samedi 21 mai 2011

De l'idée à la couverture...

Vous voilà dans une librairie, cherchant votre futur coup de cœur – vous savez bien, ce livre qui vous fera passer une nuit blanche, accroché aux pages – quand, tout à coup, une illustration attire votre regard. Vous avez à peine le temps de la trouver magnifique que vous avez déjà attrapé le livre pour dévorer la quatrième de couverture.

Parfois la couverture nous séduit avant même l’histoire, elle en est à la fois la présentation et l’aboutissement ! Autant dire que son choix est crucial pour les auteurs (et leurs éditeurs).

Aujourd’hui l’équipe de Tintama(r)re se penche sur la symbiose nécessaire entre auteur, illustrateur et éditeur à travers plusieurs questions. Nous avons réussi (gloire au nénuphou) à convaincre un duo auteur et éditeur de dévoiler leurs secrets pour une couverture réussie, à savoir celle du premier roman d'Arnaud Duval, Les Pousse-Pierres ! Un simple coup d’œil permet de voir que cette image réunit les éléments propres à la science-fiction (par exemple, l’espace et un vaisseau spatial) tout en soulignant au premier plan l’importance des personnages.

Chaque éditeur travaille avec plusieurs illustrateurs, choisis généralement sur « book ». Ces derniers peuvent posséder un site (blog, site professionnel, compte Deviant Art) qui permet à l’éditeur d’apprécier leurs dernières œuvres lors de la recherche d’un illustrateur pour un roman.

Alexis, l’éditeur des Éditions du Riez, nous explique comment s’est effectué le choix de l'illustrateur :
Chabeuh nous avait contacté il y a quelques mois et nous n’avions à l'époque aucun projet pour lui. Nous avons regardé entre-temps ses travaux sur son site (couvertures de Bifrost...) et lorsqu’un projet de couverture pour un roman SF s’est présenté (Les Pousse-Pierres), nous l’avons contacté parce que son travail d’illustrateur nous intéressait.

Nos auteurs grenouilles non publiés sont souvent curieux : quelle part a l'auteur dans le choix d’un illustrateur ? Cela dépend-il de chaque auteur ?
Aux Éditions du Riez, rien ne se fait sans l’aval de l'auteur, nous demandons avec qui il souhaiterait travailler ou nous lui proposons un illustrateur. Ensuite, l’auteur propose ses souhaits à l'illustrateur. Une fois la couverture finalisée, nous donnons notre accord, définitif ou pas. Depuis le début de notre aventure, nous avons toujours été satisfaits.





Côté auteur, Arnaud Duval nous dévoile sa « vision » de l’illustration qu’il souhaitait alors.
Avais-tu une ambiance particulière en tête pour la couverture ? Souhaitais-tu mettre en avant un personnage ?
Ma première idée était la terre vue d’orbite, avec des éléments de l'histoire comme la station Eloane. J’avais également envisagé de montrer les deux personnages principaux ensemble, donc une scène dans la deuxième partie de l'histoire.

Comment s’est fait le travail entre toi et l'illustrateur ?
Chabeuh m’a contacté suite à une suggestion d'Alexis. Nous avons discuté. Je lui ai fait part des suggestions que j’avais déjà transmises à Alexis. Chabeuh m’a aussi demandé s’il pouvait jeter un œil au texte pour se faire une idée. C’est une démarche que je ne peux qu’approuver, très professionnelle. Je lui ai transmis une copie du manuscrit et il l’a lu en entier avant de me proposer trois scènes, et je lui ai donné mon choix très vite.

Pourquoi as-tu choisi cette esquisse plutôt que les deux autres ?
Choix immédiat. J’adore ce qu'a fait Chabeuh car je trouve qu'il a parfaitement saisi la dynamique de cette scène. J’ajoute que pour de la SF, qui est un genre très varié en fait, mais très mal appréhendé en France, je pense que la question de la couverture est vitale et particulièrement délicate (du style : un vaisseau dans l'espace en couverture et 99% des lecteurs partent à l'autre bout de la librairie tandis que les 1% d'autres s’attendent à avoir un space opera galactique ultra hard science et rejetteront tout le reste). Vous me dites : « Oui mais là justement, il y a un vaisseau spatial ». C’est vrai, mais on est sur Terre, on voit la Lune (et la station Eloane qui joue un rôle central dans le roman). De toute façon, c’est clair dans la présentation du livre et la quatrième de couverture que l’action se passe dans l'espace, mais on reste dans le futur proche, et les personnages sont aussi importants que l'intrigue. Bref, je trouve que cette image reflète bien l’esprit du livre, et donc qu’une personne attirée par l’une, appréciera l'autre – enfin, je l’espère.





Merci à Alexis et Arnaud de nous avoir révélé l’envers de la couverture grâce à cette interview !

1 commentaire :

  1. Intéressant de découvrir ce processus et jolie couverture par ailleurs.

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