Floriane, mais que les charmes d’autres filles ne le laissent pas insensibles. L’adolescence est un moment où les hormones sont en ébullition, après tout. J’ai également conservé ce qui était pour moi un pilier de la structure du roman, le fait que l’enjeu du protagoniste change au milieu de l’œuvre, laquelle prend alors une autre direction, après une première « résolution » du nœud de l’histoire.

Je dois dire que les grenouilles qui m’ont suivi sur le cycle ont été particulièrement efficaces et ont su me faire des remarques pertinentes et bien construites, tout en me soutenant lorsque j’avais des petits coups de moins bien, lorsque je flanchais devant la tâche qui m’attendait (et me semblait colossale, dès lors que je devais réécrire un passage).


Comment s’est passée ta recherche d’éditeur ? Stressée ou pas ?


Je suis parti du principe que je devais viser de gros éditeurs. Le cycle avait renforcé ma conviction que ce roman avait un très gros potentiel (certains des bêta-lecteurs n’arrêtaient pas de me le dire, dès que je commençais à montrer le moindre signe d’abattement !) J’étais plutôt confiant, ce qui ne m’empêcha pas d’être assez stressé également, car je plaçai la barre haut et que je n’avais pas vraiment de nom dans le milieu. Ce que je présentais était en effet mon premier roman (même s’il s’agissait en fait du quatrième que j’écrivais, et que j’avais eu deux publications de romans avortées pour cause d’éditeur qui met la clé sous la porte ou de mésentente sur le contrat). Tout reposait donc sur le roman lui-même, d’une part, et la bonne réputation que CoCyclics était en train d’acquérir d’autre part.

Le collectif m’a en effet ouvert des portes qui seraient sans doute restées fermées si le roman n’était pas passé par le cycle. Cela a donc été l’occasion d’approcher des éditeurs connus sur la place comme Xavier Décousus de Gründ ou Stéphane Marsan de Bragelonne, et d’échanger avec eux sur le roman, et plus largement sur la littérature et l’écriture, ce qui ne peut être que très enrichissant dans l’absolu.


Ton livre va sortir chez un éditeur 100% numérique ? Est-ce que beaucoup de choses diffèrent par rapport à l’édition traditionnelle ?

Comptes-tu quand même chercher un éditeur-papier ?


Walrus-books est effectivement un éditeur numérique. Quant à savoir si ça change beaucoup de choses par rapport à l’édition traditionnelle... je te répondrai après usage ! [rires]

Déjà, les dédicaces me laissent dubitatif... Comment fait-on ? Ensuite, le pourcentage prévu pour l’auteur est bien plus important que dans l’édition traditionnelle, ce qui est juste, puisqu’il y a tout un tas d’intermédiaires qui disparaissent avec le numérique. Il est également possible que le roman numérique ait quelques petits plus, le côté « livre augmenté », si cher à l’éditeur... Bon, ça ne sera pas le Kadath préparé par Walrus pour le compte de Mnémos non plus !

Ce que ça change également, que ce soit cet éditeur-là, à la pointe de ce qui se fait en numérique, qui publie Émile Delcroix et l’ombre sur Paris, plutôt qu’un éditeur traditionnel du milieu, c’est que le public visé n’est pas du tout le même. On ne s’adresse pas uniquement aux lecteurs de l’imaginaire.

Ce qui change également, c’est le rapport au livre même comme œuvre littéraire, avant toute chose. Pour certains, il faudrait limite « révérer » l’objet papier (j’adore avoir des bouquins pleins la maison en attendant, mais la dématérialisation peut aussi avoir du bon), certains éditeurs traditionnels agiteront l’épouvantail de la mort du livre, avec une bonne part de mauvaise foi… À mon avis, c’est dans le numérique qu’une nouvelle offre peut se faire, qu’une nouvelle donne peut se jouer. Peut-être que je me trompe. Peut-être que là aussi, on va se retrouver avec un simili-choix rapidement verrouillé, dès lors que les rois de la communication vont nous servir leur soupe livresque insipide (en nous faisant croire qu’un bouquin dispensable est génial à grands renforts de matraquage publicitaire...). Mais pour l’instant en tout cas, j’ai l’impression que le numérique permet à l’éditeur de prendre plus de risques et de publier des textes un peu « différents » (il n’y a qu’à voir le catalogue de Walrus par exemple), tout simplement parce que les coûts pour sortir un livre sont moindres : pas d’impression, pas de stock de livres, pas besoin de s’occuper de la distribution non plus (et donc pas de risque de retours mortifères).

Enfin, un autre point positif à voir, dans l’édition numérique, c’est que les livres ne sont pas obsolètes au bout d’un trimestre (rappelons que la durée de vie d’un livre dans l’édition traditionnelle est de 3 mois, passé ce délai, il est trop vieux, s’il n’a pas trouvé son public, pour rester sur les lutrins et les tables d’expositions)... et pas de pilons ! Jamais !

Pour l’éditeur papier, je me tâte. Je ne suis pas très pressé d’en trouver un, en réalité. Je trouve pour le moins étrange de publier un roman chez deux éditeurs différents… dans la même langue. Mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas me retrouver à le faire, d’autant que j’ai déjà des publications de textes « éclatées » prévues (nouvelles en recueil dont certaines seront aussi publiées en anthologies papier chez plusieurs éditeurs).


Que peut-on te souhaiter pour la sortie d’Émile Delcroix ?


Je sens que je ne vais pas être super original, sur ce coup-là… Souhaitez-moi le meilleur ! En fait, j’aimerais arriver à toucher autant un public adolescent (15 ans et plus) qu’adulte, ainsi que je l’avais souhaité au moment de commencer la rédaction du roman. Et accessoirement, que ça me donne toute l’Inspiration nécessaire pour écrire la suite des aventures d’Émile Delcroix !

mardi 20 septembre 2011

Émile Delcroix et l'ombre sur Paris - Jacques Fuentealba



Aujourd’hui, un auteur estampillé entre de plein pied dans l’aventure numérique ! C’est avec un doigt sur l’écran tactile de nos liseuses que CoCyclics annonce la sortie d’Émile Delcroix et l’ombre sur Paris, de Jacques Fuentealba, chez Walrus !

Quatrième de couverture :

1863, dans un Paris peuplé de créatures fantastiques et de machines extraordinaires.
Émile Delcroix est un jeune étudiant aux Beaux-Arsestranges animé de deux passions, l’une Artistique, l’autre personnelle. D’un côté, il tente depuis des mois d’extirper du papier sa Muse, quintessence de son Talent et de son Inspiration. De l’autre, il y a Floriane, cette splendide Actrice aux cheveux émeraude dont il est épris. Mais les choses changent le jour où Émile se fait voler sa Muse nouvellement née par un sombre et mystérieux personnage.
Des Catacombes à la Cour Chthonienne, des passages secrets de la Sorbonne aux toits de la capitale, le jeune Artiste n’aura de cesse de la retrouver. Mais pendant ce temps, une ombre s’étend sur Paris : une sourde menace s’approche…


Voici également l’occasion de laisser trois de ses bêta-lecteurs s’exprimer sur leur travail en monde steampunk !

Conteuse parle de la phase I, celle de l’alpha-lecture :
« Tout d'abord, en tant que bêta phase I, au tout début du manuscrit, j'ai été favorablement impressionnée par le rythme et la fluidité des descriptions, des situations. L’auteur qu’Arnaldus et moi nous apprêtions à lire en phase I avait une plume de qualité, indéniablement.
Ensuite, nous avons plongé dans l’univers d’Émile. Un univers riche, à n’en pas douter, où de nombreux fils d’intrigue se croisaient et se mêlaient. Nous avons posé des questions, cherché à comprendre tel ou tel point. Les réponses nous ont dévoilé un monde complexe, apte à soutenir plusieurs histoires. Les facultés créatrices de Jacques nous ont impressionnés.
Après nos premiers échanges, nous avons suggéré la rédaction de fiches de personnages. Puis Arnaldus a inventé un petit tableau Excel d’analyse de tension par thème, pour suivre les évolutions des différents chapitres et le suspens global. Un petit tableau qui a intéressé d’autres grenouilles. Nous avons ensuite relu plusieurs versions de synopsis, pour aider Jacques à trouver un centrage optimum de l’intrigue.
Ces intenses réflexions se sont poursuivies presque un an (aout 2008 – juillet 2009). Puis Jacques a établi une trame de travail, et engagé sa phase II, avec tous nos souhaits. »

Arnaldus ajoute :
« Lorsque j’ai découvert le manuscrit de Jacques, lors de son premier cycle de bêta–lecture sur CoCyclics, j’ai été immédiatement émerveillé par son univers. Ce Paris alternatif, transformé par cette simple et géniale idée que la puissance évocatrice de l’Art devienne force de modification du réel, que la métaphore devienne transformation, est le plus extraordinaire exemple de sens of wonder qu’il m’a été donné de ressentir depuis longtemps. Je me souviens avoir pensé, avec plus qu’une pointe d’envie, « mais pourquoi n’ai-je jamais pensé à cela ? »
Notre travail à Conteuse et à moi à principalement concerné les aspects « classiques » du manuscrit de Jacques, et nous avons à de nombreuses reprises constaté l’exubérance de son imagination. Chacune de nos questions dévoilait un aspect de l’univers de l’auteur, déjà prévu et pensé par lui. Sans exagérer, le monde qu’il a créé est assez riche pour une dizaine de romans, au moins. Je souhaite à celui-ci, le premier, un magnifique destin. »

Ereneril a participé à la phase III :
« Lors de la soumission du roman, j'ai été immédiatement conquis par le style de l'auteur. Mais, c'est un paradoxe, j'avais hésité à voter "non", ne voyant pas comment aider Jacques à améliorer son roman qui me paraissait d'une trop bonne qualité pour que je puisse l'aider. Je n'ai donc découvert Émile Delcroix qu'en phase III, alors qu'il était à la recherche de Bêta pour traquer les coquilles et autres imperfections.
Cette lecture fut un véritable bonheur. L'ambiance mêlant le Paris fantastique dans un univers "Steampunk" est parfaitement rendue et les errances d'Emile dans les rues et les sous-sols de la capitale m'ont captivé. Ce roman est prenant tant par son histoire mystérieuse à souhait que par l'ambiance qu'il rend de la première à la dernière page.
De plus, ne boudons pas notre plaisir, Jacques distille régulièrement des références décalées sur l'architecture, les monuments et lieux célèbres de Paris. Quiconque est un jour entré à la Bibliothèque Sainte-Geneviève et en a admiré la solennité ne peut qu'arborer un sourire complice réjoui à la description de la bibliothèque Sainte-Guenièvre que visite le héros.
Une bonne histoire, un style travaillé mais fluide, une ambiance prenante et des références nostalgiques. Que demander de plus ? »

Enfin Khellendros donne définitivement envie de découvrir Émile Delcroix … :
« À la lecture de la soumission du manuscrit de Jacques, il y avait déjà toutes les accroches et les promesses d'un grand roman : le dépaysement dans un cadre connu, des créatures dans la même tendance, à la fois classiques et à redécouvrir (vampires, golems,...) et surtout, des pépites d'idées les Beaux-Arsestranges, les Muses.
Lors du cycle, ces premières impressions se sont vues confirmées et nous avons eu le plaisir de corriger (durant la phase III dans mon cas), un livre qui parle aussi bien aux artistes qu'aux férus d'action et de suspens. Bref, Émile Delcroix, un super moment de bêta-lecture et de travail avec Jacques Fuentealba et un super livre au final ! »

Nous nous joignons à nos quatre témoins pour souhaiter un beau parcours à Jacques Fuentealba et Émile Delcroix!

dimanche 11 septembre 2011

Il y a très longtemps, dans une galaxie très lointaine, écrivaient des grenouilles...



A la fin du mois d’avril 2011, les bêta-lecteurs de CoCyclics ont vu avec une pointe d’étonnement un nouveau sous-forum apparaître. Puis un message des permanents leur expliqua ce que signifiait l’étrange titre « Antho SF Zone Franche 2012 ».
Les anthologistes du futur Destination Univers, soit Jean-Claude Dunyach et Jeanne A. Debats, proposaient d’ouvrir leur futur ouvrage à de jeunes auteurs, membres de CoCyclics. L’organisation en avait été discutée et décidée : accès libre pour les bêta-lecteurs et après une mini candidature pour les nouvellistes.
Nous nous retrouvâmes donc une quarantaine de grenouilles, attablées dans la cantina galactique, à nous demander ce que nous pouvions bien faire dans ce Faucon Millenium. Les tenanciers, Iluinar, Swald et Koïnsky, nous ont accueillis aux petits oignons et nous nous sommes finalement trouvés à notre aise.
Spécialistes du space opera, le thème de l’anthologie, ou non, les discussions ont débuté, entre l’étonnement de se voir proposer une telle opportunité et la peur du hors-sujet.
Et là, quelque chose se passa…
Comme sur les autres fils de lecture, pour un texte écrit, il fallait obligatoirement bêta-lire d’autres textes. Nous avons appliqué le même principe d’entraide que sur le reste du forum, mais avec un nombre restreint de participants et, surtout, travaillant tous sur le même thème.
Aujourd’hui que ceux qui ont envoyé leur(s) texte(s) attendent le verdict, Tintama(r)re a souhaité revenir sur cette expérience enrichissante à plus d’un niveau, en donnant la parole à ses participants, auteurs ou bêtas (car oui, certains ont simplement et généreusement donné de leur personne sans soumettre de texte !)
Swald, bêta-lectrice, commence : « J'ai beaucoup aimé le fait que l'anthologie concerne un genre, le space opera, et non pas un thème. Les textes que j'ai lus abordaient des thématiques très différentes, et sur des tons variés ! J'ai aussi apprécié de rencontrer de nombreuses grenouilles qui, d'habitude, écrivent peu ou pas de nouvelles, et avec lesquelles je n'avais eu que très rarement l'occasion d'échanger […]
Et, surtout, l'esprit Cocyclics a frappé !
Dans la cantina, les idées ont fusé (c'est le cas de le dire) dès les premiers jours, et chaque participant a eu à cœur de ne pas empiéter sur le travail des autres. Certaines idées ont été réajustées pour ne pas écrire un texte trop proche de celui du collègue. Une grande marque de respect pour le travail d'autrui. Une véritable entraide.»
LHomme au Chapeau, nouvelle grenouille, qui a dû faire acte de candidature pour participer, explique ainsi sa démarche : « Je suis venu parce le thème de l'AT me plaisait, parce que j'avais dans mes cartons le tout début d'un texte écrit il y a 15 ans et qui ne demandait qu'à aboutir (sans CoCyclics il serait encore en train de roupiller). Parce que le défi me semblait à ma mesure et que c'est par le défi qu'on progresse, parce que je pressentais que, dans le contexte de la mare, ça serait un épisode intéressant de ma vie.
Le résultat a dépassé mes espérances (quoi qu'il arrive dans quelques jours).
Je crois n'avoir jamais travaillé sur un texte à ce point. »
Pandora, quant à elle, n’a pas écrit de texte, mais a bêta-lu certains participants : « J'ai pris beaucoup de plaisir à lire et bêta-lire, même hors du cadre d'un rendu de bêtas, comme l'a fait une majorité de participants qui ont bien joué le jeu. C'est dans le même esprit que je suis venue bêta-lire les nouvelles postées dans les derniers jours afin que leurs auteurs retardataires aient de la matière pour retravailler leur texte.
Avec ma casquette de permanente, j'ai aussi beaucoup aimé travailler et échanger avec Swald, Iluinar et Koïnsky, les tenanciers de la cantina galactique dans laquelle il a régné une super ambiance et un très bon esprit. Les derniers jours ont été chauds, puisqu'il a fallu valider la participation à l'AT et donner l'adresse des anthologistes à près de 37 participants (certains nous avaient contactés plus tôt) mais grâce à l'aide active des maîtres nageurs, nous avons répondu très vite, il me semble. »
Sytra, grande amatrice du genre, voit déjà plus loin que l’appel à texte : « Je repars de cet AT avec plusieurs idées pour des histoires de space opera, mais qui ont pris trop d'ampleur pour que je puisse les faire tenir dans une nouvelle. J'ai donc quelques nouveaux scénarios pour des romans ou des novellas qui ont été mis en attente jusqu'à ce que j’aie le temps de les coucher sur le papier. Je repars aussi avec le sentiment d'avoir beaucoup appris, grâce à d’excellentes bêtas reçues sur ma nouvelle, et aussi grâce à la grande diversité des textes que j'ai pus lire et qui m'ont fait découvrir bien des visages du space opera auxquels je ne m'attendais pas. »
Le travail collectif a dégagé un sentiment assez unique chez les participants, ce dont je peux moi-même témoigner. Cependant, je préfère laisser la parole à Topaze qui, selon moi, exprime avec ce qu’il faut de lyrisme ce qui s’est passé pendant quatre mois :
« Je me souviens encore de mes années d'enfance passées à fouiller dans les cartons de mon papa, lui aussi mordu de science-fiction. Plusieurs mètres cubes d'histoires de planet-opera, d'uchronie, d'anticipation, de hard SF, de space opera... qui n'attendaient qu'un petit curieux pour les ouvrir et les faire revivre. L'élan que j'ai ressenti dans chacun de ces livres, c'est celui qui m'a donné envie d'écrire de la science-fiction, c'est celui que je veux insuffler dans mes histoires. Selon moi, c'est ce souffle si particulier et cette ambiance à nulle autre pareille qui font de la science-fiction un genre unique, à part, le terrain de jeu absolu, où tout devient possible.
J'ai été ravi de produire mon texte et de lire celui des autres. J'ai pris plaisir à lire leurs histoires, à me plonger, à nouveau, dans une palette d'imaginaires multiples. Au fond, dans chacun des textes produits par les grenouilles, j'ai retrouvé, j'ai ressenti, cet ingrédient si particulier, cette touche invisible, que l'on ne saurait nommer et qui est à l'origine de la beauté de ce genre. »
Et si l’on préfère un avis plus synthétique, je me réfère aux paroles de Desienne, toujours direct : « Cela fait un petit moment que je traîne mes palmes dans la mare, j'ai le sentiment qu'on a rarement atteint un tel niveau d'engagement ou de créativité. »
Oui certes, mais si nos textes ne sont finalement pas acceptés ?
Et LHomme au Chapeau d’ajouter : « Plusieurs l'ont dit : sélectionnés ou pas, c'était un vrai bonheur. »


Célia et l'équipe de Tintama(r)re

Image : Hubble Space Telescope-Image of Supernova 1994D (SN1994D) in galaxy NGC 4526 (SN 1994D is the bright spot on the lower left)