mardi 30 octobre 2012

Rencontre avec Maëlig Duval


Maëlig Duval, l’auteur de L’Après-dieux, a accepté de rencontrer l’équipe Tintamar(r)e pour parler du processus de publication de son roman.

Q – Bonjour et félicitations pour cette publication !
R – Bonjour et merci à vous !

Q – D’où t’est venue l’idée de L’Après-dieux ?
R – L’Après-dieux s’est tissé avec plusieurs idées. Chacune est venue à un instant particulier, pour des raisons particulières. Certaines ont quitté les pages en cours de rédaction ; d’autres se sont imposées.
L’écriture de cette histoire a débuté en 2009 (ou en 2006 ? je n’ai pas une grande mémoire pour les dates, à moins que je confonde le dessus et le dessous). À l’époque, je vivais à Barcelone (oui, vous pouvez faire le lien guerre civile Espagnole – guerre civile de L’Après-dieux, mais pas bien longtemps car il y a peu de points communs, finalement, à part l’appellation). La première version de cette histoire – qui n’était alors pas tout à fait la même histoire – exploitait peu les personnages secondaires, dont l’importance m’est apparue plus tard. J’ignore pourquoi, à cette époque, j’étais visiblement très préoccupée par les plumes : on les retrouve dans ma toute première publication (Lésions, dans L de CDS éditions), dont la première version a été écrite à la même période. Le texte de L’après-dieux a "dormi" ensuite quelques mois avant que je le remanie et modifie, parfois profondément, puis que je le soumette pour un cycle Cocyclics.

Q – En 2010, tu as obtenu l'estampille et tu as soumis aux éditeurs jusqu'à obtenir un oui de Griffe d'encre. Alors, il y a eu les corrections éditoriales. Qu’est-ce qui les distingue d’un cycle ?
R – Tout, mis à part qu’on travaille sur le texte. La façon de procéder, les objectifs sont différents.
En cycle, étant donné que celui-ci relève d’un système, les choses sont relativement "carrées" : d’abord l’auteur reçoit un document qui commente son histoire (scénario, personnages, narration, découpage…). Il le lit, en tire des conclusions et modifie son texte en fonction de ces conclusions. Puis la nouvelle version du texte, lue par de nouveaux lecteurs, est annotée sur des questions de forme (style, grammaire…) ; l’auteur reçoit ces commentaires, qu’il lit et digère avant d’agir en fonction. Une fois que le texte révisé plaît à l’auteur et qu’il estime avoir fait tout ce qu’il pouvait pour que son histoire ressemble à ce qu’il voulait faire, le cycle est terminé. Tout ce temps, le seul étalon est l’auteur, ses choix et ses envies. C’est également lui qui dispose du planning : il peut prendre tout le temps qu’il veut. Le but est que l’auteur murisse en tant qu’auteur et finalise un objet qui lui plaise.
En corrections éditoriales, l’auteur ne dispose pas du planning. Il a un interlocuteur privilégié (son éditeur), et non plus des duos de lecteurs successifs. Il ne s’agit pas non plus d’un système : la façon de procéder change selon les éditeurs. L’auteur n’est plus l’étalon de toute chose : il doit composer avec la ligne éditoriale de la collection, mais aussi parfois se plier à des impératifs éditoriaux (tomaison, nombre de pages, charte ortho-typo de la maison d’édition).
Pour L’Après-dieux, par exemple, certains passages ont dû être réécrits en fonction de la charte typographique de la maison.
Le but, enfin, outre de rendre le texte et l’histoire toujours meilleurs (mais meilleurs en quoi et pour qui, voilà des différences, encore), est de finaliser un produit à vendre. C’est à la fois plus et moins stressant qu’un cycle. En effet, il y a déjà l’éditeur qui croit dans ce projet, et pour qui ce projet constitue un enjeu réel, avec des sous à perdre et à gagner, une réputation à jouer, etc. Donc, à mon sens, se reposer sur l’éditeur lors de certaines corrections me semble plus simple que de se reposer sur un bêta-lecteur (pour qui il n’y a pas d’enjeu commercial derrière, et donc, d’une certaine façon, moins de pression). Mais il y a également plus de pression de ce point de vue qu’on attend de l’auteur qu’il fasse son job (un cycle, ça s’abandonne sans difficulté matérielle ; briser un contrat c’est autre chose).
Je dirai pour conclure que j’ai abordé et effectué les corrections de L’Après-dieux animée par un sentiment différent en cycle et en corrections éditoriales.
Reste que le cycle et les bêta-lectures en général apprennent à savoir entendre, décortiquer et exploiter au mieux les critiques, notamment celles faites par un éditeur lors de corrections éditoriales.

Q – Comment s'est déroulée la collaboration avec ton éditeur ?
R – Par mail et fort bien. Sans doute habituée à composer avec les jeunes auteurs, Menolly a tout de suite su me mettre à l’aise et en confiance. De mon côté, habituée à fréquenter un forum (dont je tairai le nom), je suis consciente des limites mais aussi des possibilités de la communication écrite ; c'est peut-être aussi une raison, s'il faut en chercher une, au fait que les quelques mois de corrections éditoriales se sont déroulés sans heurts (mais non sans travail !).

Q – Et comment s’est passée l’élaboration de la couverture ? As-tu eu ton mot à dire ?
R – Menolly m’a proposé plusieurs noms d’illustrateurs. J’ai choisi Alexandre Dainche, qui a accepté. Ensuite, selon les conseils de Menolly, j’ai élaboré une petite liste de ce que, à mon avis, ce serait chouette de voir sur la couverture. Liste transmise à Alexandre Dainche. Quelque temps plus tard, une première version de l’illustration arrive dans ma boîte mail ; à part un très léger détail qui d’ailleurs a pu être modifié sans souci, c’est celle que l’on peut voir sur le livre édité.
Quant à la couleur bleue et à la maquette de la couverture, elles sont inhérentes à la maison et à la collection ; je savais dès l’acceptation de mon manuscrit que ces éléments constitueraient une part de la personnalité matérielle de L’après-dieux.

Q – Merci d’avoir répondu à nos questions et à bientôt.
R – Merci à vous.

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