mardi 12 octobre 2010

En coulisse avec les grenouilles : l'anthologie Légendes! (3/3)


Troisième partie : Nicolas Chapperon, novelliste.

Nicolas Chapperon apparaît au sommaire de l’anthologie Légendes! Sa nouvelle, intitulée « Le soldat à la cuillère », a été bêta-lue sur la Mare, comme tant d’autres textes courts. Nous profitons donc de l’occasion pour interroger la grenouille auteur sur son écriture, l’anthologie et la bêta-lecture.

Q - As-tu fait corriger ta nouvelle dans le Port incertain (Note : le Port est l'espace dédié au travail des nouvelles sur le forum) de CoCyclics ?

R - Oui. C’est un passage obligé pour moi. J’ai besoin de ce regard extérieur sur mes textes pour savoir si l’effet que je recherchais est atteint. Et je n’ai pas trouvé meilleur endroit que CoCyclics pour ça. On y reçoit des avis pertinents et argumentés, rien de mieux pour progresser.

Q - Qu'as pu t'apporter la bêta-lecture de la Mare sur ce texte ?

R - Là, j’ai un peu de mal à m’en souvenir parce que ça date d’il y a deux ans. Je me rappelle avoir hésité sur le point de vue. J’avais essayé d’introduire un personnage à qui l’histoire était racontée mais, en fin de compte, il alourdissait l’histoire pour rien. C’est typiquement le genre de détail difficile à évaluer par soi-même mais qui saute aux yeux des bêta-lecteurs aguerris.

Q - Après avoir reçu ta réponse, comment s'est déroulé le processus éditorial ? Montre un peu aux jeunes grenouilles ce qu'il se passe une fois passée l'étape de l'acceptation.

R - Au moment de la réponse positive, le travail n’est pas terminé, loin de là. L’éditeur apporte son regard sur le texte et suggère des améliorations. C’est un peu comme une bêta-lecture supplémentaire.

Par contre, il vaut mieux éviter de se réjouir trop vite à ce moment là. Outre le travail restant, il faut savoir que, parfois, des projets pour lesquels on a été sélectionné capotent parce que la maison d’édition met la clef sous la porte ou pour d’autres raisons. Je parle en connaissance de cause !

Q - Tu as déjà de nombreuses publications de nouvelles à ton actif, est-ce qu'il y a de grosses différences de travail d'une anthologie à l'autre ?

R - Non, pas vraiment. Le travail éditorial fonctionne toujours sur le même principe. Du moins, c’est ce que j’ai ressenti par mon expérience pas si grosse que ça.

Q - Ecris-tu spécialement pour répondre à des appels à textes (AT) ou ceux-ci sont-ils prétextes à envoyer des nouvelles déjà rédigées ?

R - Les deux mon capitaine ! J’écris parfois spécifiquement pour un AT et, à d’autres moments, non. Le fait de me « forcer » un peu sur certains AT m’a permis d’écrire des textes que je n’aurais jamais écrits sans cette contrainte. Pour celui-ci, il s’agissait d’un texte très ancien (et très mauvais) et l’AT a été l’occasion de le reprendre. Je n’ai gardé que l’idée de base et j’ai tout réécrit.

Q - Comment gères-tu l'attente des réponses ? (et parfois des délais de publication qui s'étirent ?)

R - Une fois mon texte envoyé, je l’oublie et je travaille sur autre chose. Les délais de réponse sont parfois tellement longs que c’est la seule méthode pour tenir. C’est un constat, je ne jette la pierre à personne. Les fanzines, les webzines et les petites maisons d’édition sont souvent tenus par des bénévoles qui ont une vie en dehors et qui font ce qu’ils peuvent pour faire vivre leurs publications.

Q - La joie d'un premier texte accepté est quelque chose d'unique, est-ce qu'on s'habitue, à force ? Comment gères-tu les refus (si tu en as encore !)

R - En fait, mon premier texte accepté correspond aussi à ma première réponse à un AT. Du coup, je n’ai pas vraiment réalisé la chance que j’avais. Par contre, le deuxième succès est venu après une longue série de refus alors là, oui, ça a été quelque chose de spécial. Quant aux autres acceptations, non, on ne s’habitue pas ; c’est toujours un moment magique.

Les refus ? Bien sûr que ça m’arrive encore. Trop souvent, même. Mais je n’en fais pas une maladie. Je ne suis qu’un auteur débutant qui doit encore apprendre alors chaque refus est l’occasion d’une remise en question nécessaire pour progresser.

Q - Tu aimes visiblement le format de la nouvelle, as-tu pensé écrire un roman ?

R - J’ai réussi à en terminer un, il y a quelques années, un truc que je n’ose plus montrer. Depuis, j’essaye régulièrement mais j’ai du mal à dépasser le chapitre deux ou trois. Je finis toujours par trouver que c’est bancal, que mon idée n’est pas bonne. Mais un jour, j’y arriverai !

Merci à Nicolas Chapperon pour avoir bien voulu répondre à nos questions et nous lui souhaitons de nombreuses autres publications !