dimanche 9 novembre 2014

Les Intergalactiques - Table ronde lancement

Du 23 au 29 octobre a eu lieu la troisième édition des Intergalactiques, le festival de science-fiction de Lyon. Au menu, conférences, ateliers, animations, projections et rencontres autour d'un thème récurrent dans la SF. Cette année, l'écologie était à l'honneur.

Les Intergalactiques : Quand la science-fiction construit d'autres systèmes planétaires


Après une soirée d'ouverture dans un planétarium de la ville, le lancement des Intergalactiques est officialisé par une table ronde, le vendredi 24 octobre, au sein de la bibliothèque municipale de la Part-Dieu. Trois auteurs : Jean-Pierre Andrevon (Les Hommes-machines contre Gandahar, Le Monde enfin), Alain Damasio (La Zone du Dehors, La Horde du Contrevent) et Laurent Genefort (Omale, Alaet) ont discuté et débattu pendant près d'une heure trente autour de la construction d'univers et la conception d'une écologie en science-fiction. À l'animation, Jérôme Vincent, directeur des éditions Actusf.

« Comment imaginer des planètes ? Comment imaginer des univers et anticiper, concevoir la part écologique de chacun d'entre eux ? »
La table ronde débute par ces deux interrogations, fortes, qui donnent le ton pour cette troisième édition des Intergalactiques. Tout au long de l'évènement, il sera question de création artistique et d'écologie. Les trois auteurs invités se prêtent au jeu.
Alain Damasio explique comment il aime partir de façon abstraite, d'un concept simple (exemple : le mouvement, le vent pour La Horde du Contrevent) afin de développer tout un univers, le plus cohérent, le plus crédible, le plus réaliste possible. Grâce à une nouvelle, La Pluie de Ray Bradbury, il a compris qu'un élément pouvait à lui seul porter un récit et conduire un univers (avec sa faune, sa flore, son architecture, ses personnages).
Laurent Genefort, en tant que créateur de planet operas, aime partir de la création langagière, imaginer les relations et les interactions interespèces ; il cherche à s'échapper des références humaines, « terriennes » afin de bâtir des écosystèmes et des mondes foisonnants.
Quant à Jean-Pierre Andrevon, il revendique son attachement à la Terre et aux espèces qui s'y trouvent. Peintre avant d'être écrivain, il s'inspire d'images, de visuels. L'idée principale d'Hydra, une intrigue policière située sur une planète recouverte d'eau, lui est apparue au sortir d'un rêve. Gandahar et son monde sylvestre rappelle par certains côtés le Paradis terrestre.

Au-delà du plaisir de création que leur procure cette conception d'écosystèmes et d'univers, les trois auteurs s'accordent sur le fait que la science-fiction permet d'aller plus loin encore. Que ce soit pour dénoncer ou espérer, rendre compte des problèmes actuels ou extrapoler, établir une critique ou proposer des solutions différentes, nouvelles… Alain Damasio souligne que la science-fiction est parfaite afin d'appuyer le désir de révolution chez l'humain, le désir d'alternatives. Pour lui, les auteurs du genre ont cette responsabilité-là.
Selon Laurent Genefort, la science-fiction est devenue, au fil du temps, de plus en plus réaliste à mesure que la science est devenue de plus en plus spéculative. Aujourd'hui, les scientifiques invitent de plus en plus les auteurs à partager avec eux leurs visions du futur.
Une façon de légitimer la science-fiction et son rôle pour l'avenir : interroger l'humain et imaginer d'autres possibles pour un « mieux » commun, sociétal et écologique.

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Merci à Lilie pour ce compte-rendu !

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