lundi 21 novembre 2011

Deux grenouilles chez les extra-terrestres









Du mercredi 9 au dimanche 13 novembre s’est tenue l’édition 2011 des Utopiales de Nantes, rendez-vous apprécié des amateurs de science-fiction en général et des grenouilles en particulier.
Tintamare a donc dépêché deux journalistes freelance pour vous donner un aperçu de l’évènement qui les concernaient en particulier. En effet David (Wadadz sur le forum) et Patrice (Lhomme au chapeau) avaient participé à l’appel à texte pour Destination Univers et souhaitaient assister à la table ronde « Conférence Apprentis écrivains mode d’emploi », dédiée à cette expérience. Ils reviennent donc ici sur leur festival et cette rencontre particulière avec Anne Fakhouri, Jeanne A-Debats, Jean-Claude Dunyach, Thomas Geha et, en représentants de CoCyclics, Thomas John et Silène.
Vous pouvez écouter la conférence en entier chez ActuSF !

Les Utopiales (Jeudi 14)

David
Les Utopiales ont été mon premier festival de SF. Quand j’ai consulté le programme pour la première fois, je l’ai refermé en me disant « bof, j’y vais pas. Y'a que la conférence de Jean Claude qui m’intéresse. Je ne vais pas me taper quatre heures aller-retour pour une heure de conférence. » Finalement, l’ébullition de la Mare à l’approche de l’événement et la perspective d’y croiser des grenouilles m’ont convaincu d’y aller.

Patrice
On a souvent reproché au fandom, le groupe des fans (de SF pour ce qui nous concerne) d’être un milieu fermé où il est difficile d’entrer. Je crois que c’est vrai pour tout groupe. Le nouvel arrivant aura toujours l’impression d’être en dehors quand deux « vieux » évoqueront leurs « souvenirs d’anciens combattants ».
C’est pourquoi il est toujours plus sympathique de participer à un festival inconnu en compagnie de personnes connues. Le groupe des grenouilles a eu cet effet rassurant pour beaucoup de ceux qui découvraient ce milieu extraterrestre.

David
J’ai préféré les conférences du bar de madame Spock à celles de l’espace Shayol. La salle plus petite induisait une relation plus intime entre l’auditoire et les intervenants. Ceux-ci s’autorisaient un discours moins convenu, plus personnel, parfois proche de la discussion. L’inconvénient c’est que certaines conférences, par insuffisance de préparation ou de modération, ont dérivé de leur objectif initial ou ont trop vulgarisé leur sujet pour nous offrir des informations vraiment nouvelles ou pointues. La conférence qui m’a le plus apporté est évidemment celle de Jean Claude et de Jeanne. J’étais venu pour ça.

Patrice, dit L'Homme au chapeau
Notre reporter grenouille !

Patrice
C’est vrai que Spock était plus intime. Francis Valéry (créateur de l’exposition « Histoire de la science-fiction ») était même assis sur le bord de l’estrade pour converser avec son public.

David
En entrant dans le salon du livre, j’étais persuadé de trouver des stands d’éditeurs qui me parleraient de leurs publications récentes et qui m’aideraient à choisir parmi elles. Mais c’était juste une énorme librairie sans libraire. Pour moi, qui ne connaissait que les grands classiques de la SF, difficile de découvrir de nouveaux talents sans aide extérieure et sans y passer beaucoup de temps. Je suis quand même sorti avec un Bordage dédicacé.
À part l'excellente exposition de peintures steampunk signées Greg Broadmore, les autres expositions étaient trop petites pour vraiment développer leur sujet.

Patrice
Cette exposition steampunk était d’ailleurs un vrai régal. Peintures, oui, mais aussi trophées d’animaux extraterrestres et reproduction d’armes bizarres ! Sans oublier de citer les petits cartons descriptifs à l’humour ravageur. La galerie de portraits, par exemple, constituait un vrai morceau d’anthologie.

Destination Univers : sélection et révision des textes

David
L'AT Destination Univers a été une expérience éditoriale qui a démontré que l'AT semi-privé en lien avec un système de bêta-lecture comme Cocyclics permettait de donner une chance à de jeunes auteurs, et donc de diversifier l'offre de nouvelles en SF française.

Patrice
C’était quand même une prise de risque pour l’éditeur qui n’avait pas la certitude d’obtenir suffisamment de textes qui lui conviendraient pour l’anthologie. En même temps, on sentait bien que les anthologistes faisaient confiance à notre méthode de travail.

David
Tous les textes reçus ont été rendus anonymes par Jeanne avant d'être soumis au comité de lecture. Pour être sélectionné dans l'anthologie, le texte devait obtenir l'unanimité de ses lecteurs.

Patrice
Les pros ont d’ailleurs très bien vécu le système. Thomas Géha disait ne pas s’être vu dans un système concurrentiel et avoir écrit du mieux possible pour être sélectionné. Quant à Anne Fakhouri elle a avoué avoir eu très peur en envoyant sa nouvelle. « …comme d’habitude » a-t-elle ajouté.

David
Je pensais naïvement qu'un texte était retenu parce qu'il était presque parfait et publiable après des corrections mineures. Les anthologistes nous ont montré que la réalité est tout autre.

Patrice
Jean-Claude en a d’ailleurs témoigné : « Même quand vous serez des auteurs confirmés, on vous fera chier ».

David
Le travail de l’éditeur sur le texte est le même avec un jeune auteur ou un confirmé, à l’exception des points de forme (typographie) spécifiques aux débutants.

Patrice
Malgré tout, les anthologistes déclarent que les auteurs de CoCyclics sont plus faciles à corriger que la majorité des jeunes auteurs. Je ressens ici l’un des « effets CoCyclics » : la capacité à accepter la critique constructive. Notre méthode de travail nous a appris que, comme le dit Jean-Claude, « Ce sont les textes qui sont corrigés, pas les gens ».

La suite demain !

2 commentaires :

  1. Intéressant, ce reportage.
    Chapeau Patrice ! :D

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  2. ... Et bravo aussi David, je n'avais pas vu que vous étiez deux à couvrir cet événement, mea culpa !

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