dimanche 11 septembre 2011

Il y a très longtemps, dans une galaxie très lointaine, écrivaient des grenouilles...



A la fin du mois d’avril 2011, les bêta-lecteurs de CoCyclics ont vu avec une pointe d’étonnement un nouveau sous-forum apparaître. Puis un message des permanents leur expliqua ce que signifiait l’étrange titre « Antho SF Zone Franche 2012 ».
Les anthologistes du futur Destination Univers, soit Jean-Claude Dunyach et Jeanne A. Debats, proposaient d’ouvrir leur futur ouvrage à de jeunes auteurs, membres de CoCyclics. L’organisation en avait été discutée et décidée : accès libre pour les bêta-lecteurs et après une mini candidature pour les nouvellistes.
Nous nous retrouvâmes donc une quarantaine de grenouilles, attablées dans la cantina galactique, à nous demander ce que nous pouvions bien faire dans ce Faucon Millenium. Les tenanciers, Iluinar, Swald et Koïnsky, nous ont accueillis aux petits oignons et nous nous sommes finalement trouvés à notre aise.
Spécialistes du space opera, le thème de l’anthologie, ou non, les discussions ont débuté, entre l’étonnement de se voir proposer une telle opportunité et la peur du hors-sujet.
Et là, quelque chose se passa…
Comme sur les autres fils de lecture, pour un texte écrit, il fallait obligatoirement bêta-lire d’autres textes. Nous avons appliqué le même principe d’entraide que sur le reste du forum, mais avec un nombre restreint de participants et, surtout, travaillant tous sur le même thème.
Aujourd’hui que ceux qui ont envoyé leur(s) texte(s) attendent le verdict, Tintama(r)re a souhaité revenir sur cette expérience enrichissante à plus d’un niveau, en donnant la parole à ses participants, auteurs ou bêtas (car oui, certains ont simplement et généreusement donné de leur personne sans soumettre de texte !)
Swald, bêta-lectrice, commence : « J'ai beaucoup aimé le fait que l'anthologie concerne un genre, le space opera, et non pas un thème. Les textes que j'ai lus abordaient des thématiques très différentes, et sur des tons variés ! J'ai aussi apprécié de rencontrer de nombreuses grenouilles qui, d'habitude, écrivent peu ou pas de nouvelles, et avec lesquelles je n'avais eu que très rarement l'occasion d'échanger […]
Et, surtout, l'esprit Cocyclics a frappé !
Dans la cantina, les idées ont fusé (c'est le cas de le dire) dès les premiers jours, et chaque participant a eu à cœur de ne pas empiéter sur le travail des autres. Certaines idées ont été réajustées pour ne pas écrire un texte trop proche de celui du collègue. Une grande marque de respect pour le travail d'autrui. Une véritable entraide.»
LHomme au Chapeau, nouvelle grenouille, qui a dû faire acte de candidature pour participer, explique ainsi sa démarche : « Je suis venu parce le thème de l'AT me plaisait, parce que j'avais dans mes cartons le tout début d'un texte écrit il y a 15 ans et qui ne demandait qu'à aboutir (sans CoCyclics il serait encore en train de roupiller). Parce que le défi me semblait à ma mesure et que c'est par le défi qu'on progresse, parce que je pressentais que, dans le contexte de la mare, ça serait un épisode intéressant de ma vie.
Le résultat a dépassé mes espérances (quoi qu'il arrive dans quelques jours).
Je crois n'avoir jamais travaillé sur un texte à ce point. »
Pandora, quant à elle, n’a pas écrit de texte, mais a bêta-lu certains participants : « J'ai pris beaucoup de plaisir à lire et bêta-lire, même hors du cadre d'un rendu de bêtas, comme l'a fait une majorité de participants qui ont bien joué le jeu. C'est dans le même esprit que je suis venue bêta-lire les nouvelles postées dans les derniers jours afin que leurs auteurs retardataires aient de la matière pour retravailler leur texte.
Avec ma casquette de permanente, j'ai aussi beaucoup aimé travailler et échanger avec Swald, Iluinar et Koïnsky, les tenanciers de la cantina galactique dans laquelle il a régné une super ambiance et un très bon esprit. Les derniers jours ont été chauds, puisqu'il a fallu valider la participation à l'AT et donner l'adresse des anthologistes à près de 37 participants (certains nous avaient contactés plus tôt) mais grâce à l'aide active des maîtres nageurs, nous avons répondu très vite, il me semble. »
Sytra, grande amatrice du genre, voit déjà plus loin que l’appel à texte : « Je repars de cet AT avec plusieurs idées pour des histoires de space opera, mais qui ont pris trop d'ampleur pour que je puisse les faire tenir dans une nouvelle. J'ai donc quelques nouveaux scénarios pour des romans ou des novellas qui ont été mis en attente jusqu'à ce que j’aie le temps de les coucher sur le papier. Je repars aussi avec le sentiment d'avoir beaucoup appris, grâce à d’excellentes bêtas reçues sur ma nouvelle, et aussi grâce à la grande diversité des textes que j'ai pus lire et qui m'ont fait découvrir bien des visages du space opera auxquels je ne m'attendais pas. »
Le travail collectif a dégagé un sentiment assez unique chez les participants, ce dont je peux moi-même témoigner. Cependant, je préfère laisser la parole à Topaze qui, selon moi, exprime avec ce qu’il faut de lyrisme ce qui s’est passé pendant quatre mois :
« Je me souviens encore de mes années d'enfance passées à fouiller dans les cartons de mon papa, lui aussi mordu de science-fiction. Plusieurs mètres cubes d'histoires de planet-opera, d'uchronie, d'anticipation, de hard SF, de space opera... qui n'attendaient qu'un petit curieux pour les ouvrir et les faire revivre. L'élan que j'ai ressenti dans chacun de ces livres, c'est celui qui m'a donné envie d'écrire de la science-fiction, c'est celui que je veux insuffler dans mes histoires. Selon moi, c'est ce souffle si particulier et cette ambiance à nulle autre pareille qui font de la science-fiction un genre unique, à part, le terrain de jeu absolu, où tout devient possible.
J'ai été ravi de produire mon texte et de lire celui des autres. J'ai pris plaisir à lire leurs histoires, à me plonger, à nouveau, dans une palette d'imaginaires multiples. Au fond, dans chacun des textes produits par les grenouilles, j'ai retrouvé, j'ai ressenti, cet ingrédient si particulier, cette touche invisible, que l'on ne saurait nommer et qui est à l'origine de la beauté de ce genre. »
Et si l’on préfère un avis plus synthétique, je me réfère aux paroles de Desienne, toujours direct : « Cela fait un petit moment que je traîne mes palmes dans la mare, j'ai le sentiment qu'on a rarement atteint un tel niveau d'engagement ou de créativité. »
Oui certes, mais si nos textes ne sont finalement pas acceptés ?
Et LHomme au Chapeau d’ajouter : « Plusieurs l'ont dit : sélectionnés ou pas, c'était un vrai bonheur. »


Célia et l'équipe de Tintama(r)re

Image : Hubble Space Telescope-Image of Supernova 1994D (SN1994D) in galaxy NGC 4526 (SN 1994D is the bright spot on the lower left)

2 commentaires :

  1. Un immense merci pour cette initiative ! Et bravo aux organisateurs comme aux participants :)
    ... Il ne nous reste plus qu'à patienter, assis au bord de nos nénuphars, les palmes dans l'eau...

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  2. Si vos textes ne sont pas sélectionnés, vous saurez pourquoi et ça vous fera mal, parce que ça fait toujours mal quand celle que vous désirez/ aimez, vous dit non. Mais je l'ai dit une fois on n'écrit jamais pour rien et surtout vous aurez vécu ENSEMBLE une très belle aventure et plus tard, un nouveau sens se fera jour.
    Jean-Claude, j'en suis sûre, s'associe à moi pour vous remercier tous d'avoir eu ce courage...
    Je vous embrasse
    Jeanne-A


    (très beau captcha, soit dit en passant ;) )

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