Mathias Moucha, alias Scipion sur le forum de CoCyclics, a terminé en septembre son cycle consacré à son roman «
Les Gardiens de la République ». Mandragore, de l'équipe Tintamar(r)e a eu l'occasion de l'interviewer.
Tintamar(r)e : Pourrais-tu commencer par nous présenter ton roman, « Les Gardiens de la République » en quelques mots ?
Tintamar(r)e : Pourrais-tu commencer par nous présenter ton roman, « Les Gardiens de la République » en quelques mots ?
Scipion : Il s’agit du premier tome d’une trilogie intitulée « La Guerre des deux Lunes ». En voici le pitch : «
Deux frères. Syllion, mage très puissant, domine la République
tyrénienne. Elryn, fine lame, en est l'une des étoiles montantes. Dans
les hautes sphères du pouvoir, au Sénat, dans les vieilles cités
soumises de Jugarta et d'Atharsès, jusqu'aux ruelles de Tyrène, une
conspiration mortelle se trame dans l'ombre. Lequel parviendra à sauver
la République ? ».
J’ai passé du temps dessus, autant vous le livrer
tel quel plutôt que de tenter quelques paraphrases maladroites ! Pour le
dire en d’autres mots, il s’agit de l’affrontement de deux frères qui
tentent chacun à leur manière de sauver la République. L’un dans la
légalité, l’autre en dehors. Mais la légalité, est-ce le « Bien » ? Et
l’illégalité le « Mal » ? Le Bien et le Mal ne se confondent-ils pas ?
Bien sûr, il y a des batailles, des poursuites, du suspense, des
complots, de la politique tantôt feutrée, tantôt musclée, un peu
d’humour et bien entendu… de l’amour.
T : Comment t'est venue l'idée de placer ton histoire dans un monde antique ?
S :
Par simple goût. D’une part, il se trouve que je suis très intéressé
par l’Histoire, un amoureux de l’Antiquité et de la politique de type
parlementaire. J’ai lu de nombreux livres sur Rome, la Grèce, mais aussi
sur la Révolution française. D’autre part, je n’étais pas très motivé
pour situer cette histoire dans un monde médiéval classique, avec rois,
seigneurs, etc. Un tyran m’attire moins qu’une assemblée qui se déchire !
Et
puis, au-delà de l’aspect aventures, cette trilogie est à mes yeux une
tragédie. Un cadre d’inspiration antique s’y prêtait donc bien.
T :
Ce cycle a été particulièrement rapide (de mars à septembre), surtout
tes phases III & IV (de juillet à septembre), est-ce parce que tu as
eu peu de corrections à effectuer ou parce que tu as pu travailler
efficacement ?
S : Les deux en fait. J’ai énormément travaillé ce
roman avant de le soumettre en cycle, il était déjà assez abouti. Bien
sûr, mes alphas Fred et Sycophante, ainsi que mes bétas Earane et
Iluinar ont pointé tout plein de choses, toujours avec délicatesse bien
sûr, mais il n’y avait rien de vraiment problématique. Je tiens une
nouvelle fois à les remercier pour leur temps, leur excellent travail et
leur rapidité.
T : D'après ce que j'ai pu comprendre, cette histoire te suit depuis longtemps. Pourrais-tu nous en dire un peu plus ?
S :
J’ai commencé cette histoire… au siècle dernier ! En 1995. « La Quête
de Lumière », la toute première version des Gardiens était assez
mauvaise, euh… très mauvaise même. Contrairement à beaucoup de mes
petits camarades, je n’ai pas été un grand lecteur dans mon enfance et
je n’ai jamais souhaité devenir écrivain.
C’était le cinéma qui
m’intéressait. J’ai d’ailleurs fait une école de caméraman/monteur et ai
travaillé plusieurs années comme technicien. Mais en réalité, c’était
le scénario et la réalisation qui me passionnaient. Une nouvelle version
de « La Quête de Lumière » et quatre ans plus tard, j’ai été
sélectionné pour le master-class « Equinoxe » organisé par Canal+ et
Columbia Tri-Star, mais cela n’a rien donné de concret. Après quelques
années d’écriture de scénarios, et pas assez de succès hélas, j’ai cessé
d’écrire pour trouver un travail stable et gagner ma vie correctement.
Mais bien entendu, l’écriture m’a rattrapé.
Un matin, je me suis levé
en me disant : « tiens, tu as quelques scénarios pas complètement
mauvais sur ton disque dur, pourquoi ne pas essayer d’en faire des
romans ? Rien que pour toi, et un jour pour ton fils ? » J’ai donc
commencé à écrire, non plus dans l’optique d’un film, mais dans celle
d’un livre. Deux ou trois ans plus tard, j’ai découvert CoCyclics.
En
même temps que j’ai réalisé que mon style était navrant, que mes
intrigues et mes personnages n’étaient pas assez creusés, j ai découvert
la puissance de la littérature par rapport au scénario. Cela a été une
révélation. Dans un roman, pas de budget, pas de producteur, personne
d’autre que l’écrivain pour s’occuper du jeu d’acteur, de la lumière,
des décors, du rythme, du moindre détail… La combinaison des vingt-six
lettres, des dix chiffres et des quelques signes de ponctuation est
infinie, mais pour chaque histoire, une seule est la bonne, vraiment la
bonne ; et tout le jeu consiste à essayer de la trouver, cette juste
combinaison, au moins de s’en approcher. Un autre avantage, non
négligeable, c’est que si le texte n’est pas publié, au moins il existe
comme produit fini. Ce qui n’est pas le cas avec le scénario, qui ne
constitue qu’une étape, un projet.
J’ai encore mis quatre ans à
terminer les Gardiens, écrivant entre-temps plusieurs nouvelles et un
roman fantastique intitulé « Seuls », qui sortira à ma grande fierté en
2014 chez les éditions Bragelonne.
T : C'est le deuxième
cycle que tu termines. Se sont-ils passés de la même manière ? Ta
précédente expérience t'a-t-elle aidé pour ce cycle ?
S :
La nuit et le jour ! Mon premier cycle sur « Seuls » a duré très
longtemps, un an à deux jours près. L’alpha-lecture a été assez
violente. Pas dans le sens où mes alphas ont été violents avec moi, non,
mais ils m’ont pointé de gros problèmes de fond. Et ils étaient
nombreux… J’ai beaucoup travaillé sur la phase II, en fait j’ai réécrit
environ deux tiers du roman, qui a gonflé de 50% d’ailleurs. La
bêta-lecture a été ensuite plus calme. Ce cycle m’a appris énormément,
au-delà de « Seuls », et j’ai pu mettre à profit tout ce travail sur les
Gardiens. D’où un cycle beaucoup plus léger.
T : Ce roman est le premier volume d'une série, pourrais-tu nous dire quelques mots sur la suite ?
S :
Hum, difficile d’en parler sans trop en dévoiler. Ce que je peux dire,
c’est que si les Gardiens est relativement sombre, les deux tomes
suivants le seront encore davantage. Le tome II verra l’apparition de
nouveaux personnages et sera très différent du premier. Il est en cours
de rédaction. Quant au tome III… ah non, désolé, je ne lâcherai rien. Je
peux juste dire que j’ai hâte de l’écrire !
Merci beaucoup et très longue vie aux Gardiens de la République !
Merci à vous et très longue vie à CoCyclics ! Un miracle dans ma vie, cette rencontre.
Note : merci à Mandragore pour la rédaction de cet article !
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